Le Directeur des écoles Molassy de Ratoma à Conakry, monsieur Aboubacar Camara a accordé une interview à notre rédaction. Au cours de cet entretien exclusif, monsieur Camara a rappelé l’historique des écoles Molassy, parlé de leur particularité tout en donnant les statistiques des derniers examens nationaux avant de laisser des messages aux parents d’élèves. Lisez !!!
www.lavoixdupeuple.info : Monsieur le Directeur, parlez-nous des écoles Molassy ?
Aboubacar Camara : Les écoles Molassy est une fondation créée depuis plus de 30 ans, par Dame Fatou Marcel Sylla. Ces écoles disposent d’un système d’enseignement guinéen et franco-guinéen. La première école Molassy a vu jour à Coléah dans la commune de Matam, avant de donner naissance à d’autres notamment à Sangoyah, dans la commune de Matoto, à Kobaya et à Taouyah, dans la commune de Ratoma toutes à Conakry, c’est pourquoi l’appellation les écoles Molassy.
Nous sommes à l’antenne de Taouyah dont vous êtes le Directeur, parlez-nous de cette antenne ?
Nous avons la maternelle composée de la petite, moyenne et grande section, valable pour les autres antennes. Ensuite, il y a le primaire et le collège. Notre antenne fonctionne de 8 heures à 13 h 30, du lundi au jeudi et de 8 heures à 13 heures les vendredis. Nous avons 15 salles de classe dont 25 à 30 élèves par salle de classe. Parfois, le collège peut dépasser trente à cause de la demande. En termes de personnel, nous avons un directeur, un principal et des enseignants. Il y a au moins 8 enseignants à la maternelle, parce qu’à chaque classe il y a deux enseignants par classe pour la moyenne et grande section, trois enseignantes pour la petite section, parce que là-bas une seule personne ne peut pas gérer les enfants. Au niveau du primaire et du collège, chaque classe a un enseignant et un suppléant qui font la rotation dans les salles de classes pour un remplacement en cas d’absence.
C’est quoi votre mission en tant que responsable d’école ?
La mission de l’école est d’assurer la formation des enfants. Une fois dans la cour de l’école, le parent est désengagé, toute la responsabilité revient à l’école, particulièrement à l’enseignant. Quand il y a une défaillance au niveau d’un élève, concernant les leçons et le traitement des devoirs, l’enseignant signale automatiquement la Direction, qui à son tour convoque le parent de l’élève. Parce que les responsabilités sont partagées, il y a le côté parental et celui de l’école. Tout le monde doit jouer sa partition. Dans un cahier de leçon d’un élève, l’enseignant doit prendre le temps pour lire les cahiers de ses élèves. Le plus souvent, l’enfant déforme les mots, il faut donc que l’élève le reprenne avant de passer à une nouvelle leçon. L’enfant est innocent et ne sait même pas pourquoi il vient à l’école. Donc c’est à nous de l’orienter. Chaque matin les élèves récitent les leçons, si nous constatons que l’enfant n’apprend pas, nous interpellons son parent pour le lui dire. Les écoles Molassy sont très responsables par rapport au déroulement des cours, c’est le sérieux qui les caractérise.
La rentrée des classes a été programmée et respectée le 21 octobre dernier. Comment était votre école en termes de préparatifs par rapport à l’ouverture des classes ?
Nous avons fait le toilettage général de l’école, y compris la peinture, les tables bancs et les tableaux. Nous avons élaboré les programmes et emplois du temps annuels et les cahiers de préparation des enseignants. C’est pourquoi, dès le 21 octobre, nous avons commencé à travailler à tous les niveaux comme annoncé par l’Etat. C’est ce qui fait que nous n’enregistrons pas de retard.
Quelles sont les difficultés auxquelles votre école est confrontée ?
D’abord, certains parents d’élèves viennent en grand nombre pour inscrire leurs enfants mais faute de place nous sommes obligés d’en rejeter. Donc, nous sommes en manque d’espace pouvant accueillir un grand nombre d’élèves. De l’autre côté, les nouveaux élèves qui viennent sont soumis à un test cela nous prend assez de temps.
Quel est votre message à l’endroit des autorités et aux parents d’élèves ?
Les autorités doivent faire en sorte qu’il n’y ait pas de manifestations cette année pour éviter les perturbations des cours comme ce fut le cas ces trois dernières années. Parce que l’avenir d’un pays repose sur la formation des enfants. C’est un mal pour le pays d’empêcher les enfants d’aller à l’école.
A l’endroit des parents d’élèves, généralement les parents pensent que l’école est un dépotoir. C’est-à-dire, ils viennent déposer leurs enfants, payer les scolarités et c’est fini. Pourtant les parents doivent prendre leurs responsabilités pour contrôler ce que font leurs enfants. Ils doivent interpeller le directeur de l’école et les enseignants sur la situation de leurs enfants comme le font d’autres d’ailleurs. Ils sortent le matin et rentrent la nuit trouver que l’enfant est déjà au lit sans chercher à savoir ce que fait l’enfant. Ils doivent veiller à ce que l’enfant apprenne et fasse ses devoirs de maison. Ils doivent contrôler ce que l’enseignant fait pour son enfant. S’il y a une défaillance qu’ils viennent dénoncer à la direction et ensemble on va chercher à la corriger. Les professeurs du collège ne sont pas aussi permanents, quand ils viennent pour 2 heures de cours, après ils rentrent, ils ne sont pas obligés de suivre l’éducation des enfants. Mais au primaire, les enseignants s’occupent des enfants.
Parlez-nous de vos résultats des différents examens de l’année précédente ?
Il est de coutume chez nous de faire 100% à l’examen d’entrée en 7ème année. L’année dernière, sur 33 candidats, 30 ont eu la mention.
C’est au niveau du BEPC où le bas blesse. L’année dernière, la situation a été déplorable pour nous et a irrité la fondatrice, parce que sa priorité n’est pas l’argent mais l’honneur. Nous avons eu 9 admis sur 18 élèves.
Selon vous, quelles sont les raisons de ce faible résultat au BEPC ?
Quand l’élève est au collège, il se sent adolescent et libre. Le parent aussi perd le contrôle sur lui.
Interview réalisée par Saliou Baïlo Diallo pour lavoixdupeuple
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