L’interrogatoire de Marcel Guilavogui avait pris fin, le juge lui avait même demandé de rejoindre le box des accusés. Il en a été interrompu, parce qu’à la suite des questions de ses conseils, le parquet a demandé la parole pour tenter d’avoir des précisions sur les conditions d’hospitalisation de l’accusé suite à son accident à la veille du 28 septembre 2009. Marcel est resté campé sur sa position. Il a été gravement blessé et il n’a pas accepté de prendre assez de temps à la clinique Ambroise Paré où il a été pris en charge, pour ne pas frustrer le président Moussa Dadis Camara à l’époque, a-t-il expliqué. Après le procureur Amadou Diallo, les avocats de la défense et ceux des parties civiles ont repris la parole pour poser des questions de précisions sur certaines allégations. Malgré tout, le capitaine Marcel Guilavogui réfute les accusations d’assassinat, de complicité de viol, d’enlèvement et de séquestration, de non-assistance à personne en danger, de coups et blessures volontaires, et de vol à main armée. Cette série de questions dans le but d’obtenir plus de précisions sur le degré d’implication de Marcel dans le massacre du 28 septembre 2009 se poursuit.
L’interrogatoire de Marcel Guilavogui n’a toujours pas pris fin au tribunal de Première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. L’audience est même suspendue à cause d’un incident. Il a été provoqué par Me Sidiki Bérété qui cherchait à disculper son client à travers des questions à décharge. Le juge a trouvé qu’il faisait des commentaires alors que c’est la phase des questions qui se poursuit. Ibrahima Sory 2 Tounkara a tenté de le ramener à la raison pour une première fois, l’avocat s’en est moqué en faisant rire toute la salle et une deuxième fois, mais en vain. Le juge lui demandé d’être courtois en écoutant le tribunal. Il n’en fallait pas plus pour irriter l’avocat. Me Sidiki a protesté en répondant qu’on ne vient pas ici pour se faire insulter. De tiraillement en tiraillement, le président du tribunal a décidé de suspendre l’audience en attendant de rapprocher les positions. Comme Me Sidiki Bérété, les autres avocats de la défense dénoncent depuis quelques temps, ce qu’ils appellent, le musèlement de la défense et son humiliation par le juge à chaque fois qu’elle doit être rappelée à l’ordre.
Ahmed Sékou Camara