Comme chaque année, le ciel de Conakry libère des quantités impressionnantes de pluie sur la presqu’île de Kaloum et ses environs. Convenons-en que c’est une très bonne chose. La pluie apporte la fraîcheur, il y a maintenant moins de chaleur et c’est excellent pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un climatiseur. Dieu sait qu’ ils sont très nombreux ! Mais ces pluies diluviennes ou torrentielles auraient pu apporter aussi de l’eau dans les robinets. Ces eaux de ruissellement devraient être recueillies, stockées ,traitées et utilisées pour la consommation courante. Mais ce n’est pas le cas.
Pour le moment, et depuis longtemps, les habitants de Conakry dépendent des milliers de forages que des particuliers nantis et généreux ont installé chez eux. Ne parlons même pas de la problématique de l’approvisionnent en eau potable des habitants des villes de l’intérieur du pays. puisque là aussi l’Etat est totalement absent.
Depuis l’indépendance de la Guinée, il y’a, et, ce n’est pas une exagération, des villes guinéennes qui considèrent le robinet comme un luxe princier.
A Conakry ces pluies abondantes apportent finalement quoi ? Elles rendent la ville encore plus sale déversant les montagnes d’immondices sur la chaussée. Récemment le président de la transition a interrompu un conseil des ministres pour exiger aux membres du gouvernement de descendre dans les quartiers afin de dégager les ordures qui envahissent la capitale. Les pluies provoquent en plus, des inondations dans les quartiers défavorisés de Conakry .
Ces inondations reviennent chaque année sans que l’Etat n’apporte la moindre solution.
N’ayons pas peur des mots, la saison des pluies est le pire cauchemar pour les personnes vivant dans les quartiers pauvres. Dans ces zones là, on dort avec un œil. L’autre, on ne le ferme pas. Il reste en éveil pour surveiller le ciel.
Alpha Amadou Diari Diallo