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De l’État aux entreprises : la banalisation du terme “audience”

Redaction by Redaction
6 décembre 2025
in ACTUALITÉ, CHRONIQUE
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Le mot “audience” est devenu l’un des plus utilisés dans la communication publique et institutionnelle. Chaque jour, on entend que le Chef de l’État a reçu une personnalité “en audience”, que le Ministre a accordé une audience à une délégation, ou encore que le Directeur général d’une entreprise a reçu quelqu’un dans le cadre d’“une audience”. À force d’être employé partout, on en vient à se demander si ce mot garde encore un sens précis ou s’il sert seulement à donner un air plus sérieux à des rencontres ordinaires. Pourtant, le terme “audience” n’a pas été inventé pour flatter l’ego de ceux qui l’utilisent. Il correspond à une réalité bien définie, liée aux fonctions publiques et au protocole. Alors pourquoi ce glissement ? Pourquoi ce terme se retrouve-t-il aujourd’hui dans des situations qui n’ont rien de solennel ? Nous nous forçons d’éclairer cette dérive linguistique de plus en plus visible.

Au départ, une audience n’est pas n’importe quel rendez-vous. Dans sa signification classique, elle désigne une rencontre formelle au cours de laquelle une autorité reçoit une personne ou un groupe pour écouter une demande, discuter d’un dossier important ou examiner une question d’intérêt public. C’est un moment organisé, préparé et inscrit dans un cadre protocolaire. Ce caractère officiel n’est pas un détail, car il distingue l’audience des réunions ordinaires de travail. Une audience implique un rôle de représentation. L’autorité qui reçoit ne le fait pas en son nom personnel, mais au nom d’une institution.

C’est pour cette raison que, traditionnellement, seuls certains responsables peuvent accorder une audience. Le premier d’entre eux est le Chef de l’État. Lorsqu’un Président reçoit un ambassadeur, une délégation économique, un responsable d’organisation internationale ou un groupe citoyen, l’évènement porte naturellement le nom d’“audience”. Ce mot reflète le statut du Président et la portée symbolique de l’échange. Le Premier ministre, les Ministres ou encore les Présidents d’institutions peuvent également tenir des audiences, car ils exercent, eux aussi, une mission de représentation institutionnelle. Ces rencontres sont souvent annoncées par un communiqué officiel, elles sont photographiées, puis rapportées par les médias. C’est leur place légitime.

Mais aujourd’hui, ce terme est employé dans bien d’autres contextes. On voit apparaître des communiqués annonçant que le Directeur général d’une société a “accordé une audience”, que le PDG d’une entreprise privée a “reçu une délégation en audience”, ou encore que le responsable d’un service administratif a “tenu une audience avec un partenaire”. Il arrive même que de simples rencontres professionnelles ou des visites de routine soient présentées comme des audiences. On a donc le sentiment d’une inflation de langage, où l’usage du mot vise davantage à donner du prestige qu’à informer le public avec précision.

Cette banalisation s’explique par plusieurs facteurs. Le premier est sans doute la recherche de solennité. Dire qu’un directeur ou un PDG “a accordé une audience” donne l’impression qu’il détient une autorité comparable à celle d’un Ministre. Le mot crée un effet de hiérarchie alors même que la rencontre n’a aucun caractère protocolaire. Il devient un outil de communication destiné à impressionner. De nombreuses structures, publiques comme privées, utilisent ce langage pour renforcer leur image ou pour faire croire que leurs activités sont plus importantes qu’elles ne le sont réellement.

La deuxième raison tient à l’imitation du langage politique. À force de voir les autorités utiliser ce mot, beaucoup d’organisations privées ont repris la formule, comme si elle était devenue la norme pour toute forme de réception. Pourtant, une entreprise n’a pas de protocole d’État à respecter, et un directeur n’agit pas au nom d’une institution souveraine. Il représente son organisation, bien sûr, mais cela ne suffit pas pour qualifier ses rencontres d’audiences. Ce glissement montre que le vocabulaire politique influence fortement la communication moderne, parfois au point de brouiller la compréhension des mots.

