À Diécké, dans la préfecture de Yomou, la tension ne faiblit pas. Depuis le mardi 7 octobre 2025, les planteurs de palmier à huile et d’hévéa ont cessé toute livraison à la SOGUIPAH. Leur décision est claire, plus un seul fruit de palme, plus une goutte de latex ne sera acheminé vers l’usine tant que leurs revendications resteront ignorées.
Au cœur de leur colère, le non-paiement de cinq mois d’arriérés et de ristournes réclamées depuis 2013. Pour eux, trop, c’est trop. Contacté par notre rédaction, Yonh Joël Mahomy, président de l’Union des planteurs de Diécké, explique :
« Cela fait une semaine que tout est à l’arrêt. Les consignes sont fermes : personne n’envoie de production. Nous exigeons le paiement intégral des arriérés, la révision de la convention avec la SOGUIPAH, la participation de nos unions à la fixation des prix et la fin des prélèvements injustifiés. »
Même son de cloche du côté de Bignamou, où les planteurs vivent la même réalité. Apollinaire Kpoghomou, membre de l’Union locale, dénonce une situation devenue intenable :
« On nous doit des mois de travail, on nous promet toujours sans rien tenir. Beaucoup de planteurs n’ont pas pu acheter les fournitures de leurs enfants pour la rentrée. La misère s’installe. »
Face à cette grève, les routes menant à l’usine sont désertes. Les camions d’habitude chargés de régimes de palme restent à quai. Une image inhabituelle dans cette zone agricole autrefois animée.
Du côté de la direction de la SOGUIPAH, le silence prévaut. Nos multiples tentatives de contact sont restées sans suite. Pendant ce temps, les planteurs se disent déterminés à poursuivre le mouvement « jusqu’à la satisfaction totale » de leurs revendications.
À Diécké, le mot d’ordre est désormais la fermeté. Une fermeté nourrie par des années d’attente, d’incompréhension et de promesses non tenues. Le mouvement s’inscrit dans une seule logique : être enfin entendu.
SACKO