Le président de la commission Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger du conseil national de la transition ‘’CNT’’, Ibrahima Sorel Keita a pris part à la cérémonie de remise officielle du rapport des assises nationales au Palais Mohamed V à Conakry. Membre du comité national des assises ‘’CNA’’, Sorel Keita dit avoir un double rôle dans le processus de réconciliation et de la cohésion en Guinée pour une Paix durable. D’abord étant au CNT, organe législatif, mais aussi en tant que membre du comité national des assises ‘’CNA’’.
Interrogé en marge de cet événement présidé par le Président de la République, président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya en présence des présidents d’institutions et des acteurs politiques et sociaux, le conseiller Ibrahima Sorel Keita est revenu sur leur parcours de l’intérieur du pays où tout est urgent dans tous les domaines : « D’abord, c’est la mobilisation et l’enthousiasme des populations qui étaient ravis de nous accueillir les 31 conseillers du CNA. Ils nous ont exprimé un certain nombre de préoccupations, de revendications, d’aspiration autour de la gouvernance, mais surtout autour de leur quotidien. On a vraiment beaucoup de préoccupations autour du quotidien notamment : la santé, l’éducation, les conditions de vie, parce qu’ils ont le sentiment que les populations de l’intérieur sont vraiment reléguées au second plan. Avant d’aborder les questions politiques, ils ont surtout abordé les questions sociales, éducatives, sanitaires en se préoccupant de l’éducation de leurs enfants et comment joindre les deux bouts. Ces témoignages nous ont beaucoup marqués, notamment à Tougué où j’ai personnellement été ».
A la question de savoir qu’est-ce qu’il faut faire à court et moyen terme ? Le conseiller Sorel Keita donne son avis en disant : « il y a des choses qui ont été dites et qui se regroupent. Déjà que le Président de la transition puisse demander pardon au peuple de Guinée. C’est-à-dire assumer le passé et pardonner les erreurs de ses prédécesseurs, surtout les violences d’État. Parce que pendant notre tournée, beaucoup ont dénoncé les violences et les violations des Droits humains. Aussi, qu’il ait réparation à l’endroit des victimes et la mise en place d’une commission vérité et réconciliation, se sont entre autres des demandes exprimées par des populations y compris celles de la Diaspora. Donc, demander pardon, réparer les dommages tant sur le plan judiciaire et matériel ».
Selon vous, si ces recommandations sont appliquées, quel sera leur impact ?
Si c’est appliquer, c’est déjà apaisé le climat de cohésion sociale, permettra également aux gens qui ont perdu leurs parents de faire leur deuil. Et ça permet également de créer les bases d’une véritable réconciliation nationale.
Vous êtes membres du comité national des assises ‘’CNA’’, mais aussi conseiller national au ‘’CNT’’ conseil national de la transition, quel rôle comptez-vous jouer dans ce processus ?
Nous le CNT, avant le CNA a aussi engagé une tournée à l’intérieur du pays et je pense que le CNT a même inspiré le CNA et donc le CNT a une certaine expérience en la matière et le CNT a entendu aussi les préoccupations de nos populations notamment sur les questions dont je viens de vous parler. Donc, le rôle du CNT ça sera un rôle de facilitateur, ça sera un rôle aussi d’expression, d’incarnation de ces demandes dans le champ législatif. Voilà, on a besoin de faire des lois peut-être pour mettre en place la commission. Il y aura peut-être besoin de faire des lois pour des réparations et ou même des résolutions des recommandations de ces assises nationales. Donc, le CNT peut jouer ce rôle-là et le CNT peut être aussi un endroit où les gens peuvent venir se parler, s’exprimer comme le CNA a commencé aujourd’hui, on doit être l’organe essentiel parce que la réconciliation fait partie de ses missions. Donc l’organe essentiel de réconciliation nationale doit être le CNT et nous sommes prêts au CNT et aussi à jouer tout notre rôle. Je trouve que c’est très pertinent que quelques membres du CNT soient à la fois dans la commission réconciliation du CNT parce que ça crée justement cette espèce de pont nécessaire.
Propos recueillis par Oumar M’Böh/Aimé Délamou