Le Directeur Général de la société de promotion immobilière ‘’Aguimmo Promotion S.A’’, Mamadou 1 CISSE a accordé le vendredi 18 juin 2021, une interview à battons rompus à notre rédaction. Au cours de cet entretien très riche en enseignements, le professionnel de l’immobilier a expliqué en long et en large ses débuts dans le secteur, sa motivation de vivre sa passion, la particularité de leurs structures respectives en matière d’agence et de promotion immobilière. Mais aussi et surtout des critères d’un bon agent immobilier dont l’investissement n’est jamais perdu, les difficultés rencontrées sur le terrain et l’avenir du secteur de l’immobilier en Guinée, la lenteur dans les services publics de l’Etat. Lisez cette interview exclusive !!!
www.lavoixdupeuple.info: Bonjour Monsieur, présentez vous à nos aimables lecteurs.
Cissé Mamadou 1 : Bonjour mon cher Oumar, je suis Cissé Mamadou 1, Directeur Général de Aguimmo Promotion S.A et cofondateur de l’Agence Aguimmo.
Dites qu’est ce qui vous a motivé à embrasser le domaine de l’immobilier en tant que banquier ? Vous avez quittez le secteur très convoité qui est le secteur bancaire pour l’immobilier, peut on savoir les raisons ?
Banquier bon, on va dire se sont des aléas de carrières comme on aime le dire, l’école nous forme pour des métiers précis mais la vie nous amène ou le destin veut. Donc, moi, de formation je ne suis pas banquier, j’ai fais ma formation en informatique programmation où j’ai ma Licence. Donc, mon passage à la Banque c’était un hasard parce qu’après l’Université je suis allé passer un an au Ghana pour des cours de langues et quand je suis revenu, mon premier emploi c’était à Rio Tinto où nous avons été sélectionnés comme analystes de données dans le cadre d’un projet, c’est après l’arrêt de ce projet que j’ai eu un emploi en tant qu’intérimaire à la banque, c’est là que ma carrière dans les banques a commencé où j’ai fais cinq (5) ans.
Parlez nous de vos débuts dans le métier de l’immobilier ?
A la base, il faut dire que depuis le Lycée, j’étais celui qui gérait le patrimoine immobilier familial, quand je dis familial, ce n’est pas pour mon père direct, mon père était un modeste paysan, mais pour mes oncles, mes cousins etc. donc, j’ai très vite bénéficié de la confiance des uns et des autres, de supervision de chantiers et de recouvreur de loyers. Donc, vous comprendrez que j’ai découvert très vite le secteur de l’immobilier depuis là ; l’amour du secteur a commencé là avec tous ce qu’il y’a comme opportunités. Le projet était en moi et il n’attendait qu’un déclic, une opportunité pour qu’on se lance.
C’est très intéressant, vous avez parlez de vos débuts depuis le lycée. Nous constatons qu’il y a trop d’agences, trop de sites web d’annonces immobilières et de vente, quelle est la particularité de votre agence ? Je vais parler bien sûr d’Aguimmo ?
