L’accaparement de terres par des étrangers, est un sujet, qui constitue une préoccupation majeure pour les conseillers nationaux du conseil national de la transition (CNT). Face à cette situation préoccupante qui prend une ampleur inquiétante, l’organe législatif de la transition a invité les cadres des ministères sectoriels concernés par cette question à une réunion de concertation. À l’issue de cette rencontre qui s’est tenue ce mercredi 25 juin 2025, dans la salle des Actes du Peuple, les représentants de ces départements ont informé les membres du CNT des travaux en cours devant aboutir à des solutions durables.
Pour rappel, le Code foncier domanial de la République de Guinée date de 1992. Une loi qui a besoin d’être révisée pour répondre aux questions de l’heure. C’est dans cette perspective que les conseillers nationaux ont reçu les cadres des ministères sectoriels concernés par les questions foncières. Pendant plusieurs heures, ils ont échangé sur la problématique du foncier.
C’est le président de la commission Affaires économiques et développement durable du CNT, honorable docteur Alpha Abdoulaye Diallo qui a présidé la rencontre.
Selon lui : « Dans le projet de la nouvelle constitution, il est inscrit en noir sur blanc au niveau de l’article 6, l’interdiction de la vente des vastes étendues de terre aux étrangers. La loi foncière est caduque. Il y a des réalités nouvelles aujourd’hui qui faillent adapter. Et nous sommes en période de refondation. Il est extrêmement important que la refondation touche ce secteur, parce que c’est un secteur vital, existentiel. On ne peut pas brader nos terres. Dans cette position actuelle avec la géopolitique mondiale, la question de la terre est une question centrale » a-t-il indiqué.
Les départements ministériels ont les mêmes préoccupations que les conseillers nationaux. La conseillère juridique du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, Madeleine Koumba Millimono a saisi l’occasion pour énumérer les principales difficultés rencontrées sur le terrain.
: « Lorsque vous regardez aujourd’hui, partout où nous avons installé des industriels, il y a pas mal de problèmes. Les coutumiers viennent réclamer les domaines, en disant qu’ils leur appartiennent. Et après, la plupart des temps devant la juridiction, ils arrivent à gagner des procès. Parce qu’ils ont des documents qui prouvent que ces domaines-là les appartiennent » a-t-elle déploré.
Pour trouver des solutions à ces problèmes, des réflexions sont en cours dans les différents ministères. Elles devront aboutir très bientôt à des projets de loi dont celui relatif à la politique foncière agricole.
Le chef de cabinet du ministère de l’agriculture et de l’agriculture, Sanfa Mohammar Cissé rassure : « Nous sommes déjà très en avance dans le cadre des pensées politiques foncières au niveau sectoriel. Nous avons un projet que nous tardons à officialiser, à formaliser, dans l’attente du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, qui est en charge de l’élaboration de la politique globale foncière nationale. Et donc c’est cette attente qui nous pénalise par endroit aujourd’hui d’avancer vite sur les choses ».
De renchérir, Mamarou Saliou Sylla secrétaire général du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire chargés de la récupération des domaines spoliés de l’État, a abordé dans le meme sens en ces termes : « Nous avons déjà lancé une politique nationale foncière qui va régler tout le reste de ces questions qui sont aujourd’hui posées ».
Cette rencontre avec les cadres de ces départements s’inscrit en prélude de la tenue prochaine d’une plénière au CNT consacrée aux questions foncières en Guinée.
Oumar M’Böh