Il y a de cela plus d’un mois, certains employés de la société Winning Africa Shipyard Engineering (WASE), sont en grève, ils dénoncent les conditions dans lesquelles ils sont traités par leurs employeurs, ceux-ci à leur tour apportent un démenti précisent. Si d’un côté les délégués syndicaux des travailleurs ne demandent ‘’simplement’’ du respect du Protocole d’accord qu’ils ont signé avec les responsables de cette société avec comme points de revendications ‘’l’amélioration des conditions de vie et de travail des employés, le respect des lois qui régissent le code de travail guinéen’’, de l’autre côté, les responsables disent respecter tous ces points, des affirmations démenties par les syndicats qui demandent de soutien de la part des autorités de Conakry, car selon eux celles de Boké n’ont pas pu résoudre ce différend qui risque de perdurer. Mais où se trouve le véritable problème ? c’est parce que les intermédiaires entre les responsables de la société WASE qui sont des chinois et les employés guinéens n’arrivent pas à faire respecter l’accord signé entre ces deux parties.
Rencontré le jeudi 15 Septembre au site de la société WASE à Dapilon dans la Préfecture de Boké, le directeur général de ladite société, monsieur Xu Xin est revenu sur les causes du débrayage de ses employés, à qui ils souhaitent de revenir à de meilleurs sentiments pour une reprise effective des activités au bénéfice de tous. Il s’explique : « Pendant quatre (4) jours, des employés ont occupé l’accès de notre société, personne ne pouvait entrer et personne ne pouvait sortir. Nous leur avons demandé un dialogue avant qu’ils ne déclenchent leur grève, mais ils ont refusé, ils ont préféré occuper d’abord le terrain illégalement avant la négociation. Sinon, c’est moi qui ai fait appel aux chinois pour répondre aux attentes des Guinéens. C’est moi qui ai créé ces postes pour les employés qui sont en grève aujourd’hui, avant ce domaine était vierge dans le passé en Guinée. Car, il n’y avait pas de techniciens ou des ouvriers guinéens qualifiés dans le domaine de réparation des bateaux. C’est à l’arrivée de l’équipe chinoise que celle-ci a transféré ses compétences et son savoir-faire aux apprentis guinéens. Maintenant là, grâce à la formation donnée par les chinois, certains commencent à connaître comment exécuter ce travail et certains guinéens sont parmi les meilleurs dans les équipes de base » a-t-il souligné.
Des doutes au niveau de certains employés qui ignorent l’existence légale de cette société, la Direction apporte des éclaircissements…
A la question de savoir si la société WASE est légalement installée en République de Guinée et depuis combien d’années, son Directeur Général a répondu en disant : « Depuis 2017, cette société exerce en Guinée et c’est moi-même qui l’ai installée. Donc 5 ans environ avec les documents légaux. C’est une société légitime, légale qui a même une convention avec l’Etat guinéen. Nous sommes au Sénégal, en Côte d’Ivoire… C’est la plus grande société de réparation de bateaux la plus forte et la plus performante. Nous avons tous nos papiers. Chaque année, nous payons des millions de dollars de taxe à l’Etat guinéen. Ça été surprenant que quelqu’un dise que notre société est une société clandestine. Tous les travailleurs chinois ont un permis de travail. Notre société respecte la loi guinéenne » a-t-il précisé.
Pour sa part, l’inspecteur préfectoral de travail de Boké, monsieur Amadou Touré qui était de la partie a tenu a apporté quelques précisions et propose des pistes de solutions devant mener à une sortie de crise : « Ces deux parties avaient signé un protocole d’accord qui devrait être respecté par tous. Mais à ma grande surprise, les syndicalistes m’ont appelé un vendredi pour me dire qu’ils ont reçu leurs bulletins mais qu’une prime a été omise. Chose que la direction a reconnu, mais comme ils ont déjà procédé au virement des salaires, elle a promis de payer cette prime omise par espèce. C’est ainsi que les employés ont dit, comme la direction avait omis cette prime, qu’il faudrait multiplier cette prime par le nombre de mois qu’ils ont fait dans l’entreprise si non ils ne vont pas reprendre le travail. Moi en tant qu’inspecteur j’ai dit non, comme ils ont reconnu, prenez la prime là. Ils avaient même l’avis, je dis non ne donnez pas l’avis attendez moi lundi. Mais ils m’ont dit non c’est trop tard, ils ont déjà déposé l’avis de grève. Je leur ai demandé de suspendre le mot d’ordre de grève vu qu’ils ont signé un protocole d’accord avec la direction le 16 juillet qui entre en vigueur le 1er Août 2022. Donc, ne lancer pas un avis de grève le 28 juillet 2022. Mais si vous décider d’aller en grève respectez la loi parce que y a un article 431.7 du code du travail qui dit : ‘’l’employé ne doit pas empêcher les autres employés qui ne sont pas en grève de travailler, ni empêcher l’employeur d’accéder à son lieu de travail et ou empêcher les travailleurs des autres entreprises’’ » a-t-il rappelé.
Dans la cité, les travailleurs disent avoir appris le lancement d’un avis de recrutement d’autres travailleurs et que la société aurait décidé de les licencier à cause de leur mot d’ordre de grève. Cette information a été démentie par la direction générale de WASE, en disant que pour le moment aucun appel d’offre n’a été lancé dans ce sens. Une information confirmée par l’inspecteur préfectoral de travail de Boké.
Aux dernières nouvelles, nous avons appris que le sous-préfet entend s’impliquer pour résoudre cette crise, et qu’une rencontre serait prévue le lundi 19 septembre 2022 entre la Direction générale de WASE, le préfet de Boké et les représentants syndicaux.
Mohamed Cherif Diallo de retour de Dapillon pour www.lavoixdupeuple.info
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