Bon, la particularité d’Aguimmo ; alors ceux qui contactent Aguimmo ou qui ont contacté d’autres agences avant de venir chez Aguimmo seraient mieux placés pour parler de la particularité. En ce qui nous concerne avant qu’on ne se lance dans le secteur nous avons fait l’étude du marché, il y’avait trois ou quatre agence immobilières professionnelles qui opéraient sur le terrain à Conakry, et aujourd’hui il n’y a qu’une seule qui fonctionne depuis 2019. Et nous, lorsque nous sommes venus nous avons vu ce que les autres offrent et comment ils opèrent, notre stratégie était toute différente. Donc, il était question pour nous de mettre à profit le pouvoir des réseaux sociaux qui réunissent tout le monde aujourd’hui à tous les niveaux et ensuite, c’était d’offrir un interlocuteur clé aux promoteurs immobiliers qui avaient commencé à rallier le pays mais également des structures diplomatiques et des grandes firmes internationales qui viennent dans le pays et qui ont besoin d’un certain nombre de formalismes pour leurs besoins immobiliers. Il serait très difficile pour un Directeur d’une multinationale, de n’avoir pas un interlocuteur formel lorsqu’il veut loger ses employés, s’il s’agit pour lui d’aller vers les ‘’démarcheurs’’ qui ne fournissent pas de factures, ni de garanties qui ne peuvent pas être repérés et ne peuvent pas non plus donner un avis technique, ni aucune lecture du secteur de l’immobilier. Donc, nous c’est tous ce qu’on a recensé comme problèmes et qu’il faille trouver des solutions, des solutions qui sont à la dimension de nos moyens et de notre maitrise des outils ; c’est cette compréhension d’abord du secteur de l’immobilier qui fait la particularité de Aguimmo et notre motivation personnelle et l’amour qu’on a pour le travail qui fait notre particularité. Aujourd’hui, c’est ça notre argument commercial le plus fort, donner l’Assurance à nos clients en leur disant qu’avec nous, vous ne craigniez rien, car, nous prenons les précautions maximales dans toutes les transactions qu’on se propose de gérer. Donc, on fait correctement comme ça doit se faire et s’il y’a des choses qui ne marchent pas ça peut s’expliquer, ça n’aura pas été une négligence ou une méconnaissance.
Vous n’êtes pas un Directeur de bureau, vous êtes sur le terrain tout le temps pour des prospections, des ventes et achats, etc. en parlant de motivation, parlez nous de cette façon de faire qui inspire ?
Directeur de Bureau !Directeur de terrain ! A la base ce qu’on sait du marketing, du commercial dans une entreprise, il faut dire que le directeur général est le premier commercial dans une société, il est celui qui maitrise le mieux ou qui doit maitriser le mieux tous les produits de la société et tous les services que la société développe et offre. Donc, si à ce niveau ça ne marche pas et qu’il y’a un manque de motivation ou encore un manque de communication, la société est mal vue. Nous, c’est ce théorème que nous appliquons à tous les niveaux, car il faut être le premier sur le front et offrir le meilleur de soi même.
Être le premier sur le front et offrir le meilleur de soi même, vous l’avez dit, il y a des clients locaux mais aussi d’étrangers comment vous arrivez à satisfaire tous ces clients ?
En termes de couverture du marché de nos services, ça c’est un challenge auquel on a été confronté très vite, parce qu’il faut dire qu’on a lancé la société avec des maigres moyens, vraiment des maigres moyens ; parce qu’au début on n’avait même pas de bureaux. Nous avons passé deux ans avant d’avoir notre premier bureau, c’était vraiment pas facile ; on ne pouvait pas continuer avec la prétention de servir tout le monde ; donc nous, nous avons très vite segmenté le marché et avions choisi le segment qu’on peut satisfaire pour ainsi offrir un service de qualité mais également minimisé le coup de fonctionnement, parce que c’est de ça qu’il s’agit, tu ne peux pas être à Kaloum, être à Dubréka, à Kagbelen ; aussi proposer des appartements de cinq cent mille (500 000 GNF) et des appartements de mille dollars (1000) ou deux mille dollars, cela ne marche pas ensemble. Donc nous, nous avons fait cette étude et avions choisi, et à la base sans être discriminatoire, pour l’agence Aguimmo, nous visons un peu le haut standing en terme de location d’appartements et de villas. Et quant il s’agit de vente des terrains, nous vendons des terrains sur des zones bien définies, là aussi nos offres vont au delà de deux cent millions de francs guinéens (200 000 000 GNF).
A travers ces offres ne faites vous pas la promotion de la cherté même si vous dites que vous ne faites pas de la discrimination ?
Non loin de là, nous ne faisons pas la promotion de la cherté, c’est une manière pour nous de cibler notre clientèle, qui est une partie très restreinte. Car, les demandeurs des produits immobiliers sont des grandes sociétés, des banques, les mines, les assurances, les ambassades, les consulats, des expatriés qui ont budget alloué et qui tourne autour de dix millions de francs guinéens (1 000 dollars) pour des appartements. Donc, c’est un peu ça la clientèle d’Aguimmo pour la location.
