Le PDG de la société SPIC-Guinea, monsieur GUO et son responsable de la Communication et des Relations Publiques, Mohamed Kaba Keita ont accordé récemment un entretien à notre rédaction sur leurs relations avec la communauté de la commune rurale de Coliah, dans la Préfecture de Boffa notamment sur le long du Corridor traversé par ladite société.
A l’entame de son propos le responsable de la Communication et des Relations Publiques monsieur Mohamed Kaba Keita a dit qu’il n’y a pas d’incompréhension entre leur société et les communautés : « Il n’y a aucune incompréhension dans le cadre de la gestion des flagmans. Les incompréhensions ont été clarifiées et les points sont en train d’être avancés. Au début, les flagmans étaient gérés par une société qui s’appelait ONE. Mais comme la société SPIC a une responsabilité sociétale par rapport à la gestion des communautés, la société a jugé utile de mettre la gestion des flagmans dans le cadre de l’accompagnement communautaire. On a eu des échanges avec les structures déconcentrées et décentralisées de la localité. Que ça soit la préfecture, la sous-préfecture, la mairie rurale et toutes les autorités administratives ont été impliquées dans le cadre de la gestion future des flagmans. Dans ce cadre, on a décidé que les communautés elles-mêmes autogèrent ou gèrent leurs enfants le long du Corridor. Donc, sur les 80 kilomètres, les flagmans doivent être gérés par leurs propres frères. De ce point de vue, il a été retenu que les mairies qui sont sur le Corridor, c’est à dire la mairie de Toupou de PK0 à PK25 et la mairie de Coliah qui part de PK25 à PK80, on a demandé à ce que ces mairies se retrouvent pour identifier deux sociétés communautaires. Une société communautaire a été trouvée par la mairie de Coliah, qui s’appelle 224 Prestation, qui a déjà signé son contrat et qui a eu l’accompagnement du projet. La société accepte de payer leurs équipements et de les accompagner dans le cadre de paiement de salaire. Cette société a déjà acheté des équipements et elle a mis sa structure en place et elle fonctionne. Les 60 employés sont en train de travailler. Les travailleurs qui ont été libérés par la première société, eux aussi leur règlement est en train d’être mis en place pour ne pas qu’il y ait des affrontements. Sur le long du Corridor à partir du PK25 jusqu’à PK80, il n’y a aucun problème. Comme la mairie de Coliah a trouvé une entreprise communautaire, on voulait aussi que Toupou trouve une entreprise communautaire. Malheureusement les autorités locales n’étaient pas d’accord sur le choix de la société. Lors de mon dernier séjour à Boffa, j’ai eu le temps de rencontrer monsieur le préfet et je l’ai interpellé sur la nécessité d’accélérer le processus sur le choix. La semaine dernière alors le choix a été transmis à la société. J’ai moi-même reçu la direction de la nouvelle société qui s’appelle SD multi services, c’est un certain monsieur Sylla qui est le DG. On a échangé et on leur a proposé le même type de contrat que la société 224 Prestation sur la mine. Aujourd’hui, ils sont en train de mettre en place leur structure afin que la société commence à travailler au plus tard le 1er avril 2023 » a-t-il expliqué.
Il a également évoqué quelques impacts à cause de l’arrêt momentané de la société par des jeunes de cette commune rurale : « Les impacts sont énormes. Du point de vue commercial, notre PDG à travers même le siège a donné un objectif commercial de 7 000 000 de tonnes durant les 12 mois de l’année. Imaginez, à partir du 1er janvier jusqu’au 27 février, l’entreprise n’a pas travaillé une semaine durant. Pensez-vous que notre objectif commercial peut-être atteint ? Le deuxième impact est fiscal. Nous sommes assujettis du paiement du FODEL (fonds du développement économique local). C’est notre responsabilité sociétale de payer le FODEL pour payer les communautés et aussi accompagner l’Etat guinéen et l’Etat chinois. Il vous souviendra qu’en 2018, l’Etat chinois a accordé 20 milliards de dollars à l’Etat guinéen. Les sociétés CHIAGO et SPIC endossent le remboursement de ce montant. Le troisième impact est socioprofessionnelle. Lorsque les enfants jouent au ballon sur le long du Corridor, le ballon tombe dans le Corridor et un camion perce ce ballon, on bloque le Corridor pendant 6 heures. Lorsqu’une chèvre est écrasée par un camion, on bloque le Corridor pour 24 ou 48 heures. Les problèmes sont toujours réglés dans les manifestations et dans la violence » a déploré Mohamed Kaba Keita chargé de communication.
