Plus de 100 mille morts, un million de malades. Les écoles, aéroports et lieux de culte fermés. Les grandes puissances économiques en récession. C’est tout le système qui se désagrège. Le monde s’effondre sous l’œil impuissant de l’humanité. Le COVID-19, un minuscule virus qui illustre notre vulnérabilité. Nous assigne à domicile. Malgré, les prouesses scientifiques, l’Homme a encore à apprendre de la nature, le mystère est grand. Le défi est grand. A part le COVID-19, il y a un grand danger qui nous menace: le chômage et la famine. Déjà, ils ne sont pas nombreux ces guinéens qui travaillent pour subvenir convenablement aux besoins vitaux. A cause du COVID-19, tout est à l’arrêt. Dieu merci, pour le moment, la Guinée affiche zéro cas de décès sur son compteur des victimes du corona virus. Mais le corona de la faim et du chômage risque de faire des dégâts. Vu la difficulté à rompre la chaine de contamination et la vitesse de propagation de la maladie, il y a lieu d’envisager des mesures » d’adaptation ». Il s’agit simultanément de lutter contre ce COVID et faire tourner la » machine de l’existence ». Rester à la maison c’est bien. Mais pour combien de temps? Il ne sont pas nombreux ces Guinéens qui peuvent s’offrir le luxe de rester aussi longtemps sans aller » se chercher ». Pour ceux qui travaillent, le compte bancaire n’est pas suffisamment garni pour supporter le coût. A Conakry, comme le disent les ivoiriens, il faut payer loyer. Il faut payer manger. Il faut payer transport… Tout est à payer. Alors on fait comment ? Outre les mesures salutaires prises par l’État, surtout que le Premier Ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana a précisé que le plan de riposte COVID est dynamique et donc évolutif, je propose. -Que le gouvernement dote les centres d’autonomisation de matières premières pour fabriquer suffisamment de bavettes à distribuer au plus démunis; – Que le dépistage volontaire se poursuive dans les cinq communes de Conakry. – Que le gouvernement encourage les promoteurs immobiliers à renoncer ou différer le payement des loyers pour trois mois pour les locataires dans la zone spéciale de Conakry; -Encourager les petites entreprises à continuer à payer la totalité du salaire des travailleurs ou à la limite, la moitié durant cette période. En retour, l’État les subventionne dans la mesure du possible. Et imposer aux grandes entreprises, la continuité du traitement salariale des employés; -Sanctionner tout cadre pris en flagrant délit de » corona business » pour éviter que certains esprits » rament à contre courant ». C’est-à-dire, des individus qui trouvent le malin plaisir de voir la maladie perdurer pour se remplir les poches; -Faire appliquer au pied de la lettre, les mesures de barrières sanitaires notamment le port obligatoire de masque. Et surtout continuer à faire tourner les activités indispensables pour faire » vivre » le Guinéen. C’est essentiel, c’est possible. Il faut se soustraire du piège que nous tend le COVID-19. La synergie des efforts est un impératif. Il faut des solutions propres à chaque pays en fonction de ses réalités. Et comme le disait le Dalaï-lama, »C’est en parvenant à nos fins par l’effort, en étant prêt à faire le sacrifice de profits immédiats en faveur du bien-être d’autrui à long terme, que nous parviendrons au bonheur caractérisé par la paix et le contentement authentique ». C’est ma petite lecture loin d’être exhaustive, de la situation.
Boubacar Koyla Diallo, journaliste parlementaire