Maintenant pour ce qui est de la construction, la vente des maisons, des terrains, c’est vraiment des biens immobiliers dont le coût d’acquisition va au de-là d’un milliard de franc guinéen, c’est là notre champ de bataille. Donc, on n’a pas la prétention de couvrir tout le marché, la concurrence est ouverte, les gens peuvent s’installer.
Est-ce que les couts dont vous parler sont à la portée des Guinéens locaux ou bien votre cible se sont les étrangers seulement ?
Il faut dire qu’il y’a des guinéens d’un certain niveau qui peuvent s’offrir une certaine qualité de vie raisonnable, satisfaisante. Parmi eux, certains peuvent payer des appartements de dix à quinze millions de francs guinéens ; ils sont nombreux, ces chefs services dans des entreprises, des banques, les télécommunications, les mines etc. et les expatriés des pays africains qui travaillent en Guinée dans des secteurs manufacturiers ou dans des industries de ciment et autres. Ils ont un budget assez conséquent alloué à ça. Donc, en plus de notre clientèle occidentale, ceux là aussi sont nos clients.
On dit souvent que l’immobilier est un travail d’équipe dans le sens où, il faut avoir un réseau autour de soi : agents immobiliers, notaires, artisans de confiance etc. Est ce que c’est le cas chez Aguimmo ?
Oui, c’est vraiment le cas chez nous ici ; c’est un secteur comme on le dit transversal. Un bon agent immobilier, est un homme de confiance, intègre, honnête qui sait donner à chacun ce qui lui revient dans tous ce qu’il gère comme transactions, comme affaires. Nous travaillons avec les banquiers, normalement, les banquiers ont besoin des agents immobiliers, les notaires, les avocats, les huissiers de justice, même ceux qui sont dans l’assurance ; les assureurs ont également besoin de nous. Parce que quand tu loues un appartement à trois mille dollars avec des équipements qui peuvent aller au de-là de deux cent millions de francs guinéens voir trois cent millions, donc ils (nos locataires) ont besoin d’une couverture assurance à multirisque habitation. Les assureurs nous vendent leurs produits qu’on revend à nos clients qui louent des appartements ; le banquier qui fait l’offre des prêts immobiliers, courent derrière l’agent immobilier, parce que si vous voulez de l’immobilier vous passez par l’agent immobilier ou bien l’agence immobilière. Donc, ceux là nous contactent pour les orienter des clients qui sont crédibles ; les notaires également, ils demandent de venir chez eux quand on a quelque chose à vendre ; les huissiers de justice, vous sollicitent de venir chez eux quand vous avez des cas compliqués avec certains locataires. Donc, un agent immobilier est un homme qui est en contact permanant avec plusieurs acteurs de plusieurs domaines variés et pour que ce contact reste et qu’il soit rentable, il faut être un homme ouvert d’esprit, disponible et honnête. Quand on dit que l’immobilier est un réseau, c’est vraiment un réseau. Et ce réseau, les gens ne le font pas gratuitement, ils le font parce qu’il y’a une retombée positive qui leur revient après.
Etre honnête, disponible et sincère, dites comment vous arrivez à développer ce réseau ?
Ce réseau, on le développe parce que tout de suite on fait savoir à tout le monde si vous me recommandez, si vous parlez de moi au tour de vous, ça ne serait pas gratuit ; il y’a ceux qu’on appel les apporteurs d’affaires. Donc, pour nous tout est une question d’affaires, tout est question de gain, the business, il faut le dire clairement, tout est question d’intérêt. Et, en nous recommandant, vous ne risquez pas d’avoir honte, parce que pour nous toute recommandation est à prendre très au sérieux et il n’ya pas de clients fortuits ; dès qu’on nous dise j’ai donné ton numéro à tel, il va t’appeler et dès que la personne appelle on le prend tout de suite mieux que vous-mêmes. Ce sont des astuces que nous avons trouvé pour faire en sorte que le réseau continu à se développer et à s’agrandir. Donc, aujourd’hui, c’est tout un tas de personnes, les vigiles, les chauffeurs des patrons, les femmes de ménages, les employés de bureaux, c’est tout le monde qui oriente les business vers Aguimmo.
