Après un constat non reluisant de la situation initiale du pays, voici 18 préalables activables par la transition en cours.
√= AU TITRE DU CONSTAT , l’équipe des experts de L’IPCJGUINEE estime à juste titre qu’en observant la Guinée depuis toujours dans ses dérives stratégiques, ses conflits internes profonds et ses crises successives, la majorité des NÉOPHYTES et des INTELLECTUELS guinéens ont curieusement tendance à donner la même conclusion pessimiste, ce qui arrive rarement entre celui qui est sensé pouvoir analyser, comprendre au fond et proposer des pistes de solutions et celui qui subit les effets d’une situation qu’il ne peut être contrôler.
Pour les deux cohortes de guinéens (et après plus d’un demi-siècle d’indépendance, de régimes politiques successifs et de multiples espoirs ratés sans que le bien-être du peuple puisse s’améliorer au prorata de ses immenses potentialités):
« LA GUINÉE SERAIT SUR LE POINT DE SE PLANTER DÉFINITIVEMENT AVEC UNE ENORME PERTE D’ESPOIR POUR SON EMERGENCE AU PRORATA DE SES POTENTIALITÉS. »
Mais, ce pessimisme collectif qui s’en pare des guinéens est inquiétant et mérite d’être désamorcé pour libérer toutes les dynamiques de développement qui sommeillent en chaque guinéen.
L’équipe infatigable des experts de L’IPCJGUINEE estime à ce titre que l’échec de cette autre transition serait plus qu’une catastrophe super structurelle qui va compromettre pour longtemps le développement du pays.
En réalité, depuis plusieurs décennies, la Guinée n’a pas réussi à inverser de façon significative l’incidence de la pauvreté, car la moyenne vacille depuis l’ELEP 2012 entre les taux de pauvreté nationale de 50 à 53 %.
Aussi, le pays n’affiche pas une croissance significative d’indicateurs croisés de performance socioéconomique.
Le niveau de vie des guinéens est stagnant et n’augure pas de perspectives d’amélioration durable.
Bref, rien ne prouve que les bases pour l’amélioration éventuelle des conditions de vie des guinéens soient en train d’être posées selon une planification réaliste.
Le développement d’un pays n’est jamais un fait du hasard. Il est la résultante de facteurs croisés qui induisent un effort de planification pour résoudre les vrais problèmes qui se posent aux populations.
Pour le théoricien occidental RUDOLF RUZOHAZI: « Le Développement des peuples est une Action systémique et coordonnée en réponse aux besoins et à la demande sociale des populations. Il se traduit par un processus continu d’amélioration de la situation sociale, économique et politique de l’entité en termes d’élimination ou de réduction de/du : 1- La Pauvreté ; 2- Déséquilibre écologique ; L’Insécurité ; Chômage et de L’Injustice. Tout ceci dans un contexte de croissance économique et de partage équitable des richesses pour garantir la paix et la solidarité agissante. »
Décidément et objectivement, la Guinée d’aujourd’hui ne répond pas à ce masque et à ces critères décrits par le théoricien!
Ainsi, au-delà des réquisitoires traditionnels que je fais sur la situation guinéenne mon équipe est allée cette fois ci vers l’exploration des solutions stratégiques et opérationnelles pour enfin sortir ce pays de la pauvreté persistante dans la quelle vit la majorité de sa population depuis plus d’un demi-siècle.
C’est vrai qu’une transition n’a pas vocation d’assurer et d’achever le développement mais en la transformant en opportunité de développement, elle peut poser les bases du développement.
√= AU TITRE DES DEFIS MAJEURS À RELEVER AU COURS DE CETTE TRANSITION, l’idéal et l’alternative salvatrice pour les guinéens serait de transformer cette transition en dépit des difficultés actuelles en opportunité pour poser les vraies bases et préalables indispensables au développement de la Guinée.
