L’élection présidentielle est prévue le 28 décembre 2025 en République de Guinée. Face aux limites des cadres de dialogue précédents qui avaient pourtant comme objectifs ‘’de favoriser la concertation, de prévenir les conflits et de renforcer la gouvernance démocratique’’. Le consortium LEJEPAD et ROSE avec l’appui financier de l’Union Européenne à travers WANEP organisé une table ronde de dialogue multi-acteurs les 9 et 10 décembre 2025, à Conakry. Cette rencontre a connu la participation des représentants de partis politiques, d’institutions étatiques, des organisations de la société civile, des leaders religieux et communautaires, médias, jeunes et femmes leaders, personnes handicapées, secteur privé et des PTF.


Le but était de créer un espace de concertation sincère, de partager les préoccupations et les attentes des partis prenantes, afin d’identifier les facteurs de risques, et de formuler des recommandations concrètes pour une gouvernance électorale apaisée en Guinée. Aussi trouver des pistes de solutions pour améliorer la qualité du dialogue en période électorale, notamment à travers des facilitateurs neutres, des outils de suivi et des formats participatifs intégrant les jeunes, les femmes et les communautés locales.

Selon le directeur exécutif de l’ONG LEJEPAD, Bangaly Minatagbè Camara : « la tenue de cette table ronde s’inscrit dans une logique de consolidation démocratique, de prévention des conflits électoraux et de renforcement de la résilience institutionnelle. Elle constitue une opportunité de réconcilier les dynamiques sociales et politiques autour d’un objectif commun qui est de garantir des élections crédibles, inclusives et pacifiques, dans un contexte national et régional marqué par des défis majeurs mais aussi par des opportunités de transformation. Chers partenaires votre présence témoigne de votre engagement commun pour des élections apaisées et inclusives dans notre pays… Nous espérons que ces deux jours de travaux seront constructifs, participatifs et porteurs de recommandations utiles pour la paix et la stabilité en Guinée ».

Pour sa part très satisfait de la mobilisation des invités, Tamba Fodé Tolno de l’ONG ROSE : « Votre présence massive témoigne de la prise de conscience collective face à l’impératif de la paix dans notre processus électoral. Notre pays est à un moment charnière de son histoire. L’élection présidentielle de cette année est bien plus qu’un simple exercice démocratique. Elle est une épreuve de maturité pour la nation guinéenne et un test décisif pour notre avenir commun. L’avenir de la Guinée se joue ici et maintenant, le choix de la paix n’est pas une option c’est une obligation morale envers nos enfants et les générations futures. Le succès de ce processus électoral ne sera pas mesuré uniquement au nom du vainqueur, mais à la manière dont nous aurons su traverser cette période en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation sur les ambitions individuelles ou partisanes ».
Quant à madame Kadidia Bah membre du conseil d’administration de WANEP. Elle a justifié les raisons de leur appui à la tenue de cette table ronde et des attentes de leur organisation : « Le WANEP a choisi d’accompagner cette initiative grâce au financement de l’Union européenne, car nous sommes convaincus qu’un dialogue inclusif est permanent et essentiel pour consolider la paix, surtout dans cette période de crise. Nous espérons que cette table ronde permettra d’identifier avec lucidité les facteurs de blocage des précédents dialogues, de proposer des solutions réalistes, participatives et durables, de renforcer la synergie entre acteurs étatiques, politiques, religieux, communautaires et de la société civile ».
C’est le Directeur national adjoint de promotion et de régulation des organisations non-gouvernementales et mouvements associatifs, Cheikh Aliou Diallo, qui a l’honneur au nom de la direction du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation de présider la cérémonie d’ouverture, et a même co-animé le panel intitulé ‘’quels ont été les principaux facteurs de réussite et d’échec des précédents dialogues nationaux en Guinée ?’’.
Pour lui : « Cette rencontre est d’une importance capitale puisqu’elle vise à impliquer les acteurs dans la réflexion pour construire ensemble un cadre de dialogue. Le dialogue entre les acteurs et les dirigeants est une préoccupation majeure des autorités, notamment le Président de la République, Général Mamadi Doumbouya. Pour rappel, depuis le début de la transition, plusieurs initiatives de dialogue ont été prises » a-t-il souligné.
Pendant ces deux jours de travaux intenses, les participants à travers des travaux de groupes qui ont eu lieu après des panels, identifié des facteurs de blocage des précédents cadres de dialogues à savoir entre autres ‘’le manque d’inclusivité, l’absence de suivi, l’instrumentalisation politique’’. Ils ont également proposé des mécanismes innovants et inclusifs pour un dialogue sincère, efficace en période électorale.
Parmi les recommandations phares, figure celle relative au renforcement de la synergie entre les acteurs étatiques, politiques, religieux communautaire et de la société civile. Une manière d’éviter la reproduction des mêmes erreurs et renforcer la crédibilité des futurs mécanismes de concertation.
A noter que c’est François Fadoua Tolno l’homme de la paix qui a modéré ces deux journées d’activités avec un responsabilité.
Oumar M’Böh