Parce qu’ils sont satisfaits.
Oui, parce qu’ils sont non seulement satisfaits, mais aussi parce qu’ils ont eu discrètement ce qui doit leur revenir à des moments où ils ne s’attendaient plus.
Est-ce que Aguimmo est représenté dans les autres pays africains ?
Le projet a commencé très petit, d’unipersonnel, à S.A en passant par SARL ; c’est pour dire que le projet se déploie, les visions deviennent claires. Donc, ce n’est pas exclu qu’un jour vous entendez parler des projets de Aguimmo qui se développent à Dakar, à Abidjan, en Sierra Leone tout autour de nous en Afrique. Aujourd’hui sans être à Dakar ni à Abidjan, on a beaucoup d’agences immobilières là-bas qui sont en contact permanant avec nous, qui nous envoient leurs produits et qu’on propose à la clientèle d’ici ; nous avons également eu à faire des marchés à Dakar sans y être. Donc, ça c’est une marque de confiance et d’ouverture d’esprit.
A part le Grand Conakry, Aguimmo est représentée dans quelle autre région ou préfecture de la Guinée ?
A part le Grand Conakry, nous sommes à Dabola, à Kankan où nous avons des bureaux de représentation; nous avons des agents qui nous représentent à N’Zérékoré et à Labé.
Vous avez dit qu’avant de vous lancer dans le secteur de l’immobilier, vous avez fait une étude de marché. Certains pensent qu’il y’a assez de faux problèmes avec des agences immobilières en Guinée, quelle réaction avez-vous face à de telles conceptions ?
Les faux problèmes avec des agences immobilières, oui c’est une réalité parce que vu le manque d’emplois, beaucoup de jeunes avec des réseaux sociaux ont trouvé un échappatoire, les agences immobilières ; ça se crée tous les jours sur les réseaux sociaux, forcément derrière chaque page facebook, qu’on voit comme agence immobilière, il n’y a pas forcément quelqu’un qui maitrise tout ce qu’il faut pour être un bon agent immobilier, c’est-à-dire être disponible et honnête. C’est pourquoi, le besoin de réglementation du secteur est nécessaire ; ceux qui sont mieux organisés à l’image de Aguimmo doivent se donnent les mains pour mettre en place une structure faitière et que l’Etat ait un regard plus ouvert sur le secteur, dans le cadre de la formalisation, ça peut éviter certains faux problèmes qu’on parle ; beaucoup de ses agences immobilières qu’on dise des agences pas sérieuses n’ont pas de bases fixes, vous ne pouvez pas les repérer ; vous voulez venir vers eux, ils vous donneront des rend-vous dans des carrefours ; ceux qui ont des bureaux sérieux qui sont correctement installés ont une pratique différente, ils ont une image à défendre.
A part ces quelques difficultés dont vous venez de décrire, vous à Aguimmo, quelles sont vos propres difficultés sur le terrain ?
