L’organisation des examens nationaux en Guinée franchit un cap décisif avec l’introduction des inscriptions en ligne pour tous les niveaux. Une innovation qui marque un tournant dans la gestion administrative du processus et qui rompt avec les lourdeurs bureaucratiques du passé.
Selon le porte-parole du Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Mohamed Ansa Diawara en prélude à cette session, un atelier national préparatoire a été organisé à cet effet les 6 et 7 février 2025, à Conakry. Objectif, tirer les leçons des examens précédents, apporter des corrections et des innovations. Il a saisi l’occasion pour inviter les candidats, parents d’élèves et autorités à jouer chacun sa partition pour des examens nationaux crédibles et réussis.
Jusqu’ici, l’inscription des candidats suivait un parcours fastidieux : transmission des dossiers entre écoles, directions communales, directions préfectorales et services d’examens, engendrant erreurs, pertes de temps et retards. Cette année, le scénario est différent : chaque établissement inscrit directement ses candidats en ligne, et les données sont collectées automatiquement. Résultat : un processus rapide, sécurisé et transparent.
Au-delà du gain de temps, cette digitalisation répond à des enjeux majeurs. D’abord, une meilleure fiabilité des inscriptions, limitant les erreurs de saisie et réduisant les risques de fraudes. Ensuite, une optimisation des ressources : moins de paperasse, moins de déplacements, et une économie sur les coûts logistiques.
Mais l’efficacité d’un examen national ne repose pas uniquement sur l’inscription. Le choix des acteurs impliqués, correcteurs, superviseurs, chefs de centre demeure un défi crucial. Une mauvaise sélection peut entraîner des failles dans l’organisation, voire compromettre l’intégrité des épreuves. Cette année, une attention particulière est portée à ce volet, avec des critères de sélection plus stricts pour garantir un déroulement irréprochable.
À date, si les inscriptions sont closes, le nombre total de candidats inscrits reste encore à être officiellement communiqué par les autorités. Quant aux examens, ils se tiendront comme prévu en juin 2025, conformément au calendrier scolaire. Cependant, contrairement aux années précédentes, l’anticipation est de mise : les ateliers de préparation, autrefois organisés à quelques semaines des épreuves, ont été avancés à quatre mois avant le jour J. Une avancée significative qui permet de mieux identifier et corriger les dysfonctionnements en amont.
Si l’innovation digitale semble marquer un progrès notable, l’organisation des examens nationaux ne pourra être jugée qu’à l’épreuve des faits. La transition vers une gestion modernisée des épreuves est lancée, mais sa réussite dépendra de la capacité des acteurs impliqués à en garantir la rigueur et l’efficacité jusqu’au bout.
Oumar M’Böh