La Guinée aura bientôt de nouvelles communes. En tout cas c’est ce qui ressort d’un projet de loi déposé au CNT par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation dirigé par monsieur Mory Condé. Interrogé par nos confrères d’Africaguinee, le jeune ministre explique l’initiative par le fait que le régime d’Alpha Condé avait créé 20 sous-préfectures sans les ériger toutes en communes urbaine ou rurale.
Selon le ministre : « Comme vous le savez, en 2020, l’ancien régime avait créé 20 sous-préfectures. Notre pays, la république de Guinée, l’organisation territoriale est fondée sur deux principes. C’est la déconcentration et la décentralisation.
La déconcentration consiste à nommer les représentants de l’Etat à la tête des circonscriptions administratives : sous-préfectures, préfectures et régions. Et la décentralisation, c’est celle qui consiste à permettre aux citoyens qui sont installés géographiquement sur un même territoire de participer à la gestion de leurs collectivités en élisant leurs représentants à la tête du conseil communal. Et en participant un peu à la planification à tous les niveaux, notamment l’élaboration du plan du développement local, la mise en œuvre, le suivi de sa bonne exécution. Donc, ce sont ces deux concepts-là qui vont de pair dans notre pays au niveau de l’organisation territoriale.
Mais la création des circonscriptions administratives des préfectures, des sous-préfectures et des gouvernorats relève de l’exécutif. C’est un décret. La création des collectivités locales elle, relève du domaine de la loi. C’est-à-dire que, pour toute création de commune urbaine, commune rurale ou collectivité en tant que région, ça c’est la loi.
Maintenant, les 20 sous-préfectures qui ont été créées par l’ancien régime, devraient être également érigées en communes rurales au même moment. Mais, c’est seulement 10 que les autorités d’alors avaient érigé à l’époque dans la première loi qu’elles ont soumise à l’Assemblée. Les 10 autres n’avaient pas été érigées. Nous, nous avons conduit une étude dans ces 10 sous-préfectures afin de pouvoir les ériger en communes. A la suite de l’étude, nous nous sommes rendus compte que, du point de vue critère, c’est 7 qui pouvaient être érigées en collectivités. Les 3 autres, les équipes devaient faire d’autres missions afin de permettre de rendre cohérent les questions liées à ces trois collectivités » a-t-il expliqué.
Beaucoup sont ces observateurs qui s’interrogent comment en est-on arrivé là. Le Ministre explique qu’une étude a été menée au préalable.
A l’en croire : « Dans l’avant-projet qui a été déposé au CNT, ce sont ces 7 communes rurales là dont la création est annoncée. En ce qui concerne les communes urbaines, elles vont être au nombre de 10. Nous avons mené une étude dans les communes de Ratoma, de Matoto, de Maneah et de Dubréka, nous nous sommes rendus compte qu’il y a plusieurs d’entre elles aujourd’hui qui nécessitent une scission en plusieurs communes. Lorsque vous prenez par exemple la commune de Ratoma, sa superficie est égale à trois fois la superficie de Kaloum, Matam et Dixinn. Et au même moment, du point de vue fourniture des services sociaux de base, vous verrez que, Ratoma dispose à peu près du même nombre d’équipements que la commune de Kaloum. Et la commune de Kaloum fait à peu près les 1/10e ou les 1/13e de la commune de Ratoma.
Et du point de vue financement des services publics, lorsque l’Etat doit investir par exemple 2 milliards dans le domaine de la santé de la reproduction par exemple, si à Kaloum on a 100 femmes en état de procréation, les 2 milliards qui sont payés pour la prise en charge correcte de ces 100 femmes, les mêmes 2 milliards sont payés pour la prise en charge de 100 femmes à Ratoma. Conséquences, on assiste à une certaine disparité en termes de prise en charge des services sociaux de base. Il vous souviendra qu’à la prise du pouvoir par le CNRD, nous avons décidé de mettre en place le fonds national de développement local et le fonds de développement des communes de Conakry. Donc, du fait de l’organisation territoriale actuelle de notre pays, ça donne des avantages à des citoyens d’une certaines communes au détriment des autres, du point de vue accès à la santé, du point de vue accès à l’éducation, du point de vue accès aux infrastructures et équipements collectifs. Donc, nous avons décidé de faire la scission de la commune de Ratoma en trois communes. A savoir, une première commune appelée Ratoma qui s’étendra de Hamdallaye 1 jusqu’au niveau de la rivière de Démoudoula et un prolongement jusqu’au niveau de la route le Prince. La deuxième commune qui s’appellera Lambanyi s’étendra de la limite à la rivière de Démoudoula jusqu’à la lisière entre Kobaya et Yattaya. Sonfonia qui est la troisième commune s’étendra de la limite de la commune de Lambanyi jusqu’à la transversale T8.
Matoto aussi sera scindée en trois communes. La première commune dénommée Gbessia ira de la limite actuelle de la commune de Matam jusqu’à la Tannerie. La deuxième commune appelée Matoto ira du carrefour Tannerie jusqu’à Kissoso. La troisième commune qui ira de Kissoso jusqu’à Lansanayah Barrage sera appelée Tombolia.
Au niveau de Maneyah, lorsque vous voyez la superficie de la commune de Kaloum et la superficie de Maneyah, celle de Maneyah est 13 fois la superficie de la commune de Kaloum. Mais en termes d’investissement public, si Kaloum avec sa population a 1 milliard, Maneah aussi a 1 milliard. Donc ça crée assez des disparités entre les citoyens installés dans les deux communes. Donc, Maneyah aussi sera scindé en deux communes. A savoir la commune de Maneah et la commune de Sanoyah.
Également, au niveau de la commune urbaine de Dubréka, qui s’étend de Tersè jusqu’au niveau de la Cimenterie, la limite avec Sonfonia rails. Cette commune aussi sera scindée en deux, dont une commune de Kagbelen et une commune de Dubréka. Donc voici entre autres, des réformes que nous voulons engager à travers cette loi » a-t-il expliqué.
Le ministre indique que ces nouvelles collectivités créés seront dirigées par les délégations spéciales jusqu’aux prochaines élections.
Mamadou Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info