Pour les experts de L’IPCJGUINEE,
« La Guinée d’aujourd’hui serait à l’image d’un Bateau qui tangue au milieu des océans parce que ses 2 moteurs qui devraient s’alterner se sont allumés en même temps et leurs forces opposées immobilisent l’appareil qui risque de couler avec tous les techniciens et les passagers innocents à bord. »
Au nombre des préalables que cette transition doit activer, il y’a principalement et tout d’abord en terme de préalables stratégiques :
1 – La redéfinition d’urgence du système politique et administratif guinéen actuel qui a suffisamment montré ses limites et l’adapter aux réalités sociologiques du pays ainsi qu’à la vision consensuelle liée à son développement au cours d’une CONFÉRENCE NATIONALE INCLUSIVE dédiée à cet effet par tous les acteurs sociopolitiques qui animent la vie nationale.
2 – L’élaboration d’un nouveau et consensuel plan prospectif de développement avec une vision projetée sur un demi-siècle. Probablement « GUINEE VISION 2070″ assortie d’un premier plan quinquennal suivi des plans opérationnels annuels.
. La particularité de ce travail par rapport aux nombreux documents similaires de planification disponibles, c’est le caractère inclusif et participatif des intellectuels, des acteurs politiques avec leurs programmes de société, les acteurs de la société civile avec leurs plans stratégiques et la population à tous les niveaux.
.Aussi, il n’y aura pas de précipitation selon le calendrier d’un quelconque bailleur ou partenaires étrangers, le travail doit être financé entièrement par le BND et ce travail d’élaboration s’étendra sur 2 ans comme en Chine quand il s’agit de planifier le développement à long terme.
. Il faut s’assurer que la démarche participative inclusive a été respectée dans tous ses maillons et requiert l’adhésion de tous les guinéens.
Ensuite, un nombre d’actions systémiques qui en constituent des solutions annexes sont engagées pour remettre rapidement le pays sur le chemin du développement et donner l’espoir à la majorité des guinéens qui croupissent depuis l’indépendance entre ESPOIRS et DÉCEPTIONS.
. Ces actions et solutions concernent principalement entre autres:
. 3 -La formulation et la mise en œuvre immédiate d’un programme national de restauration de la vérité historique avec l’appui des plus grands historiens et politologues guinéens et africains.
. Ce travail permettra entre autre d’avoir un document consensuel des faits historiques de notre pays avant et après les indépendances. Enfin une histoire vraie et consensuelle pourrait être enseignée aux jeunes guinéens dans les Écoles.
. 4- Prévoir dans la législation des punitions contre les guinéens qui tenteraient pour une raison ou une autre de falsifier par écrit ou par voie de presse l’histoire consensuelle et officielle du pays car aucun pays ne peut se développer sur la base de versions contradictoires de l’histoire commune qui stimulent les haines et les conflits et compromettent la construction de la Nation.
. 5- Prendre une pause stratégique pour une transition politique de plus de 5 ans sans élections ni activités politiques de stimulation de haine, de division et de conflits. Cette transition qui fonctionnera selon les dispositions d’une charte précise et concise à revisiter avec pour objectif de redresser les déviances systémiques et profondes de notre société qui empêchent le fonctionnement normal de notre démocratie.
. Des détournements, à la corruption en passant par le clientélisme le vol et l’ethnocentrisme, tout sera redressé dans le but de donner aux futurs acteurs politiques un pays propre et prêt pour la démocratie et le développement.
. C’est le rôle positif que les différentes traditions politiques ratées devraient jouer dans notre pays pour permettre à la machine démocratique de mieux fonctionner.
. 6- La création et l’opérationnalisation immédiate d’un OFFICE NATIONAL DE PROMOTION ET DE GESTION DES COMPÉTENCES NATIONALES pour parer à la mauvaise gestion des compétences car, Il faut absolument et urgemment trouver une démarche cohérente de sélection des meilleurs cadres pour les postes techniques qui ont plus d’impacts sur le développement du pays.
. 7- La réévaluation des métiers actuels de la république et des approches de gestion administrative pour les adapter à la nouvelle vision du développement et introduire définitivement les approches anglo-saxonnes plus efficaces.
. Il faut que durant cette transition, le pays sorte de la FRANCOPHONIE pour le COMENOWELF en imposant pour ces 5 ans l’Anglais comme outil de travail en perspective pour qu’au bout du processus à l’image du RWANDA les guinéens soient majoritairement bilingues.
