Les signaux d’alerte se multiplient à la frontière guinéo-malienne, dans le district de Syllaya, sous-préfecture de Diatiféré, préfecture de Dinguiraye où une mission des autorités locales de Diatiféré vient de confirmer une situation environnementale jugée « alarmante ». Au cœur de cette tension. Selon le rapport des missionnaires, « le marigot Kansabranwol, affluent vital du fleuve Bafing, totalement désorienté par une exploitation minière jugée frauduleuse est opérée par des chinois » deplorent les ressortissants de Diatiféré.
Les témoignages recueillis auprès des citoyens évoquent un désastre écologique. La rivière, qui alimente en eau les habitants, les animaux et toute la biodiversité de cette zone sur près de 30 kilomètres, serait aujourd’hui à sec. Un drame hydrique en pleine saison sèche, provoqué par des activités minières non encadrées, au mépris total de la réglementation et des équilibres naturels.
Ce bras d’eau, dont la source se situe à Sagou, dans la sous-préfecture de Diatiféré, se jette dans le fleuve Bafing à Fandanda, en territoire guinéen. Sa perturbation pourrait engendrer un enchaînement de tensions sociales, voire de litiges transfrontaliers si rien n’est fait dans l’immédiat. « Si ces activités ne sont pas arrêtées très vite, il risque d’y avoir un conflit frontalier », alerte une source locale.
Face à la gravité des faits, les autorités locales ont documenté la situation par des images et remonté l’information au préfet de Dinguiraye. Une intervention rapide des services compétents est désormais attendue. Car si l’eau vient à manquer dans cette zone stratégique, c’est bien plus qu’un cours d’eau qui sera perdu : c’est un équilibre ancestral qui s’effondre.
Oumar M’Boh