Dinguiraye, le 8 juin 2025 – Ce dimanche soir, la préfecture de Dinguiraye a renoué avec une tradition forte, vivante, chargée d’histoire. À l’occasion de la fête de Tabaski, les fils et filles Gaoulos ont organisé une soirée artistique et culturelle autour du Yéla, cette musique traditionnelle ancrée dans les racines profondes de leur communauté.
Le Yéla n’est pas qu’un simple chant. Il raconte, il rappelle, il transmet. Autrefois joué à la veille des batailles pour donner du courage aux combattants, puis entonné après les victoires pour glorifier les héros, il est devenu avec le temps un marqueur culturel fort. À travers lui, les peuples célèbrent la bravoure, la foi, et les figures historiques qui ont marqué leur territoire.
Cette tradition, originaire du Fouta Toro, a traversé le temps et les frontières en suivant les traces du célèbre El Hadj Oumar Tall, du Sénégal jusqu’en Guinée, en passant par le Mali. Dinguiraye, haut lieu de son passage, en garde encore les échos.
Le message porté ce soir-là était clair : il faut protéger le Yéla, l’enseigner, le chanter encore, le faire vivre dans les cœurs et les foyers. Ce que les aînés ont légué ne doit pas disparaître dans le bruit du monde moderne. Valoriser le Yéla, c’est garder ouverte une porte sur ce que nous sommes.
Les organisateurs annoncent déjà une prochaine édition, plus grande, plus visible, plus ambitieuse. Ils appellent les autorités, le ministère de la Culture, mais aussi tous les fils ressortissants et résidants de Dinguiraye à s’impliquer, pour que cette musique continue de traverser les générations.
Ce soir-là, les tambours ne disaient pas seulement la fête. Ils disaient la mémoire. Ils disaient l’avenir.
M’Böh/Djoumè Sacko