L’équipe de »IPCJGUINEE estime que les approches françaises de gestion de l’administration ont montré leur limite et il est prudent que les guinéens expérimentent les approches anglo-saxons qui sont plus efficaces et porteuses de résultats de changement.
. – 8 Renforcement et consolidation dans la législation nationale des actions contre toute politisation de l’administration et les actions exemplaires contre les auteurs.
. Sans tout autre commentaire, il faut absolument et prioritairement dépolitiser complètement l’administration publique pour la mettre exclusivement au service du développement.
. – 9 Création d’un OFFICE NATIONAL DE CONTRÔLE ET DE LUTTE CONTRE LES ENRICHISSEMENTS ILLICITES DES CADRES DE L’ETAT car dans la pratique en Guinée, ils détournent et se couvrent par l’utilisation d’une partie des fonds détournés dans les mouvements de soutiens politiques.
. Il n’y a qu’en Guinée qu’occuper une fonction de gestion des ressources de l’Etat est une condition incontournable d’enrichissement des cadres.
Cette situation est aggravée par l’absence de mécanisme de contrôle des biens ou d’abus des biens sociaux des cadres de l’Etat.
En Guinée même quand un Directeur d’une quelconque régie financière de l’Etat construit en un an 10 châteaux, on ne s’inquiète pas et l’autorité dit ne pas avoir de preuves tangibles de détournement.
Dans l’idéal pour des pays sérieux, le contrôle se fait sur la base du rapport de triangulation entre le coût des réalisations et les ressources licites.
Dès lors que le rapport équilibré n’est pas établi, les procédures disciplinaires sont engagées et la part de la différence non justifiée revient à l’Etat.
Il est temps de réactiver puis rendre fonctionnel et efficace le contrôle d’État élargi à celui des biens mal acquis par les hauts commis de l’État en créant cet OFFICE.
Il est inconcevable qu’un simple DAF d’un ministère ait 4 à 5 villas en moins de 3 ans d’activités.
Ces constats du peuple décrédibilise l’État même si chaque prédateur guinéen se cache derrière le financement des activités politiques du pouvoir pour échapper au contrôle.
Pourquoi accepter que les gestionnaires des régies financières de l’Etat soient aussi les principaux bailleurs de la propagande politique et qu’ils soient honnêtes ?
Enfin, l’Etat doit arriver à contrôler les biens des anciens et nouveaux agents publics.
Il ne sera pas exclu que les agents publics ayant plus de 2 villas ou détenant plus de 2 entreprises soient expropriés du surplus au profit de l’Etat.
. 10- Introduction dans la législation des sanctions disciplinaires contre ceux qui se donnent au culte exagéré et démagogique du président et de tout autres hauts cadres de l’État.
En réalité les guinéens d’AST au PRAC en passant par Dadis et Konaté ont un génie pour exagérer la déification des présidents et des hauts cadres en poussant ceux-ci contre leur volonté initiale à se défier et oser prendre quelques fois des décisions suicidaires contre le peuple.
Il faut en finir si nous voulons sauver la démocratie et impulser le processus de développement durable de notre Nation.
. 11- Prévision institutionnalisée de la diminution du train de vie trop élevé de l’État à 50% du seuil actuel qui est insolent pour un pays pauvre où les populations en majorité ont du mal à assurer la nourriture quotidienne.
. 12- Création d’une haute cours de justice pour minimiser cette inféodation exagérée de la justice et des institutions républicaines au pouvoir exécutif car, aussi longtemps que la justice restera même partiellement inféodée au pouvoir exécutif, il sera quasiment impossible d’évoluer vers un État de droit dans un contexte général politisé et ethnicisé.
. 13- Opérationnalisation de l’inspection d’État en veilleuse actuellement pour parer à la faiblesse du système de contrôle et d’audit de la gestion des régies financières où les détournements et les enrichissements sont une norme.
. 14- Création d’un OFFICE NATIONAL DES ECOLES DE PROMOTION DE LA GOUVERNANCE ET DE LA CITOYENNETÉ DANS LES PARTIS ET MOUVEMENTS POLITIQUES car, il n’y a plus de doutes sur la mauvaise gouvernance à l’intérieur des partis politiques versés aussi dans l’autocratie et l’ethnocentrisme et la violence.
