Des acteurs de l’Agriculture ne conjuguent pas le même verbe dans le cadre de leur secteur dans la Préfecture de Dinguiraye située en Haute Guinée. En tout cas, c’est ce qui ressort d’un entretien de trois témoignages de personnes évoluant dans ledit domaine.
Tout est parti d’un constat alarmant relatif au manque d’informations sur ce secteur entre autorités et agriculteurs.
Contacté par notre rédaction, un des conseillers agricole de la zone B en l’occurrence Tibou Keita qui évolue dans la commune rurale de Banora a affirmé que : « Nos équipes ont recensé des producteurs démunis dans le cadre du projet présidentiel PATAC ». Un projet qui accompagne ces producteurs. Il se trouve que toutes les prévisions de ce recensement n’ont pas été obtenues. Au total, nous avons enregistré 15 tonnes d’engrais NPK ; 10 tonnes de riz ; 900 kilogrammes de maïs et 70 sacs de 50 kilogrammes de riz. A l’arrivée de ces engrais, l’Agence ANPROCA n’a pas été associée. C’est le directeur préfectoral avec son staff en compagnie de stagiaires qui ont géré la situation. On apprend que l’engrais est en train d’être revendu. Lorsque j’ai été informé, je me suis rendu au magasin de stock où effectivement il yavait un véhicule qui chargeait de l’engrais pour une destination inconnue » a-t-il déploré.
De son côté, le Directeur préfectoral de l’Agriculture (DPA), Monsieur NFamba KAMANO en retraite mais qui assume toujours cette fonction a donné les détails tout en accusant le responsable de l’ANPROCA de n’avoir pas été à la hauteur des attentes. Car, affirme-t-il, la gestion de ce dernier n’est pas reluisante : « il y a un premier lot d’engrais de 70 tonnes au début de la campagne passée (avril mai 2020), nous avons fait une liste pour la répartition pour toute la préfecture. Mais ANPROCA nous a dit que cette quantité n’était pas venue pour toute la préfecture et qu’après le recensement national, il y’a eu quatre (4) communes qui avaient été retenues comme les plus pauvres à savoir : Sélouma, Lansanaya, Diatiféré et Gagnakaly. Mais malheureusement lors de la répartition pour ces zones-là, il ya eu des cris ; pourtant pour cette répartition, l’Etat a même envoyé le transport à ANPROCA, cette agence n’a pas communiqué ce montant-là. Ce qui fait qu’aucun d’entre nous n’était informé du montant. Ensuite, comme il ya eu trop de critiques lors de la répartition pendant le début de la campagne par l’agence ANPROCA, au cours de laquelle nous avons découvert des fautes, parce que l’Etat a mené des enquêtes et a trouvé que les bruits ‘’détournements’’ étaient fondés. C’était avec le projet ‘’FETEC’’. Et cette fois-ci, l’engrais est venu pour les agriculteurs vulnérables. Cette quantité a été débarquée à mon absence. A mon arrivée, les services déconcentrés et moi avions fixé la date du dimanche 21 février 2021, pour la répartition aux bénéficiaires… », a-t-il annoncé.
Pour sa part, le directeur de l’agence nationale de promotion rurale de conseil agricole (ANPROCA’’, Tidiane Ly nie ces accusations et dit être victime. Car, n’ayant aucune considération par le sieur Kamano : « je suis victime, c’est le DPA qui gère et non moi, il nous a écarté sinon le conseil agricole relève de l’ANPROCA et moi en tant responsable de cette agence je n’ai pas vu l’engrais qui est venu. C’est le DPA seul qui gère, donc, c’est le seul répondant. Nous n’avons fait aucune distribution, la seule distribution que nous avons eu à faire, c’est celle effectuée pendant la COVID-19. Et il n’y a eu aucune fausse note, les documents en font foi, même les autorités sont informées. En ce concerne l’engrais qui est stocké dans le magasin, moi j’étais au bureau j’ai été informé qu’une camionnette est en train de charger de l’engrais là-bas, je leur ai dit que cela ne me concerne pas, parce que le DPA m’a dit qu’il est le seul répondant. Donc, je ne m’y suis pas intéressé. Je suis allé rencontrer le Secrétaire général des Collectivités pour lui dire qu’on ne peut pas parler d’agriculture en Guinée sans parler de ANPROCA. Ce dernier ne m’a toujours pas rappelé. J’ai également informé le directeur régional, du fait que le DPA ne nous implique pas ici à Dinguiraye, parce qu’aucun de mes 14 membres n’est informé de l’arrivée de l’engrais, pourtant ce sont eux qui sont allés faire le recensement. Donc, je ne suis impliqué ni de près ni de loin dans ce partage » s’est-il défendu.
Pour rappel, l’année 2019, un sac d’engrais se négociait dans la préfecture de Dinguiraye entre 250 000 GNF à 300 000 GNF.
Oumar M’Böh pour Lavoixdupeuple
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