Il énumère quelques responsabilités de la société envers l’Etat guinéen, l’Etat chinois et les communautés en disant que : « Nous avons la responsabilité de travailler pour le bonheur du peuple guinéen et du peuple chinois. Nous avons la responsabilité de travailler pour le renforcement de la coopération sino-guinéenne. Nous avons aussi la responsabilité de consolider nos engagements contractuels et d’accompagner les communautés dans leur développement. Nous avons des activités qui sont planifiées sur la base des attentes des différentes communautés le long du Corridor. Nous avons la charge de leur donner ce dont elles ont besoin comme les forages, les routes et les pistes rurales. Aujourd’hui, on a quand même réussi à faire beaucoup de forages dans cette zone. Nous avons corrigé les forages qui étaient en pannes sur la zone prioritaire et on en a même construit certains comme à Trifidi Port. Dans la mine aussi, au niveau de Lanfayi, Tafbè et dans chaque district, nous faisons notre effort pour donner les services sociaux de base, notamment l’eau. Au-delà de ça, nous participons à la qualification de leur vie en construisant par exemple le marché de Langafangni. Nous participons également à la qualité de leur circulation en reprofilant des pistes rurales. Nous réussissons à identifier les zones impactées par le projet. Notre responsabilité par rapport à notre convention est de trouver un lieu pour réinstaller la population à un endroit bien habitable. Dans ces zones portuaires, les premières familles qui sont directement impactées sont au nombre de 29. La société a entièrement payé une sous-traitance qui a construit 29 foyers. Ces maisons existent, mais malheureusement les communautés ne veulent pas y habiter dans ces maisons complètement finies. Malgré que les terres sur lesquelles elles vivent actuellement ont été compensées dignement » a-t-il indiqué.
Pour sa part, le PDG monsieur GUO dit avoir toujours prôné d’éviter la violence avec les communautés. A l’en croire : « La société SPIC ne violente pas, on est en train de les faire comprendre de quitter le lieu ancien pour le nouvel habitable pour permettre non seulement à eux d’avoir un cadre décent mais de ne pas impacter notre projet. Nous voulons que chacun de son côté sache ses droits et ses devoirs ».
Monsieur GUO a déclaré que le projet est conçu pour être une raffinerie à long terme : « mais les conditions externes ont changé surtout avec la guerre en Ukraine ; le coût de l’énergie est devenu trop cher. Malheureusement la Guinée n’est pas un pays producteur de carburant. C’est pour cette raison que nous sommes en train de chercher des solutions pour de l’énergie et c’est à ce moment-là que le président guinéen, a ouvert une fenêtre aux différentes sociétés minières de construire conjointement une raffinerie. Actuellement les sociétés chinoises sont en train de voir selon leurs situations géographiques pour réaliser ensemble un projet de raffinerie. Donc, ce rêve d’industrie moderne de la Guinée est non seulement du gouvernement guinéen mais aussi des sociétés chinoises surtout notre société qui est là depuis 10 ans ; déjà des négociations concrètes entre les différentes sociétés relatives aux aspects techniques et commerciaux ont été entamées afin de réaliser ce rêve » a-t-il annoncé.
Propos recueillis par Oumar M’Böh
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