L’ancien président de l’Assemblée nationale, Honorable Amadou Damaro Camara, a comparu le jeudi 20 février 2025 devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Déjà condamné à quatre ans de prison pour ‘’détournement de deniers publics et corruption’’, il n’a cette fois pas plaidé son innocence, mais son droit aux soins.
Face au juge, sa voix a tremblé : « Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital. Sinon, je risque une amputation ou un AVC. » L’homme de 71 ans a détaillé ses souffrances : une neuropathie aggravée, des caillots dans les artères et une perte de sensibilité au pied gauche. « Je ne me rends même plus compte que j’ai perdu mon pied », a-t-il confié, décrivant des crises récurrentes et une mobilité de plus en plus réduite.
Mais le Procureur spécial, Aly Touré est resté inflexible. « Nous allons instruire les médecins de la maison centrale pour des soins ponctuels », a-t-il déclaré, écartant toute évacuation vers un hôpital extérieur.
Le juge Daye Mara a suivi cette ligne et rejeté la demande d’hospitalisation. L’audience a été renvoyée au 27 février, où le dossier prendra une autre tournure avec la comparution de Kim, propriétaire des immeubles siamois de Kakimbo.
En attendant, Amadou Damaro Camara reste en détention, sous le poids d’une double peine : celle de la justice et celle d’un corps qui, jour après jour, semble le trahir.
Djoumè Sacko