L’annonce a été faite ce mardi 23 avril 2024 par Madame la ministre de la pêche et de l’Économie Maritime, Fatima Camara à l’occasion d’une cérémonie organisée à cet effet dans l’enceinte de l’établissement Delphinus Guinée à Nongo Taady dans la commune de Lambanyi.
A l’occasion de cette cérémonie organisée dans le cadre de la relance officielle des expéditions des produits halieutiques guinéens vers l’Union Européenne, Madame Fatima CAMARA, Ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime a dans son discours de circonstance, manifesté sa totale satisfaction de voir la toute première opération d’exportation de produits halieutiques congelés de la Guinée vers le marché de l’Union Européenne se cancériser de rêve en réalité.
Selon elle : « La relance des exportations des produits de pêche guinéens vers le marché de l’Union Européenne est le résultat des réformes entreprises dans ce secteur par le CNRD depuis le 05 septembre 2021. Cette opération, première du genre, porte sur l’exportation de 25.000 kg de poissons congelés à destination de l’Espagne. C’est l’occasion d’adresser mes vifs remerciements à Son Excellence le Général de Corps d’armées Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’État, ainsi qu’au Premier Ministre, Chef du Gouvernement Monsieur Amadou Oury BAH. Permettez-moi également de féliciter et d’encourager les opérateurs, investisseurs du secteur et tout particulièrement l’établissement DELPHINUS pour les investissements de qualité réalisés et les efforts fournis pour la présente opération d’exportation » a-t-elle exprimé.
De son côté, la directrice générale de la société Delphinus, Sandra BAALBAKI a pour sa part remercié les autorités guinéennes pour la confiance accordée et promet de respecter tous les engagements et normes internationaux, afin de maintenir cette exportation. Elle a fait savoir que “Delphinus” est une société sénégalaise forte de 35 ans d’expériences. Au Sénégal, mentionne- t-elle, elle est leader des exportations de poissons FRAIS sur l’union européenne. Elle précise que leurs clients sont principalement les grands groupes de distribution, tels que Auchan et Carrefour en France, Mercadona, en Espagne, Esselunga en Italie et Pingo Doce au Portugal. La société ravitaille également certains pays de la sous-région Ouest-africaine comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina et bien entendu la Guinée Conakry. : « Nous avons saisi l’occasion de nous installer en terre guinéenne, encouragés par nos amis et partenaires Monsieur Thierno Thiangui et son cousin Amadou Oury. Notre décision d’investir en Guinée a été motivée dès la première visite des installations qui répondent parfaitement aux normes européennes et c’est le lieu de féliciter et de remercier ceux qui sont à l’origine de cet investissement, notre partenaire, le groupe ITB représenté par Monsieur Thierno Ibrahima BARRY. Nous sommes conscients des difficultés que traversent le pays actuellement, mais sommes rassurés depuis notre prise de contact avec les autorités. Je veux nommer le ministère et ses cadres et tout particulièrement son Excellence Madame la Ministre qui nous a confortés de son soutien ; la direction de l’ONSPA et ses agents ; le CNSP et ses membres. Nous vous réitérons notre disponibilité à trouver ensemble les solutions pour permettre à ce secteur d’activité de se développer au bénéfice de la Guinée. Nous avons l’immense fierté de vous annoncer que le premier container de poissons CONGELE terre à destination de l’Europe sera exporté éminemment sous votre autorité. Comme on nous l’a dit, la Guinée n’attire pas mais elle retient. Toute l’équipe de Delphinus espère qu’elle sera retenue très longtemps en terre guinéenne » a-t-elle souligné.”
Il y a 16 ans plus précisément en février 2007, par décision 2007/82/CE, l’Union Européenne (UE) a suspendu l’importation des produits de pêche en provenance de la Guinée. Une décision motivée par : l’inadaptation de la réglementation nationale ; l’insuffisance des contrôles ; le non-respect des normes sanitaires par les opérateurs du secteur de la pêche. C’est pourquoi pour éviter que cela ne se reproduise, madame la ministre a exhorté tous les opérateurs de la chaîne de valeur à s’inscrire dans une logique de qualité, pour répondre aux normes d’exportations sur le marché Européen. Relevant de son département, le directeur général de l’Office Nationale de Contrôle Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture (ONSPA) a fait savoir que c’est grâce aux efforts conjugués de sa direction que cette suspension a été levée. Il promet de ne ménager aucun effort pour maintenir cette exportation.
Il convient de noter que, quatre raisons valables justifiant de nos jours, l’avantage de ces exportations des produits halieutiques vers l’espace Union Européenne. D’abord, ce qu’il faut retenir, les usines qui exportent ne travaillent qu’avec la pêche artisanale.
Cette exportation ne représente que 20 à 30% de la capture de la pêche artisanale et les 70% sont reversés sur le marché local.
1/ si une pirogue pêche 300 kg, c’est 30% (soit 90 kg) qui sont exportées et 70% (soit 210 kg) sont vendus sur le marché local. Si c’est 10 pirogues, ce qui fait 3000 kg pêchés, les 30% (soit 900 kg) sont exportés et les 70% (soit 2100 kg) sont vendus sur le marché local
2/ s’il vend 300 kg sur le marché local cela représente un CA de 5 à 6 millions alors que S’il dans les 300 kg et il vend 100 kilos à l’usine d’exportation et les 200kg au marché local cette opération lui rapporte entre 15 et 20 millions. Donc si on l’interdit l’exportation le pêcheur artisanal ne pourra supporter que les charges de 1 ou 2 pirogues donc il y aura moins de poisson sur le marché
3/ Il y a retour de devise donc les sociétés rapatries 100% alors que l’état guinéen demande 50% des devises de l’exportation. Plus on exporte du poisson, plus il y a de poisson sur le marché local. Parce que l’usine achète plus cher ce qui permet aux pêcheurs artisanaux de financer leurs charges. Donc, il sort surtout à cause de de cet export qui est rentable.
4/Au Sénégal l’export est même subventionné car c’est ce qui fait fonctionner le ministère de la pêche.
Ibrahima Diallo pour www.lavoixdupeuple.info