Face aux pitreries répétées de François Soudan, le silence, comme réponse, m’invite le plus souvent, à l’élégance de la réserve. Une posture qui trouve sa raison d’être dans la considération et le respect que je voue pour Jeune Afrique et pour son illustre fondateur, feu Béchir Ben Yahmed. Mais l’hydre qu’incarne monsieur Soudan, habitué aux oboles des palais africains, et connu pour répandre le venin des allégations mensongères sur les autorités guinéennes, m’oblige, à mon corps défendant, de forcer ma nature pour remettre les pendules à l’heure.
Après avoir tempéré ses ardeurs contre la Transition guinéenne depuis quelques temps, parce que n’ayant plus rien à se mettre sous la dent, ne voilà-t-il pas qu’il est remis en selle par tous ceux qui, en Guinée comme à l’étranger, fulminent contre l’accord trouvé avec la CÉDÉAO, portant la durée de la Transition à 24 mois, et ce, à partir du 1er janvier 2023 !
Obligé de rengainer son arme, faute de fenêtre de tirs, le tristement célèbre journaliste remet au goût du jour ce qu’il sait faire le mieux : mentir bigrement, mentir éhontément et mentir salement.
Dans ce qu’il appelle un éditorial, le sieur Soudan, adepte de films mafiosites à la hollywoodienne, confond ses hallucinations à la réalité et croit voir inscrit « Le Parrain » sur la vareuse d’officier du président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya. Il est vrai qu’il est très loin de Conakry et n’a jamais eu l’occasion d’approcher le colonel Mamadi Doumbouya. Aussi, eut-il fallu qu’il se renseignât pour tenter de glaner la bonne information, à savoir que pareille inscription n’a jamais figuré sur une des tenues du chef de l’État guinéen. Enfin, que voulez-vous, entre mensonge et volonté manifeste de nuire, la distance tient au fil du rasoir qui peut être coupé à tout moment pour rapprocher les deux extrémités. Les Guinéens, qui ont l’habitude de voir leur colonel dans ses tenues militaires, apprécieront. [Parrain 0+]
Et ce « colonel de 42 ans » n’a plus rien à prouver à ses compatriotes depuis le 5 septembre 2021. Sa constance dans la loyauté à l’égard de sa Guinée natale fait de lui un Sherpa de l’exemplarité, adoubé par ses concitoyens qui plébiscitent, dans leur grande majorité, la refondation en cours.
La question des anciens dignitaires qui ont des démêlés avec la justice ne saurait être du fait du colonel Mamadi Doumbouya. L’époque où le prince, à partir des lambris dorés de son palais, régentait le fonctionnement de l’appareil judiciaire, est révolue. Des cadres cités dans des affaires de corruption, et pourtant proches du colonel Mamadi Doumbouya, l’ont appris à leurs dépens. La Justice sous l’ère CNRD est libre monsieur Soudan.
Et il coule de source que l’énoncé des montants faramineux de certains comptes saisis par la justice suffit à donner le tournis à Tyché, dieu de la fortune. Cela, monsieur Soudan, n’est pas le fait du Prince. Qu’importe, la machine de la moralisation de la gestion publique lancée par le CNRD et son président a sonné le glas des compromissions et de l’impunité, naguère érigées en système de gouvernance.
Dans ce cadre, tous ceux qui se sont mis en marge de la loi, ne sont pas « poursuivis à coup de kalachnikov dans les rues du Bronx » mais bien à Conakry et par la justice guinéenne.
Non monsieur Soudan, aucune campagne de dénigrement ne saurait freiner ou ralentir la lutte implacable de la justice guinéenne contre les enrichissements illicites, les détournements de deniers publics et les blanchiments d’argent ! Si c’est cela la crainte de vos commanditaires, dites-leur de bien s’armer pour se défendre devant la justice car c’est elle qui poursuit et non le colonel Mamadi Doumbouya. Du reste, il est évident qu’ils ont toujours de l’argent planqué quelque part, puisqu’ils arrivent à « gérer » votre plume qui coûte, assurément, les yeux de la tête.
Décidément, le sieur Soudan mérite même la palme d’or du mensonge et du ridicule et pourrait être un bon acteur sur une scène de cinéma hollywoodienne. Car, encore une fois, le CNRD ne se mêle pas des actions de la Justice. Et le choix de garder l’ancien président du CNDD, Moussa Dadis Camara, ne relève ni de la volonté ni des attributions du colonel Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence guinéenne. Mieux, ce dernier n’a aucun compte à régler avec Moussa Dadis Camara. Pour ta gouverne, même si son géniteur avait été interpellé par la junte de l’époque pour une fumeuse histoire de substances prohibées, il avait été ensuite dégagé de toutes responsabilités dans l’affaire. En sus, le colonel Amara Camara, qui suivait une formation à l’époque au Maroc, avait été rappelé par le CNDD pour des raisons inconnues mais en tout cas pas pour la même affaire. Le sieur Soudan aurait mieux fait d’interroger les Guinéens ou les archives existantes de la télévision nationale (RTG) pour éviter de souiller sa plume pestilentielle dans la gadoue de l’abjection. Mais, même la vertu, hélas, n’échappe pas aux coups de la calomnie. À propos, le colonel Amara Camara et son illustre père, qui se seraient bien passés de cette saillie de pacotille, apprécieront.
En tout état de cause, le procès sur les événements tragiques du 28 septembre 2009 est suivi à travers le monde entier. De plus, il bénéficie de l’onction de la Cour pénale internationale (CPI) dont les exigences de justice équitable font figure de référence sur la scène internationale.
Il reste évident de toute manière que si l’existant est l’inspiration du journaliste, celui-là semble avoir fumé la très mauvaise qualité. Il urge alors de le protéger contre lui-même en lui dévoilant la vérité des faits qu’il ignore ou feint d’ignorer. Aussi, est-il judicieux de mettre à nu les objectifs profonds recherchés dans cet édito d’une extrême bassesse casuistique.
En effet, dans cet édito qui s’ignore de conjectures malhabiles, le journaliste François Soudan, qui mercantilise sa plume à souhait, se fend, pour le compte d’Alpha Condé, d’un message sibyllin destiné au parti de celui-ci.
Le message, malgré les contorsions pour en diluer subtilement la quintessence, est clair : composer avec certains leaders politiques pour mettre fin rapidement à la Transition.
Et pour couronner le tout, monsieur Soudan subodore le mariage de tous les paradoxes, en suggérant astucieusement, une alliance de circonstance entre les ennemis politiques de toujours pour jouer les Cassandres concernant la transition en cours.
Au demeurant, les manœuvres machiavéliques savamment orchestrées pour déstabiliser les autorités de la Transition s’apparentent à un coup d’épée dans l’eau. Car, elles sont vouées à l’échec. Mieux le CNRD et son président, tranquilles comme Baptiste, se réservent le droit d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
Alors tout ça, pour ça !
MMS