À quelques jours de la fête de Tabaski, les habitants de Kankan se trouvent confrontés à une réalité difficile, celle liée à la flambée des prix des différents articles sur les marchés de ‘’NABAYA’’. Tant les commerçants que les clients expriment leurs mécontentements face à cette conjoncture économique préoccupante. Cette situation entraîne de nombreuses difficultés pour la population de la commune urbaine de Kankan.
Ce lundi 26 juin 2023, nos équipes se sont rendues sur les différents marchés de Nabaya pour constater l’ampleur du phénomène. Le constat est sans appel : une vague de mécontentement règne parmi les citoyens. Les difficultés rencontrées sont énormes et sont principalement dues à la rareté de la clientèle ainsi qu’à la hausse des prix des habits, des chaussures et autres articles festifs.
Au grand marché de Kankan, notre équipe de reporters a rencontré Mme Bôh M’mawa Koulibaly, une mère de famille préoccupée par sa quête infructueuse de l’habit idéal pour son fils. Elle raconte : « je suis venue ce matin au marché pour acheter des habits pour mon enfant, mais après avoir visité deux boutiques, je me suis rendu compte que je n’ai pas les moyens de les acheter. Les prix sont excessivement élevés. Je risque de rentrer chez moi les mains vides, sans pouvoir offrir à mon enfant ce qu’il souhaite » a-t-elle déploré.
De son côté, Yakouba Camara, commerçant au marché Dibida, déplore le manque de la clientèle à quelques jours de la fête de Tabaski. Selon lui : « Le marché est loin d’être animé, nous avons très peu de clients, voire aucun. Et même ceux qui viennent se plaignent des prix, en pensant que nous en sommes responsables. Mais en réalité, les prix élevés sont imposés par les fournisseurs » s’est il défendu.
Une vendeuse de chaussures, Kankou Kourouma, confirme quant à elle la présence de clients, mais déplore leur manque d’engagement à l’achat. « À l’approche de la fête, nous constatons une affluence importante au marché. Les gens viennent vers nous, mais se concentrent uniquement sur les prix. Dès que nous annonçons les prix, ils les jugent exorbitants, sans comprendre que nous ne sommes pas les seuls responsables. Tout le monde souhaite réaliser de bonnes affaires, mais malheureusement, la situation économique ne le permet pas. Nous le comprenons également » a-t-elle souligné.
Il est important de rappeler que la population de Kankan dénonce depuis un certain temps déjà la conjoncture économique difficile et appelle les autorités à intervenir pour trouver des solutions. Cependant, les réponses à ces appels se font toujours attendre, laissant la population dans l’incertitude quant à l’amélioration de la situation. Et de l’autre côté la place devant accueillir la fête de la Mamaya est en train d’être aménagé à des coups de milliards de francs guinéens. Aussi, les différentes voiries sont impraticables pendant cette saison des pluies.
Aminata Cissé pour www.lavoixdupeuple.info