Au palais de Koulouba, le président de la transition a reçu, ce lundi 15 janvier, les vœux de nouvel An des forces vives de la nation. Durant une heure d’horloge, le Colonel Assimi Goïta a évoqué les sujets d’intérêt national : la sécurité et la prise de Kidal, la lutte contre la corruption, les coupures de courant, les soupçons d’atteinte à la liberté d’expression, ou encore le train de vie de l’Etat.
« Que chacun prie pour que son nom n’apparaisse pas dans un dossier de corruption », a indiqué le Colonel Assimi Goïta. « Personne ne sera épargné parce qu’il est proche de moi», a ajouté le président de la transition, en rappelant à l’assistance l’adage bambara qui dit qu’il faut battre le mort pour sensibiliser le vivant. La corruption, dit-il, retarde le développement du Mali et ce qui marque encore plus le citoyen, c’est la « petite corruption» dans les bureaux. « Comment peut-on faire un document de 500 FCFA à 5000 FCFA ? », s’est interrogé le Colonel Assimi Goïta, en félicitant la justice pour le travail en cours.
Dans la salle des banquets de Koulouba, le président de la transition a expliqué que rien n’est plus important que d’assurer d’abord la sécurité des Maliens. Aucun projet de développement ne peut prospérer sans sécurité. « Il fallait à tout prix prendre Kidal », a-t-il informé, en rappelant qu’il ne peut y avoir deux capitaines dans un bateau. Assimi Goïta a assuré que la MINUSMA devait partir : d’abord parce qu’elle s’est montrée inefficace dans sa mission, ensuite elle a été prise en mission d’espionnage sous ordre de la France. Aussi, sur la prise de Kidal, le Colonel Assimi Goïta regrette que la force de l’ONU ait abandonné 15 blindés en « bon état » dans les mains des groupes armés.
Parlant de la liberté d’expression, Assimi Goïta, son pouvoir ne pourra « jamais s’en prendre aux Maliens ». Mais, là encore, explique le chef de l’Etat, c’est la Loi qui est appliquée. Cette loi sur la cybercriminalité, selon lui, vise à protéger les citoyens eux même et non le pouvoir. Sur les coupures de courant, pas de délai, mais le président assure qu’il ressent cela au même titre que les Maliens. « En rentrant chez moi, je vois le courant coupé dans les foyers, je me mets à leur place ». « Le travail est en cours pour que plus jamais les Maliens ne subissent de telles coupures, mais ce n’est pas par la magie qu’on peut régler le problème », a expliqué Assimi Goïta en demandant encore de la patience.
Indexé sur le train de l’Etat, le Colonel Assimi explique : depuis l’embargo, aucun ministre n’a eu son salaire entier. « Je devais prendre des mesures pour leur salaire, mais je leur ai demandé de patienter ». « Aujourd’hui, même si tu veux dilapider l’argent public, tu ne peux pas », a-t-il tranché. Les voyages des ministres à Moscou en avion présidentiel sont faits seulement s’il est estimé que le coût des billets dépasse les frais de déplacement de l’avion. Cependant, en ce temps de « sacrifice » demandé à maintes reprises aux Maliens, le président de la transition n’a pas justifié l’augmentation des budgets des principales institutions notamment la Présidence, le Conseil national de la Transition ou encore la Primature.
Source: maliweb.net