Entre 2020 et 2025, la Guinée a enregistré une progression économique régulière, largement portée par l’augmentation des exportations minières. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance est restée stable, évoluant entre 4,3 % et 7,1 % sur la période. La Banque mondiale rapporte que l’année 2023 a été marquée par un rebond notable, avec un taux de 7,1 %, stimulé par la hausse des ventes de bauxite et d’or.
Cette dynamique s’accompagne d’un changement majeur : le rebasage du PIB en 2025. Le Ministère guinéen du Plan, chargé du processus, indique que la nouvelle méthodologie a entraîné une réévaluation de plus de 50 % de la taille réelle de l’économie. Cette mise à jour a également modifié les indicateurs de dette publique : la dette, auparavant estimée à 45 % du PIB, est désormais réévaluée à environ 29 %.
Mais derrière ces performances, plusieurs limites persistent. Le FMI confirme que l’inflation reste instable, passant de 10,5 % en 2022 à 7,8 % en 2023, avant une remontée attendue autour de 11 % en 2024 en raison des tensions sur les carburants et les transports. La Banque mondiale, dans son rapport économique le plus récent, souligne que les recettes fiscales plafonnent à 13,1 % du PIB en 2024, un niveau particulièrement faible pour soutenir les investissements publics. Par ailleurs, plus de 52 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, selon les données officielles de la même institution.
Malgré ces fragilités, les perspectives restent ouvertes. Le projet Simandou, appelé à devenir l’un des plus grands pôles d’exportation de minerai de fer au monde, pourrait faire bondir la croissance à deux chiffres dès 2026, d’après les prévisions de la Banque mondiale. Mais les analystes rappellent que cet élan dépendra de deux éléments majeurs : la capacité du pays à améliorer la gestion des revenus publics, et la nécessité d’accélérer la diversification économique pour diminuer la dépendance au secteur minier.
La Guinée avance, mais la transformation de cette croissance en véritable développement social reste le défi central. Les institutions internationales { FMI, Banque mondiale et partenaires techniques } convergent sur un point : les cinq années à venir seront déterminantes pour transformer la richesse minérale en progrès durable.
Djoumè SACKO








