Mécontents pour n’avoir pas été servies du carburant dans les différentes stations-services, pour alimenter leurs pirogues de pêche, les personnes qui y travaillent au débarcadère du port de Kaporo, dans la Commune de Ratoma à Conakry ont décidé de choisir le chemin pour chasser les responsables dudit port, pour ‘’manque d’utilité publique’’. Les faits se sont déroulés le mardi 2 janvier 2024.
Les mesures prises par le gouvernement interdisant aux gérants des stations de ne pas servir les personnes détentrices de bidons semblent avoir un impact sérieux sur les pêcheurs artisanaux. Après une semaine de patience sans activités, pêcheurs et vendeurs de poissons du port de Kaporo ont décidé de briser leur silence. Par manque de carburant, les piroguiers ont décidé de cesser toutes activités.
D’après le constat de nos reporters sur les lieux, plus d’une cinquantaine de pirogues sont immobilisés actuellement au bord des côtes atlantiques de Kaporo port. Ces piroguiers imputent la responsabilité de la ministre de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime, Charlotte Daffé dans cette crise. Selon eux, plusieurs demandes ont été formulées et adressées à la ministre Charlotte Daffé pour leur fournir du carburant. Soriba Camara alias Mimo, président de la jeunesse dudit port a déclaré : « Si les autres peuvent emmener leurs engins jusqu’aux stations-services, nous par contre on ne peut pas. Si on pouvait emmener nos pirogues aux stations-services pour qu’on soit servi on allait être dans cette obligation. Mais on ne peut pas. Donc, nous avons nos bidons qui sont spécifiques à nous seules. C’est-à dire qui ne ressemble pas aux autres bidons. Si nous partons dans ces stations pour nous servir, les forces de l’ordre nous chassent. Ils nous brutalisent et endommagent nos bidons. Donc pour éviter tout cela désormais nous avons décidé d’immobiliser nos pirogues jusqu’à ce que l’État prenne des dispositions. » A-t-il expliqué.
De leur côté, des femmes vendeuses de poissons, disent que la crise de produits aquatiques se fait déjà sentir dans le port. Bintou Soumah et Fatoumata Camara, sont respectivement vendeuses de poissons.
Selon Bintou Soumah, depuis 3 heures du matin, elle est venue au port à la quête du poisson, mais elle n’a rien trouvé. « Je suis là, je n’ai pas encore gagné du poisson. Je n’ai rien vendu aujourd’hui. Et c’est si je revends, je gagne les dépenses pour la famille. C’est pourquoi demain (mercredi 3 janvier) à partir de 10 heures, nous allons nous faire entendre. Pour que les autorités prennent des dispositions pour notre cas. Parce qu’on ne peut pas continuer comme ça nous avons des familles à nourrir. On en a marre » a-t-elle dénoncé.
Quant à Fatoumata Camara elle a renchérit en disant : « Même si moi je ne vais pas sortir car les manifestations sont interdites actuellement, il faut que les autorités nous aident à avoir le carburant » a-t-elle souhaité.
De recherche en recherche, nous avons pu trouver sur place un des responsables du port de Kaporo. Il s’agit de M’Bemba Sylla chef adjoint du port qui a confirmé qu’aucun des responsables ne se trouveraient à leur bureau.
« Nous avons été tous chassés de nos bureaux. Mon chef est actuellement au ministère de la pêche. Il est en train de s’entretenir avec le département. Certainement d’ici sous peu de temps une solution sera sur table » a-t-il informé.
Ibrahima Diallo pour www.lavoixdupeuple.info