Fodé Mandiaye Magassouba démissionne de ce poste au terme de trois mois seulement après avoir été nommé selon lui. Il explique sa démission d’abord par le fait qu’il soit dessaisi de ses responsabilités.
« On ne me laisse pas jouer mon rôle. Dans notre mosquée, tout ce qui se passe, c’est entre le premier imam et le muezzin. Les autres imams n’ont aucune considération », a-t-il regretté.
Le désormais ancien deuxième Imam de la grande mosquée de Kipé crie aussi à la discrimination toujours occasionné selon lui par le premier imam.
« Il peut faire venir des imams d’ailleurs pour nous faire prier devant nous, sans pour autant nous informer. Il n’accepte pas qu’on prononce une autre langue si ce n’est la sienne. Dans la mosquée, il y a tout le monde. Il faut qu’on parle dans toutes les langues », recommande El hadj Mandiaye.
Ce qui aura précipité son départ, c’est le décès d’un fidèle de la mosquée, révèle El Hadj Mandiaye Magassouba. Il explique qu’on la fait coordonner la cérémonie d’enterrement, mais qui a débouché sur des incompréhensions entre des responsables de mosquées autour de l’argent collecté pour les gardiens du cimetière.
« L’argent qu’on réclame pour les creuseurs de tombe et les gardiens du cimetière, pourquoi les imams partagent ça entre eux et les destinataires ? quand on confie ça à un imam, s’il n’augmente pas, il ne doit pas diminuer normalement », indique le religieux.
C’est le contraire qu’a remarqué le religieux avant de demander des comptes à ceux qui se sont rendus coupables de ces agissements, explique-t-il.
Comme du berger à la bergère, le premier imam de la grande mosquée de Kipé a bien voulu répondre aux accusations portées contre lui. El hadj Mohamed Ali Soumah a commencé par préciser qu’il n’y a pas de poste de deuxième imam actuellement dans les mosquées en Guinée, suite à une décision de la ligue islamique qui vise minimiser des conflits d’intérêts.
Le religieux a ensuite balayé d’un revers de la main les propos de son ancien collaborateur. Lui aussi accuse El hadj Mandiaye Magassouba d’avoir pris l’habitude de manquer du respect aux sages de la mosquée avant d’indiquer qu’il n’a jamais militer pour la discrimination.
Ahmed Sékou Camara