La Guinée a enregistré dans la journée du samedi 08 mai 15 décès à Tatakourou, dans la sous-préfecture de Doko, préfecture de Siguiri, suite à un éboulement dans une exploitation minière semi-industrielle. Cet accident dramatique malheureux ainsi que les précédents étaient prévisibles aux dires des chercheurs. Car selon certains l’Etat hésite encore de prendre ses responsabilités face à cette exploitation artisanale qui ne cesse d’endeuiller des familles en Haute Guinée, plus précisément à Siguiri, Dinguiraye, Mandiana etc. C’est le cas par exemple du chercheur doctorant à l’Université de LYON (France), Oumar Barry.
Selon lui : « Plus de 221.923 personnes vivent au quotidien de l’exploitation artisanale de l’or, principalement dans la zone de Siguiri et de Dinguiraye. Entre 2019 et 2020, la part de l’exploitation artisanale dans les exportations d’or est passée vertigineusement de 119. 175 onces à 2.523.623 onces soit plus de 223 % d’augmentation. Conséquence de la fermeture des frontières et récupération par les canaux officiels d’exportation, des quantités probablement trafiquées par des réseaux mafieux le long des frontières terrestres.
Ce microcosme en image, pulvérisé, éventré et abandonné dans une agonie écologique laisse présager, j’espère me tromper, de futurs réfugiés climatiques au sein du territoire guinéen. Siguiri se meurt, les hécatombes ne se décomptent plus, l’Etat hésite entre responsabilité et gain politique. Ces chasseurs de trésor, sont des martyrs d’une sociologie minière écartelée entre perte des moyens de subsistance primaires (agriculture élevage, commerce, chasse, artisanat…) et l’attrait pour un enrichissement par effraction ou la magie de l’ennoblissement de l’Or », a écrit Barry Oumar, doctorant à l’Université de LYON (France) chercheur sur les industries extractives et les enjeux stratégiques des ressources minières, sur sa page facebook.
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