Ils étaient au total vingt-cinq (25), participants venus des cinq communes de Conakry et des préfectures de Coyah, Boffa, Forécariah et Dubréka à suivre les 2 et 3 décembre, une formation sur les droits humains. C’est une initiative du consortium ONU-HABITAT, PNUD et ACORD-GUINEE avec un appui financier du Fonds de la Consolidation de la Paix (PBF). Cette formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du : « projet de renforcement de dialogue multi -acteurs pour une gouvernance foncière et environnementale en Basse Guinée ».
Selon le chef du projet, Mamadou Aliou Souaré l’objectif de leur démarche est de mettre en place une clinique juridique qui sera animée par les 25 para-juristes formés sur les différentes thématiques afin de bien véhiculer les messages au niveau de la communauté : « l’objectif principal est de mettre autour de la table tous les acteurs qui interviennent dans le cadre du foncier afin de prévoir et éventuellement gérer les conflits dans leurs zones de résidence. Chercher les voies et moyens pour mettre en place des stratégies pour une gestion durable de l’environnement. Tout le monde est presque concerné à cette thématique, plus précisément les élus locaux, les services techniques déconcentrés, les acteurs de la société civile, les sociétés extractives, le secteur privé, les coutumiers et la communauté qui est vraiment impactée » a t-il confié.
C’est l’expert et consultant, le juriste Aboubacar Demba Touré qui a été choisi par le consortium pour animer certaines thématiques liées aux questions des Droits Humains. Il revient sur les principales thématiques animées pendant ces deux jours. « Etant donné que l’activité porte sur le renforcement des capacités de 25 para-juristes identifiés dans les préfectures de Coyah, Forécariah, Boffa et dans les cinq communes de Conakry. Ils ont été outillés sur les thématiques portant sur les fondamentaux des droits humains, les droits de la communauté, le genre et la gestion des ressources naturelles, les techniques de monitoring des droits de l’homme etc. C’est para-juristes auront pour objectif d’identifier et répertorier les cas de violences des droits humains dans leurs préfectures d’origine, les transformer en des documents écrits qui seront centralisés au niveau de l’ONG ACORD à travers la prestation d’un consultant qui sera recruté à cet effet. Ils seront aussi chargés de sensibiliser et d’accompagner les communautés dans ces préfectures ».
Les participants se sont réjouis d’avoir été outillés sur les fondamentaux des droits humains et s’engagent de jouer pleinement leur rôle afin d’atteindre les objectifs visés par le projet.
Ils s’expriment. D’abord, Fatoumata Diallo, citoyenne de la préfecture de Forécariah : « Cette formation me permettra d’être capable de sensibiliser les citoyens sur la bonne gouvernance. Je serai capable de défendre les droits de l’homme et être capable de défendre les personnes vulnérables qui n’ont pas la capacité de se défendre. Car, à travers cette formation, j’ai compris en profondeur les droits de l’homme. Après cette formation, je vais mettre en œuvre ce que j’ai suivi afin de pouvoir sensibiliser ces citoyens sur ce que sait que les droits de l’homme ».
Ensuite, Saran Dramé, membre de l’Association pour la Promotion de l’Informatique en Guinée (API-Guinée) : « on ne peut pas réclamer un droit qu’on ne connaît pas. Il faudrait chercher à informer les citoyens pour qu’ils sachent leurs droits et chercher à les amener à comprendre comment réclamer ces droits-là. On aime dire nos droits mais personne ne sait réellement ce qu’on réclame. A mon retour, je ferai d’abord la restitution au niveau de notre groupe et après faire la restitution au niveau des communautés pour les amener à comprendre réellement qu’est-ce que sait que le droit. Pour réclamer quelque chose, il faut le connaître d’abord » a t-il avancé.
Quant à Maciré Bangoura, para-juriste et secrétaire du groupe de dialogue dans la préfecture de Coyah : « je suis vraiment outillée désormais pour pouvoir sensibiliser la communauté qui n’a pas eu l’occasion de venir assister à cette formation. Nous devons leur faire comprendre comment accéder à leurs titres fonciers sans violence en participant à des émissions de radio, aussi des sensibilisations de porte à porte afin de les aider à connaître la différence entre leurs droits et leurs devoirs et surtout comment résoudre leurs problèmes de terrains, où 90 % des dossiers de tribunaux sont domaniaux ».
Madame Bangoura Nana Sacko, membre de la société civile dans la sous-préfecture de Manéah dans la préfecture de Coyah, se sent prête elle aussi pour sensibiliser sa communauté. Elle a énuméré quelques moyens qu’elle va utiliser pour toucher sa cible : « cette formation m’a apporté beaucoup de choses, parce que non seulement aujourd’hui, j’ai acquis beaucoup de connaissances que je ferai comprendre à ma communauté dans leurs domiciles respectifs, dans les marchés où se trouvent des femmes ».
Oumar M’Böh pour www.lavoixdupeuple.info