Les regards se tournent vers Dinguiraye, où une affaire de carrière secoue depuis plusieurs semaines les autorités locales. Selon nos informations, le préfet, Contrôleur Général Mohamed Cheïck Keïta, et plusieurs directeurs préfectoraux sont convoqués à la justice de paix ce mardi 21 octobre 2025. Cette convocation vise à établir la responsabilité de chacun dans le dossier d’exploitation d’une carrière située à Helleyabhè, un district distant d’environ neuf kilomètres du centre-ville.
Le jeudi 16 octobre, Ousmane Tounkara, Directeur préfectoral des Mines, principal acteur cité dans l’affaire, a comparu devant le juge. L’homme a reconnu ne pas avoir respecté la procédure légale d’exploitation du site, exploité par une société chinoise chargée des travaux routiers Dinguiraye–Bissikirima.
À l’origine du conflit : Mamadou Aliou Traoré, citoyen de la localité, qui revendique la propriété du terrain. Titulaire d’un certificat datant de 2006, il affirme y avoir planté plusieurs arbres fruitiers et exploité la terre pendant des décennies. Face à ce qu’il considère comme une injustice, il avait barricadé la route menant à la carrière, espérant attirer l’attention des autorités. Son geste lui a valu une interpellation par la gendarmerie, avant qu’il ne décide de porter plainte.
À la barre, les débats ont révélé des flux financiers opaques. M. Tounkara a admis avoir perçu près de treize millions de francs guinéens (13 000 000 GNF) dans le cadre de cette exploitation. De leur côté, les représentants de la société chinoise affirment avoir réglé toutes les taxes, documents à l’appui. Le domaine en question couvre environ cinq hectares.
L’affaire, désormais renvoyée au 21 octobre pour la comparution du Directeur préfectoral de l’Environnement et du préfet, continue de nourrir les conversations dans la cité. Entre intérêts économiques, droits fonciers et responsabilités administratives, le dossier HHelleyabè met en évidence les tensions latentes autour de la gestion des ressources locales.
Et dans l’attente du verdict, Dinguiraye retient son souffle, entre espoir de justice et inquiétude d’un nouvel affrontement entre pouvoir et citoyens.
Affaire à suivre.
Ibrahima Diallo