Les difficultés de Aguimmo sont diverses et variées et en fonction du type de service et de l’endroit où nous sommes. Dans le passé, l’accès à l’électricité était une difficulté criard, parce qu’on tournait constamment sur des groupes électrogènes, ça aujourd’hui nous dirons Dieu merci, la desserte en électricité commence à être satisfaisante. L’autre difficulté, c’est l’accès à Internet, le cout de la connexion qui n’est pas négligeable ; le principal opérateur que nous connaissons tous, on connait c’est quoi les tarifs de facturation, ça nous coûte énormément d’argent. Et l’autre chose, c’est la lenteur dans les services publics de l’Etat ; quand vous avez aujourd’hui une fiche d’enquête que vous engagez dans un département communal de l’habitat ou même à la conservation foncière, pour avoir des informations précises autour d’une parcelle alors ça peut prendre trois semaines voir un mois. Donc, ça fait que vous en tant qu’agent immobilier vous ne pouvez pas donner un délai tenable à votre client parce que tout ne dépend pas de vous ; chaque fois que vous devez interagir avec les services publics vous sentez une lenteur énorme, ça c’est une grosse difficulté ; nous, nous sommes installés dans nos nouveaux locaux ici à Kaloum depuis le mois de février et jusqu’à maintenant (vendredi 18 juin 2021) nous attendons l’obtention de notre agrément de la promotion immobilière S.A. C’est des difficultés énormes qui ne dépendent pas de nous, il faudrait que de l’autre côté les choses s’améliorent. L’autre difficulté aussi, c’est l’accès au financement, qui est une difficulté notoire ; nous de notre côté nous avons travaillé sous fonds propres jusque là où nous sommes et qui parle de l’immobilier parle de prêts, si vous payez tout cash ce n’est pas rentable ; il faut que vous achetez à crédit et donc vous vendez du crédit, c’est ce qui fait l’immobilier dans les pays normaux.
Après quelques années d’exercice dans le secteur de l’immobilier, quel bilan pouvez-vous dressé aujourd’hui en Guinée?
Le bilan pour moi c’est très positif. Si nous faisons une machine arrière dans les années passées, par exemple de 2010à 2012, personne n’était là en tant que promoteur immobilier. Ce n’est qu’en 2013 que les Chinois sont venus avec leur projet China Dreal Group, ils ont fait Plazza Diamond. En 2014, les Marocains sont venus, ils sont sur Coléah à la Cité Douane. En 2012, les Américains sont venus avec leur projet Américain Home builders, ils sont à Gomboyah, à Manéah. C’est dire, les promoteurs immobiliers viennent et ceux là avaient besoin des agences immobilières pour vendre les produits qu’ils allaient mettre sur le marché ; ils ne pouvaient pas être en même temps promoteurs et être commerciales en même temps. Aujourd’hui ça change, localement, les Guinéens ont crée des structures de promotions immobilières, l’idée de construire des appartements et les revendre à crédit a émergé, les gens s’y investissent ; l’Etat aussi est entrain de faire autre chose notamment la création de AGUIFIL, la SONAPI ; le secteur est entrain de devenir très rentable, d’autres ont développé de grandes résidences à Conakry ; on est entrain de voir le cout du loyer de haut de gamme qui est entrain de baisser ; les années 2013, 2014 et 2015, il était difficile de trouver un appartement moins de 1000 dollars c’est-à-dire moins de dix millions, mais aujourd’hui la tendance a baissé. La tendance est carrément à la baisse parce qu’il y a beaucoup d’immeubles qui sont vides et d’autres en chantiers.
En 2018, nous avons fait une étude avec un cabinet sénégalais qui a eu le marché avec la Cité WAQF BID GUINEE qui est en train de faire une cité ici à Kaloum, donc ils avaient besoin de la visibilité sur le cout du marché, sur la rentabilité, le rapport entre l’offre et la demande avant que le projet ne finisse. Mais, les statistiques à l’époque et aujourd’hui, les choses s’améliorent ; parce qu’on voyait que chaque année rien qu’a Kaloum ici, il y’avaient à peu près trois cent (300) appartements qui étaient mis au marché ; donc, si ça continu comme ça, c’est dire que ça va baisser ; l’autre aspect qui fait que la baisse va continuer, c’est que le lancement du Centre Directionnel de Koloma où l’Etat s’est mis dans une posture d’envoyer une bonne partie des services, des directions et autres à Koloma pour désengorger Kaloum, donc cela va encore baisser le cout. Donc, le bilan est là, la compétition est créée les promoteurs sont venus, ce qui manque, c’est le financement ; le financement est toujours au point zéro, aucune banque de l’habitat, aucune offre sérieuse des banquiers pour financer le logement. Récemment nous avons contacté des banques qui nous ont dit qu’elles ont supprimé carrément l’offre immobilière, à cause du COVID-19 et à cause d’autres prédictions de leur bureau central. Donc, aujourd’hui ils ne financent plus tout ce qui est lié à l’immobilier. Là où ça doit évoluer c’est là-bas que c’est bloqué.
