Le mouvement syndical guinéen était face aux travailleurs du secteur public et privé dans la matinée de ce mardi 10 octobre 2023. La rencontre qui s’est tenue à la bourse du travail a connu la présence de l’ensemble des structures syndicales du pays. L’ordre du jour de la rencontre était pour les leaders syndicaux de faire le point sur le niveau d’avancement des négociations avec le gouvernement.
Devant les travailleurs et travailleuses massivement mobilisés dans la salle de réunion de cette bourse de travail, l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) de Abdoulaye Sow, n’a pas caché son mécontentement sur le déroulement des négociations en cours. Pour le secrétaire général de ce mouvement syndical, le gouvernement n’a pas la volonté de venir au tour de la table. Car pour lui, depuis que les négociations ont commencé il y a de cela deux mois, aucun ministre n’a participé aux négociations. « Nous leur demandons donc, depuis cette tribune, de venir au tour de la table de négociation sans attendre demain avant que ça ne soit trop tard car si nos préoccupations ne sont pas prises en compte, les centrales syndicales se réuniront et prendront toutes les mesures légales pour se faire entendre », annonce Abdoulaye Sow secrétaire général de l’Union Syndical des Travailleurs de Guinée (USTG ).
Actuellement, selon les responsables syndicaux, sept points de revendications sont au menu des négociations.
La revalorisation de la valeur d’indice à hauteur de 100% dans toutes les catégories des fonctionnaires et pensionnaires. Majorer les indemnités de logement et de transport de 500 mille chacune est l’un des points de revendications qui est en cours de négociation.
« Ils nous ont dit, les dépenses du personnel c’est au tour de sept mille trois cent soixante milliards (7360 milliards) par an pour tous les fonctionnaires. Au tour de la table de négociation, ils nous ont dit 20% d’augmentation, c’est 35 milliards et parmi nous, il y a des financiers, il y a des techniciens, tout de suite nous avons cherché à savoir les 100% c’est combien ? Donc, on a compris que c’est 175 milliards la masse salariale mensuelle. Donc quand tu prends 175 milliards. Ceux qui ont des calculatrices ici, vous multipliez par 12, ça fait 2100 milliards. On a dit là, c’est compliqué. Les dépenses du personnel qui ont été votées au CNT sont de 7360 milliards, vous dépensez uniquement pour les salaires 2100 milliards, on a demandé au gouvernement où se trouvent les 5 mille milliards ? Nous n’avons pas eu de réponses. La représentante de la primature et les autres représentants ont fui » a révélé Abdoulaye Barry, président de la commission de négociation du mouvement syndical guinéen.
Le secrétaire général de l’autre bastion de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), Abdoulaye Camara, a, quant à lui, pense que les négociations suivent son cours normal. Il estime que dans les jours à venir, les lignes vont bouger. « Pour le moment, on ne parle pas de 50%, de 30% ou de 100%. Nous sommes autour de la table de négociation. Nous pensons que les lignes vont bouger. C’est un gouvernement de transition qui écoute aujourd’hui le mouvement syndical guinéen. Donc pour le moment aucune grève n’est prévue. Du fait qu’ils ont eu la bonne foi de nous inviter autour de la table de négociation, nous pensons que ça va marcher ».
C’était l’occasion pour le syndicat de l’éducation de s’exprimer sur la situation des enseignants contractuels. Pour Dame Kadiatou Bah du SLECG, le point crucial de cette négociation tripartite c’est l’engagement des enseignants contractuels à la fonction publique. Actuellement selon les responsables syndicaux, les négociations se trouvent sur la revalorisation de la valeur d’indice salariale des fonctionnaires. Au cours des négociations, si le mouvement syndical demande 100% d’augmentation de salaire des fonctionnaires, le gouvernement et les autorités de la transition ont quant à eux proposé 20%. Chose que le mouvement syndical n’est pas du tout prêt à accepter. Ils ont invité l’ensemble des travailleurs et travailleuses du pays massivement mobilisés lors de cette assemblée générale, à se tenir prêt en cas l’échec des négociations.
Ibrahima Diallo