L’espoir que tu portes à un guinéen aujourd’hui est un désespoir assuré dans les jours, mois et années avenirs. Pour s’en convaincre il suffit juste de le confier trois choses : le pouvoir, l’argent et le secret.
Avant, la parole donnée est sacrée c’était une question d’honneur, de responsabilité, de dignité personnelle et même de dignité familiale.
Avant, nos parents prenaient la parole donnée comme un engagement envers Dieu une question de vie et de mort. Ils ont vécu dans la paix avec tous les honneurs.
Sinon comment comprendre quelqu’un dont la faculté mentale n’est pas altérée peut jurer devant Dieu et les hommes arrive à renier son engagement et ses promesses qui contrastent avec la confiance placée en lui. En Guinée, l’être social détermine la conscience socio-économique et financière de beaucoup de personnes surtout au niveau de l’espace politique.
La Guinée n’a pas un problème de compétences techniques, c’est à dire des habiletés à conduire des projets et des programmes vers l’atteinte des objectifs. Nous avons un problème à trouver des hommes intègres, justes et vertueux capables d’agir au nom et pour le compte de tous les Guinéens. Ce problème est perceptible dans tous les domaines : politique, social, économique et religieux.
Si le trophée de la malhonnêteté et de changement de vestes existait, le record reviendrait incontestablement à certains Guinéens. Même devant la VAR les gens ont tenté de nier ou de justifier leurs propres propos. C’est vraiment indécent tout ça. Cette attitude est un indicateur qui montre que la thérapie pour inverser la tendance aura du mal à être trouvée tellement que le mal est profond.
Il ne serait pas exagéré de dire que la honte à quitter la Guinée et il ne serait non plus un discrédit d’affirmer haut et fort que l’honnêteté n’a plus sa place en Guinée.
Trouver une personne vertueuse dans ce pays relève d’un parcours de combattant, un vrai problème de société. L’honnêteté ne serait-elle pas une infraction en Guinée ? Une chose est sûre, plus tu es honnête autant tu as du mal à collaborer avec les gens.
Malheureusement, on célèbre nos prévaricateurs dans notre naïveté obscure et sans limite. On les célèbre contre nous-mêmes, contre nos intérêts et après on réclame le bien-être et le bonheur. Quel paradoxe ??
Mamadou Aly Barry