En plus de la conquête et de la conservation de celui-ci, les Partis politiques ont aussi un rôle d’éducation à la citoyenneté mais fort malheureusement, c’est ce dernier côté qui est négligé et pas du tout soumis au contrôle.
Comment peut-on avoir une démocratie apaisée dans un tel contexte où les partis sont devenus des centres de promotion de la violence?
Il faut envisager une évaluation systématique et proposer des pistes de solutions pour que les partis politiques dans une gouvernance requalifiée puissent être des vecteurs de vulgarisation de la bonne citoyenneté.
. 15- Création d’un comité interministériel pour évaluer la situation et parer à cette inadéquation persistante entre les programmes de formation et les besoins de développement.
Comment peut-on former plus d’universitaires que d’ouvriers qualifiés ?
Comment peut-on former plus de sociologues que d’ingénieurs et médecins ?
. 16- Création d’un programme national de rajeunissement de féminisation et de boostage de leurs compétences dans l’administration et le secteur privé avec des objectifs et des résultats plus étendus et précis.
En moins de 10 ans, il faut arriver à une administration rajeunie et féminisée à 70% et à au moins 1 million de jeunes dont les compétences ont été boostées. Il ne s’agira pas le programme précédent avec des résultats trop en deçà des attentes.
Le déséquilibre entre la proportion de jeunes et des femmes dans la population ainsi que le vieillissement et la féminisation de l’administration:
Il faut que l’équilibre soit rétabli en faveur de l’intégration et de la responsabilisation des jeunes et des femmes pour aspirer à un développement équilibré.
. 17 – Initiation des journées de réflexion sur la société civile guinéenne en vue d’en définir consensuellement un mode de fonctionnement normatif qui fédère mieux les plateformes sur le rôle de la société civile et son éloignement des acteurs politiques pour mieux jouer son rôle d’instance de veille non partisane qui ne défend que le peuple.
La société civile doit pouvoir absolument garder sa neutralité politique pour jouer convenablement son rôle d’instance de veille.
Le constat actuel fait froid au dos et interpelle pour une réorientation de la société civile actuelle qui s’est totalement décrédibilisée en se fragmentant en fonction du paysage politique.
. 18- Mise en place de 2 secrétariats d’États autour de grands Ministères du développement rural.
. L’un chargé de l’aménagement des grandes exploitations agro industrielles sur des surfaces ciblées comme la pleine de monchon qui une fois mise en valeur pourrait à elle seule aller au bout de l’insuffisance alimentaire du moins en riz. En Guinée, les surfaces cultivables et aménageables sont énormes.
. L’autre chargé du développement communautaire et de la promotion des petits exploitants agricoles.
Ainsi, dans un contexte global, les petits paysans dans une dynamique de développement communautaire pourraient accroitre leurs productions en faisant bénéficier leurs communautés.
. Il faut oser innover et réinventer la démarche en optant comme susmentionné pour ces 2 Secrétariats d’États qui pourront rapidement promouvoir aussi bien la production industrielle.
En réponse à tous les amis qui ont trouvé que j’étais trop resté dans le réquisitoire, voici mes propositions concrètes pour sortir définitivement la GUINÉE de son abime sempiternel.
En dépit de tout ce qui précède, la Guinée doit oser innover et se réinventer.
Elle doit refuser de s’enfermer dans la doctrine inviolable, l’orthodoxie classée et la pensée inamovible pour réussir son développement au prorata de ses énormes potentialités.
Mais les guinéens doivent cesser de rêver et dormir sur leurs ressources naturelles qu’ils vantent depuis bientôt un siècle en sachant que la seule potentialité qui valent est humaine car l’exemple du Japon et bien d’autres pays qui s’en sortent sans richesses naturelles est illustratif.
Oui la Guinée peut se développer et être émergente en moins d’une décennie mais, avec des hommes neufs qui ont de la vision, le sens de l’innovation gagnante, l’amour de la Nation et l’intégrité requise qui refusent l’otage de la communauté et de l’ethnie.
Aimé Stéphane MANSARE.
SOCIOLOGUE
Expert consultant en sciences sociales du développement.
Qu’Allah sauve la Guinée!