Le Président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a lancé officiellement mardi dernier les assises nationales au Palais Mohamed V. Elles ont pour slogan « vérité et pardon ». Malheureusement, certains acteurs de partis politiques et membres d’associations des victimes d’évènements douloureux pendant des régimes qui se sont succédé en République de Guinée.
C’est le cas de la présidente de l’Association des Victimes des Parents et Amis des massacres du 28 septembre 2009, Asmaou Diallo. Elle a été jointe ce jeudi, 24 mars 2022, par l’un de nos reporters. Au bout du fil, elle a déclaré ceci : « nous ne nous reconnaissons pas dans ce programme à partir du moment où on ne parle pas de justice. Ils ne parlent que vérité, pardon et réconciliation. Il n’est pas possible que le colonel Mamadi Doumbouya qui nous a fait comprendre dès sa prise du pouvoir que la justice sera la boussole de la transition et faire le contraire. Donc, nous n’avons pas encore compris cette déclaration » a-t-elle souligné.
Pour madame Asmaou : « le CNRD ne peut pas organiser ces genres d’assises nationales sur toute l’étendue du territoire national sans qu’il y ait la justice, dans le but de rétablir les victimes dans leurs droits. C’est pourquoi je vous ai signifié notre position par rapport à ces assises nationales » a-t-elle justifié.
Parlant du départ précipité de l’ex-chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara vers Ouagadougou en décembre 2021, la présidente de l’AVIPA, Asmaou Diallo a laissé entendre en ces temps : « nous nous demandions qu’est-ce qui a motivé le départ brusque du capitaine Moussa Dadis Camara à Ouaga pendant qu’il venait d’arriver à Conakry. On avait espoir dès son arrivée à Conakry qu’enfin, ce procès des massacres du 28 septembre 2009 tant attendu va se tenir dans un bref délai. Parce que Dadis lui-même dès son arrivée à l’aéroport international de Conakry, a affirmé dans son allocution qu’il se remet à la justice guinéenne pour que la vérité triomphe dans cette affaire des massacres du 28 septembre 2009. Mais, on se demande pourquoi il est parti si vite ? Cependant, nous restons optimistes » s’interroge-t-elle.
A noter que selon un rapport du système des Nations unies, il y a eu plus de 150 personnes tuées et une centaine de femmes violées, lors de ces massacres du 28 septembre 2009, perpétrés au stade du même nom.
Propos recueillis par Léon KOLIE
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