Des guinéens s’emmêlent souvent les pinceaux en comparant la situation guinéenne à celle qui prévaut au Mali. Ce sont deux réalités complètement différentes, deux contextes différents. Il est important de savoir cela pour une transition inclusive , apaisée et réussie dans notre pays.
En effet, fortes de l’adhésion des forces les plus représentatives, les autorités maliennes peuvent bomber leur torse devant la France et la CEDEAO, tenir des discours musclés, s’en prendre violemment à tel pays ou tel autre, défier la communauté internationale, sans s’attirer trop d’ennuis à l’interne.
À bien voir la situation malienne, on se rend aussitôt compte que le Président Colonel Assimi Goïta et ses hommes tissent le même coton que les forces vives de leur pays. Cette complicité entre le pouvoir et les autres composantes de la Nation malienne, fait qu’il y a moins de contestation à l’interne, pour ne pas dire qu’il n’y en a pas du tout.
Tandis que chez nous ici, en Guinée, le pouvoir en place et les acteurs socio-politiques les plus représentatifs sont à couteaux tirés. Après un peu plus d’un an de la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), le pouvoir et les acteurs socio-politiques ont encore du mal à accorder leurs violons, notamment concernant la durée de la transition.
La Guinée, notre patrimoine commun à tous, se trouve aujourd’hui à une phase décisive de son histoire. La grande muette aux destinées de notre pays depuis le 5 septembre, doit chercher à gagner les cœurs de tous les guinéens. Avant de tomber dans le chauvinisme, il serait important d’abord pour elle de s’assurer qu’elle a l’onction des forces les plus représentatives de notre pays au risque de créer plus de distension dans l’opinion. Cela est extrêmement important pour la conduite de la transition!!!
Sayon MARA