Le premier ministre, chef du gouvernement, M. Amadou Oury Bah en compagnie de la vice-présidente de la commission de la CEDEAO, Mme Damtien L. Thim Tchibidja, a procédé au lancement officiel du centre national de coordination du mécanisme d’alerte précoce et de réponse aux risques sécuritaires de la République de Guinée, ce jeudi, 20 novembre 2024 à la plage Camayenne, dans la commune de Dixinn.
C’était en présence des membres du gouvernement, de la coordinatrice résidente du système des Nations unies en Guinée, la GIZ, les Directeurs nationaux des centres d’alerte des pays membres, et la Directrice adjointe de l’alerte précoce de la CEDEAO.
L’objectif principal du mécanisme d’alerte précoce est de : « Recueillir en temps utile, les informations relatives aux menaces réelles et potentielles à la sécurité, la santé, l’alimentation, l’environnement et la paix en Guinée ; Alerter le gouvernement sur la nature et l’ampleur des menaces identifiées; Suggérer des réponses et des approches de solutions aux menaces identifiées ; Aussi, de coordonner la mise en œuvre des réponses adoptées par les organisations sous-régionale, régionale et internationale ; Prendre les mesures nécessaires afin de réduire au minimum le temps de réaction entre l’alerte sur les menaces identifiées et les réponses à apporter par les autorités nationales et les autres acteurs concernés; Enfin, contribuer au renforcement de l’architecture de Paix et de sécurité de la CEDEAO pour plus de cohérence et d’efficacité dans les interventions », a-t-on indiqué.
Dans son allocution, le Directeur du Centre national de l’alerte précoce de la Guinée, Colonel Aliou Diakité, a rappelé « que ce centre a été créé suite à une volonté politique exprimée par le Chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya pour mettre en place ce mécanisme d’alerte précoce qui comprend un conseil d’orientation stratégique et un bras opérationnel qui est le centre national de coordination du mécanisme d’alerte et de réponse aux risques sécuritaires. Donc, c’est la réponse à une volonté politique de la CEDEAO en vue de la mise en place de ce centre au niveau des 15 États membres de l’institution ».
Dans la même logique, Colonel Aliou Diakité a indiqué que « le centre est une structure nationale à vocation régionale et qui travaille sur la prévention sécuritaire, par des questions d’anticipation sur tous les types de menaces. Nous travaillons de telle sorte que l’on développe des capacités de résilience, d’atténuation au niveau des communautés afin de minimiser les menaces et éviter que les crises ne surgissent. Nous travaillons sur tout ce qui est vulnérabilité que cela soit institutionnel ou structurel ».
De son côté, la vice-présidente de la commission de la CEDEAO, Mme Damtien L Thim Tchibidja, a d’abord exprimé sa profonde gratitude au Chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, le gouvernement et le peuple de Guinée pour l’hospitalité et l’engagement constant de notre pays au service de l’intégration de notre région. Aussi, au premier ministre, chef du gouvernement pour son engagement à œuvrer pour un environnement paisible afin de garantir aux populations de la Guinée, la sécurité et la paix, auxquelles elles aspirent.
Poursuivant, Mme Damtien L Thim Tchibidja a mentionné que « la mise en place du centre national en terre guinéenne constitue une étape importante pour la réalisation de cette aspiration. Le dispositif de renforcement de la prévention des conflits que nous lançons officiellement aujourd’hui est aussi une avancée significative dans l’architecture de paix et de sécurité de la Guinée et de l’ensemble de la sous-région ».
Plus loin, Mme Damtien L Thim Tchibidja a rappelé que depuis quelques années, le Sahel central et le bassin du Lac Tchad, sont victimes d’insécurités multiples dont les conséquences sur les populations et le développement national sont considérables.
« En observant les causes de cette insécurité, il ressort l’impérieuse nécessité de renforcer la prévention par l’anticipation des menaces et la résolution rapide des risques, car c’est ce qui justifie l’importance du centre national d’alerte précoce et de réponse aux risques sanitaires pour la Guinée » a-t-elle souligné.
Pour sa part, la représentante de la délégation de l’Union Européenne (UE) à cette cérémonie, Marie Shand a expliqué : « Le projet STAO illustre l’engagement de l’UE à soutenir la paix et la stabilité en Afrique de l’ouest et en particulier la CEDEAO dans son rôle crucial de prévention de conflits, de gestion de crises et de maintien de la stabilité. L’inauguration officielle du centre national d’alerte précoce et de réponse aux risques sécuritaires est une étape importante dans le cadre de ce projet européen. A travers ce centre, nous entendons renforcer les capacités de la Guinée tout comme des pays voisins pour anticiper, gérer, et résoudre efficacement les crises. Ce centre est plus qu’une simple infrastructure, il incarne une approche bâtie sur la coopération régionale et la solidarité internationale », a précisé Mme Marie Shand.
Présidant la cérémonie, le premier ministre, chef du gouvernement, M. Amadou Oury Bah a rappelé que la CEDEAO a accompagné la Guinée pendant les périodes où à priori, le pays était suspendu en finançant le centre national d’alerte précoce de la Guinée qui a continué malgré tout, son activité.
« Depuis les années 1990, l’espace CEDEAO est dans un profond bouleversement, de 1990 à 2000, l’épicentre des conflits était autour du Liberia, de la Sierra Leone, par la suite, les pays frères comme la Côte d’Ivoire, ont été impactés par une crise. La Guinée dans tout cela, était dans l’œil du cyclone et a su maintenir sa stabilité. L’existence du centre national d’alerte précoce est d’une pertinence très particulière dans le contexte du développement », a fait savoir le chef du gouvernement.
A noter que cette cérémonie a pris fin par la signature du mémorandum entre la République de Guinée et la commission de la CEDEAO, ainsi que la remise des équipements et une enveloppe symbolique de 20 000 dollars américains pour le centre national de coordination du mécanisme d’alerte précoce et de réponse aux risques sécuritaires de la Guinée.