Sur les étals de Conakry comme dans les marchés de l’intérieur du pays, les produits périmés ou en fin de validité sont devenus monnaie courante. Jus de fruits, conserves, médicaments ou produits artisanaux, tout y passe. Leur point commun : des prix cassés, alléchants pour des consommateurs aux revenus limités et souvent peu informés.
Derrière cette apparente aubaine se cache un danger mortel. Certains commerçants peu scrupuleux n’hésitent pas à falsifier ou à modifier les dates d’expiration pour écouler des marchandises invendables dans les circuits légaux. Un procédé aussi illégal qu’inhumain, mais de plus en plus fréquent selon des témoignages recueillis sous anonymat.
Face à cette réalité inquiétante, les services de contrôle de qualité multiplient les descentes sur le terrain. Des tonnes de produits impropres à la consommation sont régulièrement saisies et incinérées. Mais les efforts ne suffisent pas à endiguer le fléau. Les contrôles sont souvent contournés, les amendes rarement dissuasives, et l’ampleur du marché parallèle défie les réglementations.
Pour les professionnels de santé, le constat est sans appel : diarrhées, douleurs abdominales, insuffisances rénales, voire intoxications graves, les conséquences sanitaires sont directes et potentiellement fatales. La consommation de produits avariés devient ainsi un tueur discret, tapi dans les habitudes d’achat et l’indifférence collective.
Comme un avertissement, un médecin résume : « Ce que vous mangez peut vous guérir ou vous tuer. En Guinée, beaucoup l’apprennent trop tard. »
Mamadou Saliou Sow pour www.lavoixdupeuple.info