Bah Oury acteur politique et président de l’UDRG, fait partie des membres du comité national des assises ‘’CNA’’. Incompris par certains et applaudi par d’autres, Bah Oury dit être ‘’responsable’’ et ‘’assume’’ les décisions qu’il prend à chaque occasion de sa vie politique. Mercredi dernier, il a pris part à la cérémonie de remise de leur rapport final relatif aux Assises nationales, dont leur lancement officiel avait été boycotté par certains partis politiques. Mais lui, il a pris part et a été sélectionné pour faire partie du comité.
Il s’est exprimé au micro de notre reporter en disant qu’au lancement officiel des Assises nationales au Palais Mohamed V, le comité national des assises ‘’CNA’’ n’était pas encore mis en place. Cette fois-ci, nous sommes là en tant que membres de ce comité. Au nombre de 31 personnes, nous avons travaillé pratiquement deux mois. Nous avons sillonné l’intérieur du pays, nous avons écouté les récriminations et les souffrances de beaucoup de nos compatriotes. Nous avons exhumé en partie notre passé, et nous avons par la suite élaboré 45 recommandations dans un rapport de 250 pages.
Pour monsieur Bah Oury les dynamiques permettant de frayer les pistes de la réconciliation nationale en République de Guinée occupent une grande place dans le rapport : « A titre personnel, je crois que le comité national des assises a jeté les bases pour que ce travail puisse être entamé avec une logique beaucoup plus opérationnelle et dans l’intérêt de la Démocratie et de la stabilité. Le rapport communiqué au Président de la transition, est très volumineux. Il comporte à peu près 250 pages. Il contient 45 recommandations sur beaucoup d’aspects de la vie sociopolitique et économique du pays par rapport à la nécessité de rétablir des équilibres, des égalités pour lutter contre les discriminations de toute nature, qu’elle soit ethnique, territoriale, économique. Nous avons intérêt chacun à sa place à travailler à ce que nous puissions mettre en œuvre les recommandations qui sont contenues dans ce rapport final des assises » a-t-il souhaité.
Vous avez dit 45 recommandations. Est ce qu’on peut avoir une idée sur les recommandations phares ?
Il y a eu des recommandations concernant le passé historique, les violations des droits de l’homme, la mise en place d’une commission nationale vérité justice. Donc ça, c’est un élément très important. Il y a des recommandations sur l’aspect mémoriel, il faut inciter l’État à mettre en place des experts sur le plan historique pour aller en profondeur en examinant les archives. Que ce soit les archives de la Guinée ou des archives des autres pays avec la collaboration de ces pays pour que nous puissions être en possession d’éléments relatifs à l’histoire de notre pays sur ces dernières décennies, pour nous permettre d’écrire une véritable histoire de la République de Guinée sans partie prise.
En ce qui concerne la commission vérité justice, vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a eu beaucoup d’injustice dans notre pays sur le plan de discrimination à caractère social sur des disparités au niveau du territoire, des régions ensemble oubliées par rapport à d’autres et tout cela, ce sont des éléments qui ont été retenus dans le rapport, a-t-il informé.
Oumar M’Böh/Ahmed Sékou Camara