Le troisième facteur est l’évolution des réseaux sociaux. Les pages officielles, qu’elles soient ministérielles, associatives ou privées, publient quotidiennement des communiqués visant à rendre leurs activités plus visibles. Le choix des mots devient un outil marketing. En parlant d’audience, on crée une forme d’importance symbolique qui attire l’attention. Le mot est court, sérieux, facilement reconnaissable et, surtout, valorisant. Cependant, cette stratégie finit par dénaturer le terme et par tromper le public sur la nature réelle des rencontres.

Ce phénomène n’est pas sans conséquence. D’abord, il entraîne une confusion dans la compréhension des activités institutionnelles. Le citoyen ne distingue plus une audience officielle, qui engage une autorité publique, d’une simple réunion de travail au sein d’une agence ou d’une entreprise. Cette confusion affaiblit la portée symbolique des vraies audiences, qui ne sont plus perçues avec la gravité qu’elles méritent. À force de tout appeler “audience”, on vide le mot de sa substance.

Ensuite, ce glissement contribue à une forme de surenchère dans la communication. Chaque structure veut paraître plus importante que les autres, plus proche des codes étatiques, plus “institutionnelle”. Le langage devient un instrument de compétition, et non un outil d’information. Les lecteurs, eux, se retrouvent face à des mots qui sonnent bien mais qui n’expliquent rien. Une entreprise qui reçoit un fournisseur “en audience” n’apporte aucune information claire sur la nature de la rencontre. Le public n’apprend rien d’essentiel.

Pourtant, il existe une solution simple ; utiliser le bon mot pour la bonne situation. Lorsqu’une autorité publique reçoit officiellement une délégation, le mot “audience” est parfaitement approprié. Lorsqu’un responsable d’entreprise échange avec un partenaire, les termes “réunion”, “entretien”, “visite de travail” ou “rencontre technique” sont non seulement plus précis, mais aussi plus honnêtes. Ils respectent la réalité des faits et permettent au public de mieux comprendre ce qui se passe réellement.

Il est également important de sensibiliser les professionnels de la communication. Tout ne devient pas plus crédible parce qu’on parle d’audience. Au contraire, le langage précis renforce la confiance du public. Les mots ont un sens, et les déformer affaiblit la qualité de l’information. La clarté du vocabulaire est une preuve de transparence. Les citoyens ont besoin de savoir si une rencontre relève d’un protocole officiel ou s’il s’agit simplement d’un échange professionnel. Cette distinction n’est pas seulement linguistique, elle touche à la crédibilité des institutions et des organisations.

En réalité, l’usage du mot “audience” dit beaucoup de notre époque. Les institutions cherchent à montrer leur importance, les entreprises à donner une image valorisée d’elles-mêmes, et les réseaux sociaux à produire des contenus qui attirent l’attention. Dans ce contexte, les mots sont utilisés comme des accessoires, parfois au détriment de leur sens. Redonner au terme “audience” sa juste place serait un pas vers une communication plus respectueuse, plus précise et plus utile pour le public.

Une audience est un acte officiel. Ce n’est pas un simple rendez-vous. Ce n’est pas une réunion technique. Ce n’est pas une visite de courtoisie. C’est une rencontre institutionnelle qui implique une autorité et un protocole. Tout le monde ne peut pas en accorder, et ce n’est pas grave. Chaque rôle a sa portée et ses mots. Utiliser le vocabulaire juste n’enlève rien à l’importance du travail mené, mais renforce au contraire la compréhension et la confiance. Dans un monde où les mots circulent vite et se déforment facilement, cette précision est devenue essentielle.

Par Aboubacar SAKHO
Expert en communication

Tags: De l’État aux entreprises : la banalisation du terme “audience”
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