Un affrontement autour d’une plaine rizicole dans la sous-préfecture de Lansanaya, préfecture de Dinguiraye avait fait une vingtaine de blessés dont des cas graves nécessitant une évacuation sur Conakry. En attendant les décisions judiciaires où se trouve le dossier, notre rédaction a pu rencontrer des représentants de ces deux localités, pour savoir d’avantage ce qui s’est réellement passé avant cet affrontement et les démarches actuelles pour une paix durable entre ces habitants.
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Aux dires de nos interlocuteurs, c’est une histoire qui date de plus de 4 ans entre Tamba Noro situé dans la sous-préfecture de Lansanaya et Horé kouby dans la Commune urbaine. Ces deux villages se tiraillent autour dudit domaine dont chacun réclame la paternité. Après avoir ester en justice de première instance, la justice de paix de Dinguiraye a rendu sa décision en faveur de Horé koubi, n’étant pas d’accord, les habitants de Tamba noro ont attaqué la décision à la Cour d’Appel de Kankan. Cette autre Cour après avoir effectué un déplacement sur le terrain et suivi des enquêtes, cette autre instance de deuxième niveau a invalidé celle de première instance en restituant le domaine aux habitants de Tamba Noro. Et depuis, c’est la méfiance qui régnait entre ces deux localités jusqu’au samedi 25 novembre ou cette situation a viré à l’affrontement qui s’est soldé par des blessés.
Selon Abdoulaye Barry représentant de Tamba Noro : « Nos parents sont descendus, ils étaient surpris de voir des gens qui étaient armés avec des machettes, des pioches, des fusils. Parmi ces blessés, nous avons dénombré 20 personnes dont trois évacués sur Conakry qui sont gravement blessés sur la tête, sur les côtes. Une femme a eu les quatre côtes brisées, un autre jeune attaqué au niveau de la tête, le crâne fendu et une autre femme attaquée au niveau de la tête mais le crâne non atteint. Ils sont suivis actuellement. Nous avons fait des plaintes pour coups et blessures volontaires à Dinguiraye à deux niveaux. Chez le juge de paix et à la gendarmerie de Dinguiraye et depuis nous n’avons aucune suite. Nous sommes déçus de la justice de Dinguiraye » a-t-il expliqué.
Selon Abdoulaye Barry, le combat est loin de finir car : « Désormais nous allons nous tourner vers la plus haute instance judiciaire du pays. Nous sommes en train de réunir tous les dossiers pour aller plus loin. Cette affaire ne se passera pas comme ça sinon que c’est très grave s’il n’y a pas eu de justice les citoyens vont se rendre justice eux-mêmes. Donc, pour éviter cela, nous allons défendre notre victoire » a-t-il laissé entendre.
Auparavant, Alpha Oumar Diallo alias (AOB) avait déclaré que : « la justice de Dinguiraye a fait des investigations auprès de tous les témoins notamment, El Hadj Hady un doyen d’âge de 85 ans qui a été même à la justice et qui a témoigné que depuis avant sa naissance nos parents travaillaient sur ce domaine, Thierno Mamadou Bodjé, le premier imam de la grande mosquée a reconnu aussi que son père a l’habitude de travailler là-bas, plus précisément l’endroit qu’on appelle Thiankoun Souri. Ces gens qui sont venus réclamer ces domaines nous ont assigné en justice. La justice de Dinguiraye a tranché et nous a donné raison. Mais les gens de Lansanaya ont interjeté appel à la justice de Kankan encore. Ce sont trois personnes qui poursuivent l’affaire : Alpha Amadou Touré, Mamadou Hady Barry et Samba Diallo Mais se sont seulement Mamadou Hady Barry et Samba Diallo qui ont interjeté appel au tribunal de Kankan. Mais tellement la justice est corrompue, elle a donné raison même à la personne qui s’est déjà retirée de la procédure, il s’agit d’Alpha Amadou Touré. Ceux-là à qui on a donné raison ne sont pas les gens qui se sont plaints, c’est quelle magouille ça ! Ils ont inventé des noms sur le document de la décision finale de la justice. Celui qu’on appelle Mady Diallo, on ne le connaît pas ici dans notre localité, nous c’est Thierno Hady qu’on avait mis sur la liste comme témoin. Ils ont remplacé nos témoins par des noms qu’on n’avait pas mis sur la liste des témoins, Madjou Sow par exemple, on ne le connaît pas non plus. Comme ils ont remplacé nos témoins sur la liste, on n’est pas d’accord sur leur décision. C’est pourquoi nous sommes venus à la Cour Suprême de Conakry pour interjeter un appel, afin d’être rétablis dans nos droits ».
Cette autre affaire vient relancer la question du foncier en Guinée.
Affaire à suivre…
O. M’Böh, Mamadou Mouctar Sylla pour Lavoixdupeuple