Sèkè Mansalah a vécu hier soir une scène dont personne ne voudrait être témoin, une scène où la route, d’ordinaire animée par les va-et-vient des véhicules miniers, s’est transformée en piège mortel. Deux chauffeurs, un Guinéen et un Chinois, ont perdu la vie lors d’une attaque à mains armées qui continue de secouer la sous-préfecture de Doko.
Devant la presse, Dr Abdoulaye Bachir Diallo a tenu à rétablir les faits. Il n’avait pas prévu de s’exprimer, dit-il, mais face aux rumeurs qui circulent, il a estimé nécessaire de parler, de donner le récit exact, celui qui s’appuie sur des informations confirmées. Selon lui, tout commence lorsque trois véhicules transportant des graviers quittent Sèkè Mansalah pour rejoindre Siguirí. Ces graviers, souvent riches en particules aurifères, attirent depuis longtemps les convoitises. Ce soir-là, un groupe armé semblait les attendre.

Les assaillants surgissent brusquement, prennent en tenaille le premier et le dernier véhicule. L’effet est immédiat : le convoi ne peut plus avancer, ni reculer. Les tirs retentissent. Amara Touré, 42 ans, chauffeur guinéen, est atteint à la cuisse. Wang Jofu, 43 ans, chauffeur chinois, est touché au cou. Les deux hommes meurent sur place, victimes de balles tirées, selon les constatations, avec une arme automatique. Les agresseurs s’emparent des graviers et disparaissent dans la nuit.
Le procureur Ibrahima Camara a saisi la police et la gendarmerie. L’enquête est en cours. Dr Diallo appelle quant à lui à la prudence, rappelant que la fin d’année est souvent propice aux actes de banditisme. Il insiste : aucune force de sécurité ne peut réussir sans la coopération des citoyens. Signaler, alerter, prévenir, dit-il, c’est aussi protéger sa communauté.
Et tandis que les corps reposent à la chambre froide de Siguirí, une question demeure suspendue dans l’air lourd de l’émotion : comment empêcher que la route de Sèkè Mansalah ne redevienne, un soir prochain, le théâtre d’un nouveau drame ?
Djoumè SACKO










