Un Nouveau Souffle pour la Guinée
Le conseil national de la transition (CNT) a récemment adopté la loi de finances initiale pour l’exercice 2025. Cette adoption a été suivie par sa promulgation par le Président de la République. Une initiative marquée par une étape décisive dans la gestion rigoureuse de ses ressources publiques. Lors d’un entretien avec nos confrères de la radio nationale, le professeur en Finances Publiques, Dr Alhassane Makanéra Kaké, une figure de renom, a partagé son analyse approfondie de ce budget et ses implications pour le pays.
Avec un déficit budgétaire d’environ 19 %, le docteur Makanera souligne que la qualité de ce déficit est essentielle. Selon lui : « Si le déficit est orienté vers des investissements productifs, il devient souhaitable. Mais s’il alimente la consommation, il est prohibé », explique-t-il. Cette année, plus de 35 % des dépenses budgétaires sont consacrées à l’investissement, contre à peine 7 % durant les périodes d’ajustement structurel. Cette évolution représente un tournant majeur, démontrant un effort notable dans l’assainissement des finances publiques et une meilleure allocation des ressources.
Le budget total s’élève à plus 43 000 milliards de francs guinéens, avec des recettes prévues à hauteur de plus de 35 000 milliards de francs guinéens. Une part importante des dépenses, environ 25 %, est dédiée au fonctionnement des institutions, tandis que 12 % sont consacrés à l’achat de biens et services. Cependant, la grande innovation réside dans les mesures introduites pour garantir la discipline budgétaire. Toute dépense non engagée sera désormais exclue des paiements, éliminant ainsi des pratiques qui entravaient auparavant l’exécution budgétaire.
Sur le plan des recettes, le gouvernement mise sur l’élargissement de l’assiette fiscale et l’intégration des recettes non fiscales longtemps négligées. Ces mesures, combinées à des incitations pour les agents d’exécution, pourraient générer un surplus fiscal significatif, renforçant donc la mobilisation des ressources intérieures.
Le docteur Makanera a par ailleurs dit que la spécificité de cette loi loge dans sa conception et les mécanismes assurant son exécution. « Nous pouvons avoir confiance en ce budget grâce au sérieux autour de son élaboration et des mesures garantissant son application » conclut-il.
Avec cette loi de finances, la Guinée semble s’engager dans une trajectoire prometteuse, alliant discipline, rigueur et ambition pour répondre aux besoins de ses populations et renforcer son développement économique.
Djoumè Sacko pour www.lavoixdupeuple.info