Au niveau des banques ?
Oui au niveau des banques.
Nous entendons parler de l’agence Aguimmo, de Aguimmo Promotion SA, dites nous vos secrets pour cette grande visibilité de vos structures ?
Pourquoi on est visible ? Nous au début on n’avait pas de gros moyens au lancement, donc, on n’a pas fait un lancement médiatisé, je vais dire que c’est notre premier passage devant un média, vous avez ce privilège. Donc, l’outil de communication, la plate forme de communication, c’était les réseaux sociaux, nous avons une page facebook très suivie qui a plus de cent vingt mille (120 000) abonnés ; nous avons un compte watshapp, un compte You Tube, Twitter, Google, Linkedin, on est présent sur tous ces réseaux sociaux, dans lesquels nous publions tous les jours du contenu très sérieux. Et c’est un travail pour lequel il faut avoir du temps, être organisé parce que nous qu’elle qu’en soit ce qu’il arrive, nous publions chaque jour et tous les jours il y’a du contenu varié dans nos plateformes. Donc, c’est ce qui a amené la visibilité, personne ne nous a jamais vu à la télévision ni écouter à la radio tous se voit sur le téléphone.
Le Smartphone est devenu un outil incontournable pour la visibilité dans tous les secteurs d’activités à travers les réseaux sociaux. Parlez nous des compétences qu’un agent immobilier doit avoir ?
Un agent immobilier se trouve dans une position transversale. Alors, dans un pays comme la France pour avoir la carte d’agent immobilier, être autorisé à exercer en immobilier, requiert pas mal de formations de certifications sur plusieurs domaines. Donc, un agent immobilier doit se former, avoir des compétences juridiques, connaitre les lois foncières de son pays, de son espace d’activité, maitriser les outils informatique, savoir soi même rédiger ses contrats de location, de bail, les mandats de vente, les mandats de locations, parce que tout doit être formalisé dans l’immobilier. Le secteur est tellement sensible et complexe, parce qu’imaginez qu’on met le résultat de toute une vie de travail ; il n’est pas donné à tout le monde d’acheter un lopin de terre même de construire un immeuble. Donc, ce sont les résultats de plusieurs années de travail que toi agent immobilier tu te retrouves à gérer ça au compte de ton client, de ton mandateur. Donc, il doit voir en toi la réponse à toutes ses inquiétudes. C’est ce qui m’amène à dire qu’un agent immobilier doit avoir des compétences bancaires, il doit pouvoir globalement examiné la situation d’un client qui veut prendre un prêt bancaire, son salaire, ses dépenses mensuelles ; l’agent immobilier doit dire à son client s’il est crédible ou pas. Aussi, un bon agent immobilier doit expliquer à son client la procédure d’achat d’un terrain à commencer par la visite du terrain, le contrôle des documents, aller chez un notaire, la signature de l’acte de vente, puis le paiement par chèque ou par virement bancaire ; la mutation, les taxes pour les impôts et à la conservation foncière, le délai de mutation du titre foncier. Donc, voila des notions qu’un agent immobilier doit maitriser. Et pour des grands groupes qui viennent dans notre pays, il faut connaitre les lois, connaitre les exonérations qu’ils ont quand ils veulent développer un projet immobilier. Aussi connaitre les départements sectoriels dans les domaines dont ils souhaitent développés dans le pays. Ce sont des choses qu’un agent immobilier doit maitriser au préalable et que le mandataire qu’il soit une personne physique ou une société, quand tu leur donne toutes ces informations et qu’ils se mettent sur le terrain à suivre ces démarches qu’ils trouvent qu’ils sont sur la bonne voie. Donc, ça fait qu’un agent immobilier ce n’est pas que publier un terrain à vendre et avoir le numéro pour aller montrer. Et au de-là de ça, tu es un guide pour ton mandataire.
