Agé de 26 ans et juriste béninois, Fréjus ATTINDOGLO défend les droits de l’homme dans son pays. Il est également membre de l’ONG Amnesty International. Ce jeudi il a exprimé ses opinions sur l’incarceration des prisonniers dans les maisons d’arrêt de ce pays.
Selon lui, dans son pays, les prisonniers béninois vivent dans des conditions très dures, avec des risques pour leur sécurité.
Il raconte !!!
« Au Bénin, nos prisons ont besoin d’être humanisées de toute urgence. Les prisons du Bénin ont une population 4 à 6 fois supérieure à leurs capacités. Les détenus sont souvent contraints de dormir sur le sol, entassés les uns contre les autres, sans possibilité de se retourner. Pourtant, les règles des Nations Unies interdisent la surpopulation carcérale. Les infrastructures sanitaires sont insuffisantes. Elles obligent les détenus à utiliser des pots comme toilettes ou comme oreillers dans des conditions d’hygiène déplorables. Ils n’ont à se nier à des ventilateurs ni à une aération dans leur dortoir. L’eau potable est rare et ils doivent parfois se battre pour obtenir de l’eau sale fournie par les pompiers.
Selon un rapport d’Amnesty International disponible en ligne, aucune des prisons visitées par l’organisation de la prison de Bénin ont été détruites. L’organisation en 2023 ne dispose de médecins en permanence et les infirmeries manquent de médicaments. Les détenus souffrant de maladies sont parfois laissés sans traitement, ce qui entraîne des complications graves et mortelles.
Entre janvier et juillet 2023, Amnesty International a noté la mort de 46 détenus dans les prisons béninoises. Certains diront que ce sont des criminels et que c’est bien fait pour eux. Mais en 2023, selon Amnesty International, 55% des détenus au Bénin étaient en attente de jugement. Selon le Code de procédure pénale béninois, les détentions provisoires ne doivent pas durer plus de 5 ans et certains d’entre eux étaient encore emprisonnés et en attente de verdict depuis 20 ans.
Cette situation viole toutes les normes internationales en matière de droits humains. Nelson Mandela, disait que personne ne peut prétendre connaître vraiment une nation, à moins d’avoir vu l’intérieur de ses présents. Une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles. Pour que mon pays devienne une nation moderne et respectueuse des droits humains, il faut qu’il respecte les droits humains et les droits des prisonniers et que les délais judiciaires soient grandement raccourcis ».
Fréjus ATTINDOGLO, 26 ans, juriste béninois, membre de l’ONG Amnesty International