Selon nos informations locales, une affaire de 450 grammes d’Or fait des grincements de dents dans la préfecture de Dinguiraye. Cela se passe entre des orpailleurs (victimes de vols), la Gendarmerie (premier service saisi) et la Justice (où se trouve actuellement le dossier et attend d’être jugé).
Boubacar Diallo orpailleur de son état fait parti du groupe des victimes. Il revient sur l’historique de cette affaire il y’a de cela quelques semaines : « ce cas de vol remonte à l’approche de la fête de Ramadan passée. Où nous avons été victimes de vol de notre Or par nos proches collaborateurs dont entre autres : Ousmane Keita, Mamadou Diallo, Bah Abdoul, Alpha Oumar et Lamine qui étaient tous avec nous dans un même groupe avec Mamadou Saliou Diallo et Ibrahima Sory Camara. Une quantité de 550 grammes a été volée, mais les voleurs ont reconnu 450 grammes après leur interpellation et suite à l’intervention de leurs parents nous avons accepté cette doléance. Donc, il était question de restituer cet Or qui n’était pas encore vendu. Nous étions au point de finir cette affaire à Danidara avec un consensus de part et d’autre. Mais le Commandant de la Gendarmerie de Dinguiraye nous a appelé et a exigé à ce que nous nous rendions tous à la Gendarmerie. C’est ce qui fut fait. Après nos explications, les gendarmes avec notre concours ont procédé à l’interpellation de trois parmi les voleurs à savoir Mamadou Diallo, Bah Abdoul et Alpha Oumar qui sont tous originaires de Bissikirima dans la préfecture de Dabola. Le commandant a demandé à ce qu’on procède au partage de l’argent de l’Or entre les membres du groupe et la Gendarmerie et que 79 millions de francs guinéens pour les victimes et 136 800 000 GNF pour la Gendarmerie. Lorsqu’il a prononcé cela, tout le monde s’est opposé et nous sommes immédiatement sorti de la gendarmerie, les détenus ont été par la suite libérés sans qu’on ne soit au courant ni être en possession de notre Or. C’est ainsi que nous nous sommes dirigés vers la Justice pour rencontrer monsieur le juge qui était absent pendant cette période. Ce dernier nous a dit qu’il n’était pas informé de cette affaire. Mais qu’il va rentrer en contact avec le commandant de la gendarmerie qui va lui donner tous les détails. Donc, il nous a programmé le mardi 7 juillet prochain et nous sommes là et nous attendons, nous avons déjà pris un avocat et pas question de lâcher prise nous avons nos témoins », a raconté Boubacar Diallo.
Pour sa part, joint au téléphone le Commandant de la Gendarmerie de Dinguiraye, Cdt Mamadou Bousiriou Barry a expliqué sa part de vérité dans cette affaire d’Or : « il y’a eu le problème, ils se sont transportés à la gendarmerie et ont dit qu’ils iront jusqu’à la justice. Chez nous ici toutes les parties ont été auditionnées en seulement trois jours et lorsque le juge m’a appelé, je lui ai transmis le dossier. Donc, si une affaire est arrivée à la justice le gendarme n’a plus rien à faire sur cette affaire ? C’est le tribunal qui va leur départager maintenant. Et s’il y a défaillance à mon niveau, c’est au juge de m’interpeller » a-t-il souligné.
Le commandant est revenu également sur les négociations qui avaient commencé dans son service : « Moi j’avais voulu qu’il procède à un partage comme ils avaient l’habitude de faire dans leur zone d’exploitation après que les voleurs ont reconnu. Certains parlaient de 25 grammes d’Or par ci, d’autres 15 grammes ou encore 25 millions de francs guinéens par là. C’est ainsi que je leur ai dit pourquoi ne pas ramener tout ça à la gendarmerie et restituer chacun sa part, personne ne m’a remis un franc ou 1 gramme d’or. Ils n’ont qu’à demander à celui qui m’a remis de l’argent ou de l’Or de venir récupérer. Depuis que je suis à Dinguiraye je ne m’intéresse pas à l’Or, je ne vais même pas dans les zones d’exploitation », a-t-il précisé.
Parlant de la libération des détenus, il justifie cette décision : « J’ai entendu des rumeurs dans la cité, mais je ne réponds pas, concernant la libération des jeunes en question, c’est le juge qui a demandé à ce qu’on les libère parce que rien n’a été établit contre eux. Ils sont mis à la disposition de quelqu’un. Aussi, leur liberté ne représente aucune menace pour la société pourquoi les maintenir en prison. Une mesure de garde à vue est obligatoire que si l’intéressé est susceptible de se soustraire à la loi, ou susceptible de récidiver en cas de vols à mains armées ou de crime. Mais eux ce n’est pas le cas », a-t-il justifié.
Quant au juge monsieur Loua Sagno, il a promis de faire la lumière sur cette affaire qui fait couler assez d’encres et de salives à Dinguiraye. « J’ai reçu leur dossier il est sur ma table ici et l’audience est prévue ce mardi 7 juillet 2020. Ils vont venir et on va les écouter avant de rendre le jugement, la force reste à la loi et tous les citoyens sont égaux devant la Loi », a-t-il annoncé.
Cette affaire est prise au sérieux par certains acteurs de la société civile qui suivent de très prêt l’évolution dudit dossier.
A suivre…
Oumar M’Böh
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