Très très intéressant, d’avoir ces cours auprès de vous. Dans mes recherches, je suis tombé sur citation de Pauline Pousset une professionnelle du secteur de l’immobilier en France. Elle dit je cite : « pour faire face à une clientèle plus exigeante, vous devez développer 4 compétences principales : spécialiste du digital, expert de l’image, conseiller technique et coach de vie », qu’en dites vous ?
Spécialiste du digital, je pense qu’elle est très perfectionniste ; il faut avoir des compétences dans le digital, il faut savoir soigner son image, parce que tout est question de budget, tout est question de moyens.
Mais quand vous savez déjà que votre façon d’apparaitre en tant qu’agent immobilier augmente vos chances d’être considéré auprès d’une clientèle assez élevée. Il y’a aujourd’hui des agents immobiliers qui ne peuvent pas vendre, qui ne peuvent pas tenir un dossier qui va au de-là de deux millions ou trois millions de dollars ; parce que quand vous venez devant des structures dire que j’ai un mandat pour vendre tel domaine à tel prix, votre image peut faire qu’on peut s’intéresser au dossier ou le laisser. Et quand on dit image, ce n’est pas ta personne physique, ce n’est pas ton habillement mais plutôt l’environnement global dans lequel tu travail ; est ce que tu as un site web ? Est ce que tu as une page personnelle facebook ? Est ce que les gens ont donné des avis sur toi, c’est cela ton image. Donc, il faut savoir la traité et ça se construit au fil des années, parce qu’à chaque faux problème que vous avez avec les gens soit ça permet de rendre votre image sale ou de la rendre propre, parce que les problèmes vous suivent. Donc, les bons actes que vous posez, chaque promesse que vous tenez ça vous suit aussi ; quand on arrive à faire une affaire et que vous êtes satisfaits vous ne posez plus de question on avance ; mais si la première fois vous avez été déçu vous devenez très prudent. Les autres compétences dont la maitrise de l’outil informatique, savoir conduire, maitriser l’anglais sont aussi très importants dans le domaine de l’immobilier.
Quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?
Aujourd’hui nous avons deux structures, à savoir Aguimmo SARL qui demeure une agence immobilière et Aguimmo Promotion S.A qui est une société de promotion immobilière dont je suis actuellement le directeur général, donc, à partir de ce moment là je cesse d’être agent immobilier, je suis promoteur immobilier. L’agence immobilière a son siège à Taouyah et la promotion immobilière a son siège à Kaloum cité chemin de fer. Donc, c’est un peut dire que c’est notre business plan qui est entrain de se mettre en place, passer par l’agence c’est parce qu’on n’avait pas les moyens au départ, donc, l’agence c’était de trouver le financement nous-mêmes parce que c’était moins couter pour son fonctionnement, les opportunités pour avoir le financement nous l’estimions très élevé à l’époque. Donc, c’est le business plan qui s’étale et à ce stade la formalisation est arrivée au pic parce que quand on est à S.A, on ne peut pas aller au de-là, maintenant c’est de déployer le contenu des business plans, avoir plusieurs sites de promotion dans la capitale Grand Conakry, dans les capitales régionales, c’est dans cette optique que moi récemment j’ai effectué un déplacement à Kankan pour voir et définir certains paramètres du projet que nous sommes entrain de déployer pour Kankan.
Il s’agit de quel projet ?
Dans notre feuille de route, comme on le prévoit dans les capitales régionales Kankan, N’Zérékoré, Labé, Kindia, Boké ; on envisage lancer un projet dans tous ces endroits là, nous avons commencé par Kankan. Il s’agit d’un projet mixte, on a acquit un grand site de cent (100) hectares, à 15 kilomètres sur la nationale Kouroussa-Kankan, donc à 15 kilomètres de Kankan ville ; dans l’immédiat nous allons viabiliser les parcelles et les vendre, les cent (100) hectares vont être divisés en quatre lots ; immédiatement on va vendre le premier lot en parcelles ; construire le second lot en maisons ; à partir de 2022 on va commencer la construction des bâtiments témoins. Actuellement, nous sommes entrain de finaliser le plan de lotissement d’ici la fin de l’année 2021, les machines vont être déployés pour faire des ouvertures et quand on va finir de valider le plan et prendre un titre foncier sur le domaine.
Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui veulent se lancer dans le domaine de l’immobilier ?
Le conseil c’est de leur dire que ce n’est pas aussi banal que ça ; l’immobilier, il faut être préparé, il faut se former, il faut faire une étude sérieuse du marché, contacter ceux qui ont des années d’ancienneté dans le secteur. J’encourage tout le monde à venir dans le secteur, il y’a de la place pour tout le monde, on peut faire mieux que ce que nous faisons. Je demande également aux guinéens de l’étranger qui ont la possibilité d’envoyer des argentiers dans le pays de le faire, car, il est aujourd’hui beaucoup plus intéressant d’acheter à Conakry que d’acheter à Dakar, le terrain est encore nu. Ceux qui viennent les premiers sont les mieux positionnés. Donc, aujourd’hui si le ticket d’entrée est de deux milliards dans cinq (5) ans ce ticket sera triplé ; donc, si vous pouvez le faire aujourd’hui faites-le.
Aujourd’hui Aguimmo a combien d’employés ?
Les employés directs sont au nombre de sept (7) personnes, les emplois qu’on crée au niveau du gardiennage, du nettoyage, les maçons, les électriciens, les plombiers qui sont dans nos chantiers c’est une trentaine.
Où vous trouvez ? Comment vous contactez ?
Comme je l’ai dis que l’Agence immobilière se trouve à Taouyah dans la commune de Ratoma et la société de promotion immobilière se trouve à la Cité chemin de fer sise à Kaloum, nos contacts téléphoniques officiels : +224 621 03 11 11/ 654 01 11 11/ 627 30 10 10/627 88 99 99 ou bien nous faire un email sur notre adresse électronique info@aguimmo.com ou consulter notre site internet le www.aguimmo.com ou encore nous suivre sur nos différentes pages officielles sur les réseaux sociaux où, on a d’ailleurs une très grande visibilité ou il suffit seulement de mettre ‘’Aguimmo’’, on est très très facile à contacter, nos téléphones sont ouverts tous les jours aux heures de travail de 8H00 à 22H00 ; on est très réactif aux emails, nous sommes également très réactifs aux messages qui viennent sur nos différentes pages, nos agents suivent cela de très prêt pour ne pas qu’on passe à côté des opportunités.
Nous sommes au terme de cette grande interview que vous avez bien voulu nous accordé. Dites nous ce qui vous a beaucoup plus marqué dans le secteur de l’immobilier ?
Ce qui m’a beaucoup marqué dans l’immobilier, ce que l’investissement n’est jamais perdu, comme on le dit la terre est indescriptible, c’est cette pérennité de l’investissement qui me motive. Au de-là de ça, tout le monde revient vers la terre ; quand vous êtes un bon journaliste et que ça vous a réussi vous investissez dans l’immobilier, quand vous avez réussi dans les mines et autres, vous revenez dans l’immobilier, quand vous êtes un bon avocat et tout, donc c’est ce qui nous réunit tous et c’est notre fierté à tous d’avoir un lopin de terre, d’avoir une maison, ça c’est mon admiration pour le secteur de l’immobilier.
Pour finir quel est votre mot de la fin ?
Le mot de la fin c’est qu’en fait nous ne devons pas visé avec ce travail, que le côté gain, le plus important pour moi, c’est l’assurance, la confiance, l’interlocuteur clé que je suis pour mes mandateurs, pour mes partenaires, qu’on sache que Oui, j’ai confié ça à Aguimmo ça va se faire, j’ai confié ça à Cissé ça va se faire, je l’ai demandé j’aurai des informations sûres. Chaque fois que je rencontre des gens qui ont eu à acheter avec nous, soit qui y logent, leurs remerciements n’ont pas de prix, certains disent grâce à toi je suis chez moi, cela n’a pas de prix pour moi.
Merci monsieur le directeur.
C’est à moi de vous remercier.
Propos recueillis par Oumar M’Böh pour lavoixdupeuple.info
+224 622 624 545
mbooumar@gmail.com