Le président du parti de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et membre de l’ANAD, Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Lors de cet entretien, le disqualifié de la présidentielle du 18 octobre 2020, s’est exprimé sur certaines récentes actualités brûlantes qui défraient la chronique dans la cité notamment, les difficultés des guinéens vivants en Ukraine, les 100 jours du gouvernement Mohamed Béavogui et enfin sur la hausse du budget actuel de la présidence qui quitte de 665 milliards sous Alpha Condé à 725 milliards fg en cette période transitoire.
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Lavoixdupeuple.info : Quel est l’appel pressant que vous pouvez lancer auprès des nouvelles autorités, dans le but de secourir les guinéens vivants en Urbaine à cette période actuelle de guerre ?
Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou : je pense qu’il est du devoir des autorités de la transition de veiller étroitement à la sécurité des guinéens à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est pourquoi, il est très urgent que le CNRD vienne au secours de nos compatriotes vivants en Ukraine et qui sont en train d’être secoués sur le déluge des bombes russes. Pour moi, s’il faut les mettre rapidement hors de cette guerre, le gouvernement guinéen doit chercher à les exfiltrer dans les pays voisins de l’Ukraine ; ou, les affréter pour qu’ils viennent au pays. Je pense que ce sont les alternatives à prendre pour mettre hors de danger nos compatriotes guinéens qui sont en train de vivre un cauchemar en Ukraine.
Quel bilan faites-vous des 100 jours du gouvernement Mohamed Béavogui ?
Disons que c’est difficile de faire un bilan des 100 jours de ce gouvernement Mohamed Béavogui dans la mesure où, il est inféodé par le CNRD. Ceci dit, ce gouvernement n’est pas tout à fait indépendant dans son travail administratif, il exécute, il faut le dire haut et fort les instructions données par le CNRD. Si vous avez remarqué dès les premiers mois de la prise du pouvoir du CNRD, il y avait l’engouement mais, regardez présentement, les populations n’en ont plus cette joie. Cela démontre que la politique de gouvernance entretenue par le gouvernement Mohamed Béavogui sous le contrôle inféodé du CNRD, ne rassure pas le peuple de Guinée. Bon, ce que je peux apprécier à cette période transitoire, je dirai que c’est la mise en place de la CRIEF et la récupération des biens de l’État. Mais là aussi, je voudrais qu’on laisse la justice faire son travail parce qu’on nous a dit que la justice est la boussole de la transition. Que ça ne soit pas un règlement de compte ou d’intimidation. C’est pourquoi, je finis à dire que ce bilan est mitigé. Il faudrait que les gens sachent que la mission d’une transition est de mettre des institutions fortes en place pour préparer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Parce que tant que la transition dure tant on est coupé du monde et là, c’est le peuple de Guinée qui en souffrira énormément. Ce qui ne rassure pas, c’est que jusque-là, nous ne connaissons même pas la durée et le chronogramme de la transition. Normalement, nous devons copier le cas burkinabé qui a recruté des techniciens connus de tous pour rédiger la charte de la transition. Par contre, chez nous, on ne connaît pas les noms et physiques des personnes qui ont participé à l’élaboration de notre charte de la transition. On ne sait pas où elle a été élaborée.
Votre réaction sur la hausse du budget de la présidence qui passe de 667 milliards sous Alpha Condé à 725 milliards à cette période de la transition ?
Là, je ne sais pas sur quelle base ou par quel texte de la charte de la transition qu’ils se sont attelé pour octroyer un montant faramineux à la présidence du colonel Mamadi Doumbouya qui est de 725 milliards fg, plus en hausse que celui d’Alpha Condé était de 667 milliards fg mais là, nous comprenons que c’était un régime issu d’une élection bonne ou mauvaise qu’elle soit. Il faut qu’on sache que les conseillers du CNT ont été choisis pas élus même le président a été nommé par décret. Donc par conséquent, ce CNT sera toujours sous l’ordre du CNRD, il faut le dire clairement.
Propos recueillis par Léon KOLIE