L’ONG ACORD avec un soutien technique et financier de l’Ambassade de France en Guinée, a organisé un atelier d’informations et de sensibilisation des hommes de médias, communicateurs et para-juristes. Cette rencontre s’est déroulée dans un espace hôtelier de la place à Conakry et a connu la présence des autorités des départements ministériels concernés et de nombreux participants dont certains sont venus de l’intérieur du pays.
Selon le Directeur Pays de l’ONG ACORD, M. Macky Bah : « L’objectif de cet atelier est d’informer, outiller et renforcer les capacités des hommes de médias, des communicateurs et des para-juristes sur les questions foncières. Nous sommes partis d’un constat, du fait qu’après les concertations qui ont été faites au niveau national et local, nous avons compris qu’il y a des acteurs importants qui n’ont pas été associés dans cette dynamique de réforme foncière, mais dont le rôle est important. Il s’agit notamment des coutumiers et des hommes de médias et des para-juristes. Donc vu que nous partons vers l’élaboration de deux grandes politiques, notamment la politique foncière nationale et la politique foncière agricole, nous nous sommes dit qu’il est plus qu’important que ces deux groupes d’acteurs soient outillés pour les permettre de participer de façon active dans le processus. Cela nous permettra de tenir en compte des préoccupations de l’ensemble des acteurs et d’éviter des conflits» a-t-il justifié.
Pour mener à bien cette activité, l’organisation non gouvernementale a fait appel à des experts locaux mais aussi d’autres à l’international où les pays ont franchi quelques étapes dans le processus de réformes foncières. C’est le cas du Sénégal et du Mali.
C’est pour cette raison, que le Directeur Macky Bah a dit que : « C’est partant de tous ces facteurs et de l’expérience dans ces pays de la sous-région, que nous avons demandé à un consultant avec l’appui de l’Ambassade de France de venir accompagner la plateforme nationale multi acteurs dans le cadre de la mise en place d’un réseau élargi à ces différents médias qui évoluent en Guinée. Je l’ai dit tantôt, c’est beaucoup plus leur contribution au débat à la diffusion de l’information. Or tu ne peux pas diffuser une information que tu ne maîtrise pas et ensuite participer vraiment à la recherche de l’information au niveau des communautés qui sont souvent impactées par les grands projets de développement qui aujourd’hui risquent de perdre toutes leurs terres si elles n’arrivent pas à savoir comment défendre leurs droits face à certaines situations qui se posent. Raison pour laquelle, parmi les modules enseignés aux participants figuraient celui relatif au consentement libre et éclairé (CLIP) et l’autre qui a porté sur les directives volontaires (DV) » a-t-il rappelé.
Le chef de la radio rurale de Mandiana, Djibi Kaba et le correspondant régional de l’Agence Guinéenne de Presse (AGP) de Kérouané, Paul Kamano font partis des bénéficiaires de cette formation. Ils s’engagent à faire la restitution.
D’abord Monsieur Kaba : « Nous ne ferons que remercier les organisateurs par rapport à cet atelier. Cet atelier nous a permis de renforcer davantage nos connaissances sur le foncier guinéen. Comme vous savez il y a beaucoup de domaines dans le cadre du foncier, il y a le foncier hydrique, le foncier faune, le foncier agricole et y a le foncier minier. Et cette formation nous a permis d’en être édifiés, et à moyen terme ça va concourir à la place d’un réseau dans lequel nous pourrons aider effectivement l’État et les communautés à mettre fin à des différents litiges qui se trouvent entre les communautés d’une part, entre le gouvernement et la communauté d’autre part. A mon retour, non seulement je vais faire la restitution à mes collègues de service, mais aussi nous allons réaliser des émissions de sensibilisation par rapport à la situation foncière en vue de trouver des solutions aux querelles et combats quotidiens à Mandiana » a-t-il promis.
Ensuite Paul Kamano de renchérir : « comme on le sait, la terre, elle est tout pour nous les hommes. Tout le monde par conséquent a besoin de la terre. Puisque tout le monde a besoin de la terre, elle mérite d’être bien gérée. Il s’agissait dans cette formation de renforcer les capacités des hommes de médias que nous sommes afin qu’on puisse faire la sensibilisation, la communication nécessaire sur la gestion foncière en République de Guinée. Aujourd’hui, les 90% des conflits communautaires concernent le foncier. Que ça soit en ville où en campagne. Pour ce qui est de la gestion foncière, nous sommes suffisamment outillés et nous comptons faire la restitution une fois de retour » a-t-il rassuré.
Venu de Dakar au Sénégal pour partager l’expérience de ce pays frère, Serine SEGNANE chargé de programme au conseil national de concertation et de coopération des ruraux (organisation paysanne se trouvant au Sénégal) a déclaré ceci : « je suis en Guinée dans le cadre d’un atelier de mise en place d’un réseau de journalistes et de para-juristes sur les ressources naturelles. Ma contribution a été accentuée sur l’expérience sénégalaise de mise en place d’un réseau de journalistes de la gouvernance foncière. Au Sénégal, nous avions eu la chance depuis 2014 de mettre en place le réseau. C’était dans un cadre de réforme sur le foncier au Sénégal. Puisqu’au niveau de la Guinée également avec l’appui de ACORD y’ avait ce projet de mise en place du réseau des journalistes sur la gestion foncière. Ils m’ont contacté pour que je puisse venir ici appuyer cette mise en place là », a-t-il indiqué.
Les participants ont par le biais de leur porte-parole, exprimé leurs satisfactions et leur engagement à œuvrer davantage dans cette lancée, que souhaite l’ONG ACORD.
L’organisateur dudit atelier, a dit qu’un partenariat sera développé entre ACORD et les bénéficiaires de cette formation leur permettant de prendre part aux réunions de concertation qu’organise la plateforme nationale multi acteurs non seulement au niveau national mais régional.
Oumar M’Böh