À Coléah, les faits sont là, ils parlent d’eux-mêmes, et les habitants de Coléah n’ont pas besoin de grands mots pour décrire leur détresse. Dans plusieurs secteurs du quartier, depuis des jours, les robinets sont à sec. Pas une goutte. Les ménages attendent, espèrent, se tournent vers les voisins mieux servis, ou vers l’achat d’eau à prix dur, pour continuer à vivre, à se laver, à faire la cuisine. L’eau, ce besoin vital, se fait rare. Et pendant que les bidons s’alignent devant les concessions, un autre problème vient aggraver l’angoisse quotidienne.
Les sociétés qui assurent d’habitude la collecte des ordures sous contrat avec la Commune ont arrêté leurs activités dans la zone. Le résultat est immédiat. Les tas d’ordures s’accumulent dans les ruelles, les points stratégiques se transforment en dépotoirs sauvages, et l’odeur envahit les espaces publics. Certes, quelques ramasseurs privés passent encore, de concession en concession, avec des prix négociés directement avec les ménages. Mais certaines pratiques inquiètent : des déchets sont déversés en cachette, en périphérie du quartier, créant de nouveaux foyers d’insalubrité.
Des voix s’élèvent, parfois au détour d’une rue, parfois sur les réseaux sociaux. Un mot revient, simple et brutal : “Alerte”. Et ces alertes ne sont pas exagérées. Les habitants interpellent. Ils demandent d’être entendus. Ils demandent que les autorités, les services concernés, les structures responsables, se penchent sur Coléah avec urgence, avec écoute, et avec des solutions crédibles.
Parce qu’une zone qui vit sans eau, et sous les déchets, est une zone qui se dégrade. Et Coléah n’attend qu’une chose : respirer de nouveau.
Djoumè Sacko pour www.lavoixdupeuple.info









