La prolifération des unités de production d’eau minérale en Guinée soulève des préoccupations majeures en matière de qualité et de sécurité sanitaire. Dans les rues de Conakry et des villes de l’intérieur du pays, de nombreuses marques inondent le marché, chacune proposant son propre sachet d’eau. Mais cette diversité garantit-elle un contrôle rigoureux de la qualité ?
Interrogé sur la question dans l’Emission ‘’On fait le Point’’ à la RTG, le ministre de l’Hydraulique, monsieur Aboubacar Camara, reconnaît l’ampleur du phénomène. Il souligne que la principale cause de cette explosion du marché réside dans le manque d’accès à l’eau potable pour une grande partie de la population. Selon lui, une fois que les projets d’infrastructures hydrauliques finalisés, de nombreuses unités de production informelles disparaîtront naturellement, faute de demande. Toutefois, il rappelle que des réglementations sont en place pour sanctionner les entreprises ne respectant pas les normes sanitaires en vigueur.
L’État guinéen affirme avoir engagé des investissements sans précédent pour améliorer l’accès à l’eau potable. Un projet de 548 millions de dollars vise à fournir à Conakry près de 90 % de ses besoins en eau, réduisant ainsi la dépendance aux eaux en sachet de qualité souvent douteuse. En 2022, le pays comptait environ 3 000 unités de production d’eau minérale, mais leur nombre fluctue constamment, rendant difficile une évaluation précise du marché.
Si ces initiatives sont encourageantes, la question de la qualité de l’eau consommée par des millions de Guinéens reste entière. Sans un renforcement du contrôle sanitaire et une application stricte des normes, les risques pour la santé publique demeurent préoccupants.
Djoumè Sacko pour www.lavoixdupeuple.info