En Afrique, suivre un match de football en direct est devenu un luxe. Les droits de diffusion des grandes compétitions internationales explosent, excluant peu à peu les chaînes et bouquets des pays à économie faible. La Guinée n’échappe pas à ce constat amer.
Lors de la finale de la Ligue des Champions 2025 opposant le PSG à l’Inter Milan, les abonnés du groupe StarTimes ont fouillé en vain les chaînes de leur bouquet. Aucun signal du match. Même constat pour les clients de Canal+ Guinée, privés non seulement de l’Euro, mais aussi de la dernière Coupe du monde au Qatar. Beaucoup ont dû se rabattre sur des chaînes étrangères russes, arabes ou anglaises lorsqu’elles n’étaient pas bloquées.
Le constat est limpide : StarTimes et Canal+ n’ont pas su décrocher les droits de ces événements pourtant suivis avec passion. Seuls les géants du secteur audiovisuel mondial, aux poches bien remplies, parviennent désormais à sécuriser ces retransmissions. La concurrence est si rude que les prix flambent. En coulisses, certains parlent d’une guerre silencieuse entre diffuseurs, où l’Afrique reste la grande perdante.
Même les télévisions nationales ne sont pas épargnées. À la CAN en Côte d’Ivoire comme à la Coupe du monde au Qatar, la majorité des chaînes africaines n’ont pu diffuser que quelques matchs. Pas faute d’intérêt, mais faute de moyens. Les droits TV sont devenus si inaccessibles que même TV5 Monde ou France 24 se sont abstenues de diffuser les images de la finale de la Ligue des Champions, se contentant de commentaires illustrés par des photos.
Alors que la Coupe du monde des clubs s’apprête à débuter aux États-Unis, une question persiste dans les foyers guinéens : pourront-ils suivre ce grand événement sur leurs écrans ou devront-ils, une fois encore, se contenter des résumés tardifs ou de commentaires audios sur les réseaux sociaux ?
La balle est dans le camp des diffuseurs.
Mamadou Saliou Sow