Ce mercredi 2 juillet 2025, la direction nationale de la marine marchande a procédé à la remise des documents de conformité aux dispositions du Code International pour la Sûreté des Navires et des Installations Portuaires, plus connu sous l’acronyme ISPS (International Ship and Port Facility Security Code), ainsi que des agréments de consignation et de manutention au groupe Africa Global Logistics (AGL).
La cérémonie s’est déroulée dans l’enceinte du Port conteneurs de Conakry en présence des responsables de ces deux directions.
Dans son intervention, Emmanuel Masson, Directeur général de Conakry Terminal a fait savoir que cette certification représente une avancée stratégique pour son entreprise.
Selon lui, le certificat ISPS c’est le document qui atteste que les installations du terminal sont conformes de point de vue des normes internationales de sécurité.
Pour sa part, le directeur national de la marine marchande, Paul Moussa Diawara, a tout d’abord placé l’évènement dans son contexte historique et institutionnel. « Adopté suite aux attentats du 11 septembre 2001, le Code ISPS est entré en vigueur en juillet 2004 sous l’égide de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). Ce texte normatif vise à prévenir les actes illicites contre les navires et les installations portuaires, à protéger les biens, les infrastructures, les cargaisons, et surtout les vies humaines ».
Selon lui, ce code constitue aujourd’hui une référence internationale incontournable en matière de sûreté maritime. « Pour les États membres, comme la République de Guinée, l’application stricte de ce Code est non seulement un gage de sécurité nationale, mais aussi un critère déterminant de compétitivité économique. En effet, 90 % de nos échanges avec l’extérieur transitent par la mer. Par conséquent, le bon fonctionnement, la fiabilité et la sûreté de nos installations portuaires conditionnent la vitalité même de notre commerce international », ajoute-t-il.
Pour le directeur national de la marine marchande, le Code ISPS n’est pas une option. « C’est une obligation internationale, transposée dans notre droit national à travers la Loi L/2019/012/AN du 9 mai 2019 portant Code Maritime de la République de Guinée. Tous les deux ans, les installations portuaires certifiées ISPS en Guinée, de même que la Direction Nationale de la Marine Marchande (DNMM), font l’objet d’une évaluation par les garde-côtes américains, dont les rapports sont directement transmis à l’OMI via le système mondial d’information GISIS (Global Integrated Shipping Information System). Une mauvaise notation entraînerait l’inscription de nos ports sur la liste noire. Ce serait un véritable désastre : nos ports seraient considérés comme à haut risque, non fréquentables, ce qui découragerait les compagnies maritimes internationales, ferait grimper les coûts d’assurance, réduirait le volume des échanges, et par ricochet, mettrait en péril le commerce maritime guinéen. Voilà pourquoi nous devons veiller à l’application rigoureuse de cette réglementation dans l’ensemble de nos ports ».
Pour finir, il a lancé un appel pressant aux autres opérateurs portuaires d’emboiter les pas du groupe AGL. « J’en appelle solennellement à l’ensemble des opérateurs portuaires, aux concessionnaires, auxiliaires de transport maritime, consignataires, manutentionnaires, avitailleurs, transitaires, ainsi qu’aux autorités administratives de suivre l’exemple de Conakry Terminal. La conformité aux dispositions du Code ISPS n’est pas qu’une formalité, c’est un impératif stratégique, une garantie de sécurité, un levier de compétitivité, et surtout une responsabilité collective envers notre pays ».
Selon Paul Moussa Diawara, la sécurité maritime est pour le port et les installations portuaires, ce que l’oxygène est pour l’humanité.
A noter que Conakry terminal est une filiale du groupe Africa Global Logistics (AGL).
Abou Camara