L’ancien Directeur Général de l’Office National de Formation et de Perfectionnement Professionnels, Lucien Bendou Guilao était ce mardi 28 février 2023 à la barre devant la Cour des Comptes. C’était au compte de l’audience de discipline budgétaire et financière. Il est accusé de faute de gestion lorsqu’il a séjourné à la tête de l’ONFPP. Les faits portent sur des primes payées aux anciens directeurs et administrateurs de cet office entre 2017 et 2022, année de son départ.
Dans le rapport d’instruction présenté à l’entame par le conseiller instructeur, on parle d’octroi d’avantage non justifié à autrui. En réaction, Lucien Bendou Guilao a indiqué avoir trouvé cette pratique en place quand il arrivait à la tête de l’ONFPP en 2015. Cette pratique, a-t-il rappelé, date de 1989. Il a donc pensé qu’en soit, ce n’était pas une faute de gestion, d’autant plus que la pratique a été validée par le Conseil d’Administration et le comité de gestion présidé à l’époque par le patronat qui se trouve le principal bailleur de fonds du service en plus de la subvention de l’Etat. Ce n’est pas parce qu’on a trouvé une pratique en place qu’elle n’est pas irrégulière, si la loi n’est pas respectée, a rétorqué le commissaire général du gouvernement près la Cour des comptes. Acculé de questions par un autre membre du parquet, Lucien Bendou Guilao a fini par reconnaître qu’au regard de la loi, ce n’est pas une bonne pratique. L’avocat de la défense a pensé que cette réponse a été imposée à son client. Pour Me Facinet Soumah cette pratique est considérée en droit comme un usage. Au terme des débats, le commissaire général du gouvernement a demandé la condamnation du mis en cause au paiement d’une amende pour faute de gestion. L’avocat de la défense a plaidé pour un arrêt de non-lieu. La décision est attendue le 14 mars prochain.
Ahmed Sékou Camara