Ça a tourné encore au fiasco ! L’histoire ne sera pas réécrite autrement. Les deux jours de retrouvailles des acteurs du football, dans un réceptif hôtelier de Conakry, à l’initiative du CONOR, dans le but d’élire un nouveau comité exécutif de la FEGUIFOOT, n’ont pas permis de tourner la scabreuse page des crises à répétition, qui plombent le football guinéen.
On a usé de tous les artifices, même les plus grotesques. Procéder par élimination les ligues de Kankan, Boké, Mamou et Labé, alors que les votes dans ces régions avaient déjà été validés par la commission électorale.
Tout cela pour obtenir, en vain, le quorum qui est de plus de 50% des membres statutaires. A préciser que de 69 membres statutaires, il est resté 59 après l’élimination de 5 ligues régionales.
23 membres statutaires étaient présents sur les 25 exigés à cet effet, pour permettre l’élection du nouveau Président de la fédération guinéenne de football et son bureau. C’était donc insuffisant pour poursuivre et parachever le processus.
Telle une grosse malédiction qui nous colle à la peau, la malédiction de ne jamais s’entendre, le pays doit attendre encore longtemps avant la normalisation de son football.
Pendant combien de temps ? Difficile d’y répondre quand on sait que, par tradition, en Guinée, cela à tous les niveaux, l’ivresse du pouvoir amène ses tenants, à un moment donné, à renier leurs engagements de départ.
Dans le cadre du football, notamment, l’histoire du CONOR en est une preuve éloquente.
Installé pour un mandat d’un an, avec pour seule mission le retour à l’ordre normal, ce CONOR est resté finalement près de deux ans. Pire, n’y est pas parvenu. Peu importe les raisons !
A tout dire, non sans regret, le G47 a imposé son agenda au football. La formule en vigueur, c’est nous ou rien. C’est pourquoi, son leader dont la candidature a été invalidée, avait averti qu’il ne se laisserait pas faire. Qu’il se battra contre l’humiliation que ses ennemis désignés, ont voulu le couvrir. Mathurin Bangoura est convaincu qu’il s’agit d’un règlement de compte qui vise à l’éliminer de la course.
Il a alors parié et réussi la mobilisation des émotions de par la victimisation. Ses soutiens ont été bien réceptifs au message. Ils ont, à cet effet, boudé les élections, bloquant ainsi le processus.
De tout cela, il ressort un constat des plus saisissants. Peut-être regrettable, cependant réaliste. Mathurin et son groupe, qui sont restés extraordinairement soudés et unis pendant deux ans, et, qui, pour rappel, ont fait boire le calice jusqu’à la lie au CONOR et à sa Présidente controversée et jugée clivante, ont démontré qu’ils sont les vrais maîtres du football Guinéen.
Il est évident que c’est le retour à la case départ. C’est parti pour un autre CONOR. L’ancien, c’est-à-dire l’équipe de dame Mariama Satina Sy, doit faire ses valises, ont annoncé ceux qui l’ont installée.
Ils s’en iront avec incontestablement le sentiment de n’avoir pu réussir leur mission. La principale, sinon la plus importante. L’élection du nouveau comité exécutif.
Au-delà, c’est l’échec des autorités politiques qui justifient leur apathie et leur manque de proactivité par cette conception tronquée qu’elles ont de l’ingérence. Qu’elles sachent que le football dépasse le niveau de ses seuls acteurs. Il est une affaire nationale qui doit bénéficier d’une attention particulière et d’une place importante dans l’ordre des priorités de l’Etat, pour ces responsables qui ont le sens de l’anticipation, pour régler les dossiers aux multiples implications disruptives.
On a l’impression que le pays est abonné à la crise. Il est aussi condamné, ça en a tout l’air, au règne de la transition.
In djoma