Après près de deux mois de négociation pour trouver une solution à la crise politique guinéenne, les pourparlers semblent ne rien apporter en tout cas au regard de la situation. Car, les Forces Vives de Guinée se sont retirées du cadre et appellent à des manifestations à partir du jeudi prochain. Interrogé ce mardi 09 mai 2023 par la rédaction de Lavoixdupeuple, à travers un de ses reporters, le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP) ne manque pas des superlatifs pour exprimer sa préoccupation.
Selon lui : « Ma lecture est celle d’un citoyen anxieux, un leader politique désolé de constater l’évolution en dents de scie du climat sociopolitique de son pays. Il n’y a pas et il n’y aura pas de solution heureuse à la crise actuelle en Guinée, en dehors d’une entente au tour de la table de négociations entre les dirigeants du pays et les forces vives. S’il est vrai que les manifestations pacifiques, sont un droit consacré par la charte de l’actuelle transition comme les textes internationaux (ONU, UA, CEDEAO), il reste clair qu’en cette période d’incertitude, de tension internationale et d’instabilité sous régionale, la transition étant fragile, il faut éviter les manifestations de rues. La transition est une situation exceptionnelle anormale, un épiphénomène en démocratie. Les manifestations si elles ne sont pas autorisées débouchent sur des regrets (casses de biens, blessés et pire, pertes en vies humaines). Cela doit être évité » a-t-il rappelé.
A la question de savoir si à l’allure où vont les choses, le chronogramme sera respecté, Dr Ben Youssouf Keïta est sans ambages. « À l’allure actuelle, je reste pessimiste quant au respect scrupuleux du délai des 24 mois actés entre la CEDEAO et les tenants de la transition guinéenne, CNRD » a-t-il répondu.
Par ailleurs, l’ancien parlementaire a fait une proposition de pistes de solutions pour dit-il une sortie de crise : « le CNRD et les acteurs politiques doivent mettre balle à terre, concéder des sacrifices en mettant au-dessus de nos intérêts personnels ou partisans, l’intérêt supérieur de la population guinéenne. Pour moi le CNRD qui détient la puissance publique doit fournir le gros effort tel l’accélération du jugement des prisonniers d’opinion (Soumah, Ibrahima et Bilo) éventuellement leur libération même par grâce présidentielle. En revanche une trêve sociale de deux ans serait souhaitable voire nécessaire, afin d’éviter tout glissement du calendrier ou chronogramme de la transition » a-t-il recommandé.
Mamadou Mouctar Sylla pour Lavoixdupeuple
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